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     ABRAHAM LINCOLN, 16 ème président des Etats-Unis, la figure de proue de l’histoire américaine, croyait fermement au paranormal et en particulier au spiritisme auquel il s’adonnait passionnément. Mais, ce que l’on ignorait, c’est que plusieurs de ces décisions politiques- et non les moins importantes- lui furent inspirées par des médiums sous la dictée des esprits.


    C’est ce que révélait Leslie Shepard (1917-2004), auteur d’une Encyclopédie d’occultisme et de parapsychologie (1978), qui avait fait des découvertes surprenantes en passant au crible les nombreuses lettres, journaux intimes et archives laissés par le vainqueur de la guerre de Sécession. En décembre 1862, Lincoln avait invité un médium du nom de Nettie Colburn à la Maison Blanche et lui avait demandé d’essayer d’entrer en contact avec des esprits. Tous les participants à cette séance tinrent leurs mains jointes étendues sur le plateau d’un guéridon pendant de longues minutes sans que rien ne se passe. Mais, tout à coup, le guéridon commença à être agité de soubresauts.

    Nettie Colburn, les yeux révulsés, en transe médiumnique, se mit à parler d’une voix saccadée. Les assistants purent alors entendre par sa voix un esprit se présenter à eux et adjurer le président Lincoln de proclamer l’abolition de l’esclavage sous peine de voir la guerre civile se prolonger. Au cours d’autres séances ultérieures, des phénomènes insolites se produisirent encore. Une fois, le ministre de la Guerre, Edwin Stanton, sentit un ectoplasme lui tirer les oreilles ; une autre fois, ce fut au tour du ministre de la Marine, Gideon Welles, de sentir des frôlements dans sa barbe. A une autre séance, un portrait de Henry Clay, accroché à un mur, se mit à osciller dangereusement sans raison apparente. La presse émit des réserves sur le sérieux de ces séances et critiqua vertement ce qu’on appelait le manque de courage du président Lincoln, mais ce dernier n’en eut cure et continua à évoquer les esprits.

    Le docteur Gerald Mac Murtry, ancien conservateur de la bibliothèque et du musée Lincoln, confirme les affirmations de Leslie Shepard. « Toutefois, ce ne sont pas les seuls cas où le président Lincoln fut témoin de phénomènes paranormaux, ajoute-t-il. Un soir, au cours d’une séance de spiritisme qui eut lieu à la Maison Blanche et à laquelle participaient plusieurs membres du cabinet, l’un des assistants attira l’attention du président sur des formes étranges qui se matérialisaient sur un grand miroir suspendu à un mur. S’approchant, Lincoln commença à voir de plus en plus distinctement un combat naval opposant deux canonnières, l’une nordiste, l’autre sudiste. Leurs noms brillaient en lettres d’or à leur proue : l’Alabama et le Kearsage. Puis les images s’estompèrent et disparurent comme elles étaient venues. Quelques jours plus tard, une dépêche parvenait à Washington décrivant le combat entre les deux canonnières exactement comme le président et ses collaborateurs avaient pu le voir, avant même qu’il ait eu lieu. »

    Le président Lincoln ne fut pas le seul homme politique américain de cette période à être témoin de phénomènes paranormaux. Son adversaire malheureux dans la course à la Maison Blanche en 1864, prédécesseur de Grant à la tête des armées nordistes, le général George McClellan, vécut lui aussi une étrange aventure. Avant les sanglants combats de Richmond, au début de la guerre de Sécession, quand les sudistes connaissaient certains succès militaires, George Washington lui apparut en rêve et lui montra une carte sur laquelle étaient dessinées les positions avancées des troupes confédérales qui menaçaient la capitale du Nord. A son réveil, McClellan reconstitua cette carte dans ses plus infimes détails. Il en déduisit le plan de bataille de ses adversaires et prépara des contre-offensives en conséquence, malgré l’avis des officiers de son état-major se basant, quant à eux, sur des informations erronées fournies par des transfuges. La victoire sourit à celui qui avait cru à la réalité de son rêve et, jusqu’à sa mort, survenue en 1885, il fut persuadé que c’était bien George Washington qui lui était apparu pour sauver les Etats-Unis.

     

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    PETER SELLERS ET L’AU-DELA

     

     

    Peter Sellers, né Richard Henry Sellers le 8 septembre 1925 dans le Southsea à Portsmouth en Angleterre  et mort le 24 juillet 1980 à Londres, était un acteur britannique, surtout connu pour son rôle d'inspecteur Clouseau dans la série La Panthère rose.

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    « Peu avant de mourir, Peter m’a promis de prendre contact avec moi depuis l’au-delà. Je ne sais pas s’il y parviendra. S’il ne le fait pas ce ne sera pas faute d’avoir essayé. »


    La jeune et jolie blonde de 26 ans, en grand deuil, qui faisait cette déclaration insolite, était Lynn Frédérick. Celui dont elle parlait n’était autre que son mari incinéré peu de jours plus tôt, l’acteur Peter Sellers, décédé d’une crise cardiaque, à l’âge de 54 ans, le 24 juillet 1980. Elle avait plus ou moins provoqué cette conférence de presse, très peu de temps après avoir été frappée par le malheur. Elle tenait à « régler un vieux compte », en quelque sorte, au nom du disparu. Celui qui fut l’extraordinaire docteur Folamour et l’inoubliable Panthère rose s’était fait accuser bien des fois de chercher quelque publicité de surcroît en avouant (rarement, d’ailleurs) son intérêt pour le paranormal. On avait jugé aussi sévèrement- ou férocement- son initiative prise il y a quelques années de recourir, avec sa jeune épouse, aux soins des « chirurgiens aux mains nues » des Philippines.

    COMMUNIQUER AVEC LES MORTS

    Jugement d’autant plus surprenant et injuste que tant d’autres acteurs et actrices d’aujourd’hui se flattent d’avoir un « gourou » et sont intarissables sur le sujet. Sellers, lui, n’a jamais eu de « gourou ». De sa certitude d’une vie après la mort, il ne parla, en réalité, qu’en de rares occasions. Et seulement à des proches ou des intimes. D’où l’intérêt des témoignages recueillis après sa disparition. Voici la suite des propos de Lynn Frédérick :

    « Tout comme moi, il croyait en un autre monde, une alternative spirituelle de notre existence terrestre. A plusieurs reprises nous avons parlé de la possibilité de communiquer après sa mort. Il affirmait que sa défunte mère avait fait plusieurs tentatives pour s’adresser à lui. Il était même certain d’avoir entendu cette voix maternelle venue de l’au-delà : elle lui avait donné des conseils, elle l’avait guidé dans la vie. A présent, tout ce que je peux faire, c’est attendre qu’il essaie de m’atteindre. Je sais qu’il le fera. Je serai prête, quel que soit le moment de son choix. »

    Michael Jeffrey, l’assistant et ami intime du disparu, se décida à son tour à dévoiler un secret jalousement gardé jusqu’alors :

    « Il était certain de revoir sa mère, Peg, quand il mourrait lui-même. Ce n’était pas tout : chaque vendredi soir, où qu’il se trouvât, il faisait brûler un cierge devant une photo de Peg et essayait un nouveau contact. »

    Brit Ekland, une des précédentes épouses de Peter, a longuement expliqué, dans un livre de souvenirs, combien son caractère était difficile et quelques crises de rage le saisissaient souvent. Or, de l’avis de ceux qui l’ont bien connu, il était devenu « gentil, généreux et plein de chaleur humaine », le jour où il avait « découvert » le paranormal. Une quasi-initiation due à Lynn elle-même et à Spike Milligan, son compère des premiers films, au moins pour l’essentiel. Il y a encore autre chose : Peter Sellers avait déjà connu l’expérience de la mort. Huit attaques cardiaques sérieuses avaient précédé celle qui devait finalement l’emporter. Lors de la cinquième, il avait été déclaré « cliniquement mort » durant cinq minutes. Rappelé miraculeusement à la vie, il avait parlé avec force détail de son « expérience ». Il faisait état d’éblouissantes lumières, d’une sensation d’extrême légèreté. Il a précisé qu’il s’était trouvé, à un moment donné, au côté du chirurgien qui tentait de le sauver et penché sur son propre corps sans vie. Rien, absolument rien ne paraissait l’avoir effrayé ou désolé.

    A-t-il retrouvé les mêmes sensations, le 24 juillet, lors de son « passage » définitif ? Michael Jeffrey, en tout cas, qui fut le témoin des derniers instants, déclare :

    « Il y a eu tout de suite sur son visage une expression de totale satisfaction. Durant la cérémonie funèbre, les orgues un moment se sont tues pour faire place à In the mood, l’un des plus grands succès de jazz de Glenn Miller. Cela conformément aux volontés écrites du disparu. Etait-ce son ultime gag ? Pas du tout. Peter Sellers avait souvent affirmé que le grand tromboniste disparu lui avait parlé lui aussi depuis l’au-delà. Il lui avait raconté la chute de son avion dans la Manche en 1944 : il n’y avait pas eu d’attaque de la Luftwaffe, comme on l’a affirmé, mais un banal accident. Or, les archives dont nous disposons aujourd’hui révèlent qu’en effet aucun appareil allemand n’a survolé le Channel à la date concernée. »

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    Source- magazine Nostra n°436 d'août 1980


      Panthere rose (71x34px)


     

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    LUCKY VENTURE, le cheval fantôme 

     

     

    LUCKY VENTURE LE CHEVAL FANTÔME

    Août 1974- Le vieux Thorson, maréchal-ferrant d’un petit village écossais nommé Motherwell, n’en croyait pas ses yeux. Devant lui, à seulement quelques pieds, se trouvait « Lucky Venture », ce pur sang qui s’était tué en course voici tout juste un an.


    Il le détaillait à loisir : même encolure courte, même tache blanche qui coulait jusqu’au museau et une balzane à l’antérieur droit. Mais plus étrange encore était le halo vert qui entourait l’animal. On aurait dit un fantôme…

    Alors, le vieux Thorson s’est approché du cheval pour tenter, tout comme autrefois, de lui flatter l’encolure mais avant même qu’il ait pu réussir à faire le moindre geste, Lucky Venture s’est enfui au grand galop vers la route. Comme le vieil homme levait sec le coude, quand il voulut raconter son histoire de cheval fantôme, personne ne le prit au sérieux. Mais la nuit suivante, tout le village fut réveillé par un bruit de sabots qui martelaient le pavé. Dès lors, on se mit à prendre l’histoire du maréchal-ferrant en considération. Toutefois, certains restaient sceptiques : « Après tout, c’est un vulgaire cheval en liberté, et son maître va bien finir par se manifester. »

    Mais personne dans la région n’avait perdu de cheval et chaque nuit la galopade effrénée à travers le village se poursuivait. Ceux qui, surmontant leur peur, osaient ouvrir leurs fenêtres découvraient le coursier fantôme aux narines écumantes et au halo vert. Il disparaissait comme il était venu en quelques secondes. En entendant cela, le maréchal-ferrant respira. Il n’avait donc pas rêvé. Alors, le lendemain, il se rendit au même endroit et après avoir attendu quelques heures, tandis qu’il s’apprêtait à s’en aller, il entendit nettement un bruit de galop qui se rapprochait. Comme la veille, il distingua nettement Lucky Venture et admira au passage sa belle allure, ses foulées longues et puissantes, tout comme autrefois quand le champion participait aux courses de Ayr. Depuis, cela fait déjà plusieurs mois que le fantôme du cheval hante le village de Motherwell. Quand résonne le bruit de son galop, beaucoup ont peur et se réfugient chez eux. D’autres entrouvrent lentement leurs volets et regardent passer le bolide entouré d’un halo vert. Inlassablement, chaque soir, Lucky Venture revient et traverse le village. Mais en Ecosse, on croit aux fantômes et à leur légende. Si ce cheval revenait chez eux, il ne pouvait s’agir que d’un mauvais présage. Alors, à la longue, les habitants de Motherwell en ont eu assez. Ils ont fait appel à deux exorcistes amateurs pour tenter de conjurer ce fantôme à quatre pattes. Ils pensaient que c’était une manifestation du diable qui venait dans leur village afin de prendre une de leurs âmes.

    Août 1974, deux jeunes gens d’un comté voisin, Jim Mann et Tom Robertson ont affirmé avoir vu à leur tour le spectre du pur sang, entouré cette fois d’un halo bleu-vert. Puis l’animal a sauté sur la piste de course à environ 50 mètres des exorcistes avant de disparaître. Au cours de l’apparition, l’air est soudain devenu glacial comme si un vent de tempête se levait mais les feuilles des arbres ne bougeaient même pas. Après le passage de Lucky Venture, la température était redevenue normale. Jim et Tom en furent si surpris qu’ils en oubliaient de pratiquer les rituels pratiques d’exorcisme.

    Chose encore plus troublante, ils ont juré avoir trouvé du crottin frais après le passage du fantôme…

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    MADAME FRAYA

    LA PLUS CELEBRE VOYANTE DU SIECLE… 

     

    MADAME FRAYA

    Rares sont les voyantes qu’on n’oublie pas après leur mort. La célèbre Mme Fraya – comme Melle Lenormand – fait partie des exceptions et Simone de Tervagne, spécialiste des problèmes de clairvoyance, a eu raison de lui consacrer un livre : « Une voyante à l’Elysée » (Editions Pygmalion).


    Pourquoi à l’Elysée, se demandera-t-on ? Des présidents de la République l’auraient-ils consultée ? Pourtant, Mme Fraya ne se rendit qu’une seule fois au 55 du Faubourg Saint-Honoré. C’était en 1917 et Raymond Poincaré avait tenu à la recevoir personnellement. C’était quelques jours après qu’il eût refusé la grâce de l’espionne Mata-Hari.

    « Il m’en a beaucoup coûté d’envoyer une femme à la mort, déclara-t-il d’emblée à la voyante. Mais elle a envoyé à la mort des milliers d’hommes et il m’était interdit de lui pardonner… » Puis le président demanda à Mme Fraya comment elle voyait la fin de la guerre. Le conflit durait depuis trois ans et Poincaré ne pouvait cacher son angoisse, malgré l’entrée en guerre des Etats-Unis. La célèbre voyante n’hésita pas à le rassurer. « En 1914, j’ai eu entre les mains une lettre du Kaiser que m’avait confiée sa sœur, la princesse de Saxe-Meininguer dit-elle. Je puis vous affirmer, Monsieur le Président, que déjà, à cette époque, j’ai vu que Guillaume II courait à sa perte. Son monstrueux orgueil lui dictait des actes insensés. Sa puissance aujourd’hui n’est qu’une façade et il conduit l’Empire germanique au désastre. Je peux vous révéler encore qu’il terminera sa vie en exil… Croyez-moi, ne craignez rien pour l’avenir de la France… »

    On peut s’étonner qu’un président de la République ait eu l’idée de recevoir, quasi officiellement, une voyante à l’Elysée, mais il faut dire que Mme Fraya était alors mondialement connue. Les plus hautes personnalités du monde de la politique et des arts ne cessaient de chanter ses louanges. Pratiquement, on peut affirmer qu’elle a été la reine des voyantes pendant la première moitié de ce siècle. Quand elle est morte, en 1954, à l’âge de 83 ans, son don n’était nullement affaibli. De son vrai nom, elle se nommait Valentine Dencausse. Elle prit celui de Fraya, une déesse germanique, lorsqu’elle commença à exercer. Du jour au lendemain, le Tout Paris vint la consulter. A l’époque, elle recevait Maurice Donnay, Jules Claretée, Catulle Mendès, Jules Lemaître, des Rothschild. Très vite sa renommée éclipsa celle d’une autre parapsychologue fort réputée : Mme de Thèbes. Mais c’est en 1902 qu’elle fut vraiment lancée par un romancier que personne n’a oublié : Pierre Loti. Il fut tellement bouleversé par la précision des détails que lui avait fourni la voyante que le lendemain même, il écrivait un article sur elle dans « Figaro » et dans lequel on lisait, par exemple :

    Jusqu’à samedi dernier, je pensais que la chiromancie n’était que blague, fumisterie et charlatanisme. Depuis que Mme Fraya a lu dans ma main, je suis impressionné, troublé. Ainsi, elle m’a raconté, comme si elle y avait assisté, des scènes de ma vie intime dont je n’ai parlé à personne

    La liste des personnalités qui ont consulté Mme Fraya serait trop longue à énumérer. Citons tout de même Sarah Bernhardt, Cécile Sorel, Colette, Léon Daudet, Edmond Rostand, Anna de Noailles, Anatole France, Marcel Proust, Lucien et Sacha Guitry, Georges Clemenceau, etc. De la Belle Epoque à celle des années folles, pas une célébrité ne voulut ignorer cette voyante qui a joué un grand rôle dans le déroulement de la grande guerre. On va voir de quelle façon. En septembre 1914, les troupes allemandes, après avoir violé la neutralité de la Belgique, déferlaient à travers le Nord de la France. Bientôt, Paris fut menacé. Maurice Barrès, alors député du 1er arrondissement vint consulter Mme Fraya. Il lui demanda s’il devait quitter la capitale, car sa qualité d’homme politique faisait de lui un otage idéal pour les Allemands. Sans hésiter, elle lui affirma que Paris ne serait jamais envahi. Néanmoins, Maurice Barrès partit le lendemain. Aristide Briand, lui, fit confiance à la voyante. Il se souvenait de la prédiction qu’elle avait faite à Jean Jaurès, quatre ans plus tôt, à Vichy. Jaurès et Mme Fraya s’étaient vus en juillet 1910 en lui disant :

    « Je ne veux pas savoir quand je mourrai, mais de quelle façon et comment… »

    Mme Fraya raconta plus tard qu’elle y avait vu aussitôt les signes qui indiquent une mort violente. Elle tenta d’éluder sa réponse, hésita malgré l’insistance du tribun. Enfin, elle répondit : « Je vois pour vous une mort violente… Dans la rue… Alors Jaurès répliqua : « Et moi, je vais achever votre prédiction. Ce sera à la veille d’une déclaration de guerre… » On sait que tous deux voyaient juste. La grande guerre débuta quatre jours après l’assassinat de Jean Jaurès dans un café de la rue du Croissant, au coin de la rue Montmartre. Quelques semaines plus tard, alors que Creil était en flammes ; que les troupes allemandes occupaient Compiègne et Senlis ; que les Parisiens désertaient Paris, Aristide Briand fit convoquer Mme Fraya au ministère de la Guerre. Il y avait également là : Delcassé, Millerand, Albert Sarraut et de nombreux généraux. L’angoisse d’une proche défaite se lisait sur les visages, et tous les regards étaient braqués sur cette femme étonnante. Aristide Briand, après avoir fait taire tout le monde, s’adressa à elle :

    « J’ai appris qu’à plusieurs reprises vous avez refusé de quitter Paris, malgré le danger qui menace. Pourquoi ? » Mme Fraya répondit, souriante : « Je peux vous affirmer que les Allemands n’entreront pas dans Paris. Leur victoire n’est qu’apparente. Aux environs du 10 septembre, ils seront même obligés de reculer pour se retrancher sur l’Aisne… Leur plan de guerre-éclair échouera. »

    Quelques jours après commençait ce que l’Histoire appelle aujourd’hui la bataille de la Marne. Joffre et Gallieni firent battre en retraite la première armée allemande commandée par Von Klück. De son côté, Franchet d’Esperey bousculait les troupes de la 2ème armée. Quant à Foch, il rejetait la 3ème armée sur ses positions de départ. On comprend donc pourquoi Raymond Poincaré, à son tour fit confiance trois ans plus tard à la voyante. Quand on évoque Mme Fraya, on ne saurait passer sous silence son fameux collier, appelé « Collier de la Déesse des Faveurs », et que lui donna Pierre Loti. Parmi ceux qui l’ont touché, on peut citer Michel Simon, Utrillo, Louise de Vilmorin, Hervé Bazin, Michèle Morgan, Ludmilla Tchérina, Sophia Loren, Ingrid Bergman, Pierre Bellemare et Jacques Bergier. N’oublions pas André Roussin qui prit modèle sur Mme Fraya pour écrire l’une de ses pièces :

    « La voyante » dont le rôle fut tenu par Elvire Popesco et qui a connu un immense succès.

     

    MADAME FRAYA

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     TELEPATHIE, MANIFESTATIONS DE L’AU-DELA, MESSAGE E.T ?

     

    Déjà en 1976 l’on parlait de la TCI ou transcommunication instrumentale ; ici l’on explique bien les différentes possibilités de ces « voix » paranormales captés dans le monde. C’est article est tiré de la revue Nostra, hebdomadaire sur l’actualité mystérieuse de décembre 1976.

     

    A peine la grosse Mercedes arrêtée devant la villa, le professeur Bender en jaillit, puis aida une jeune femme à descendre de voiture. Tête penchée, les larmes aux yeux, la voyageuse tenait sa joue enflée à deux mains. Le professeur se tourna vers l’hôte  qui s’avançait : « Mon cher Friedrich, avant tout, téléphone à un dentiste. Cette pauvre Gisela a été prise d’une terrible rage de dents pendant le voyage… » Tout en approchant avec sa compagne, il continuait : « Tu voudras bien excuser notre retard. Nous nous sommes égarés dans cette satanée forêt entre Stockholm et Molnbo. Nous désespérions d’en sortir. » Friedrich Jurgenson sourit…

     

    « Je l’ai apprit, il y a un quart d’heure. Tout au moins, rectifia-t-il, je savais que tu arrivais et qu’on parlerait de dentiste. Bender surprit, l’interrogea du regard. « Les voix paranormales me l’ont dit, explique le Suédois. Là, sur le magnétophone… Tu n’as qu’à le mettre en marche et écouter pendant que je m’occupe de notre amie. » Bender obéit. L’appareil émit un ronronnement feutré, puis, du haut-parleur monta une infernale cacophonie : craquements, sifflements, grésillements. Soudain, une voix d’homme dit, en suédois : « Ils vont arriver bientôt. » La friture reprit, plus forte, et ce fut une voix de femme qui ne prononça qu’un mot, en allemand, cette fois : « Dentiste. » De nouveau les bruits parasitaires ; de nouveau le ronronnement ; c’était fini. Songeur, le professeur arrêta la machine qui avait capté les voix fantômes, les voix paranormales.

    EN ECOUTANT LES OISEAUX…

    Friedrich Jurgenson avait découvert le mystère du magnétophone tout à fait par hasard douze ans auparavant. Ancien artiste lyrique, peintre amateur et producteur de cinéma, ce Suédois de 70 ans, à la curiosité d’esprit toujours en éveil, s’était mis en tête d’enregistrer les chants d’oiseaux, le soir, autour de sa maison de campagne de Molnbo. Un jour, en écoutant ses « prises » de la veille, il eut la surprise d’entendre une voix d’homme, faible mais distincte malgré les parasites, qui semblait faire un cours d’ornithologie en langue norvégienne. Sans doute, songea-t-il, un phénomène d’interférences lui avait-il fait capter une émission de radio sur le sujet auquel il s’intéressait lui-même. La coïncidence l’amusa, sans plus ; mais pas longtemps. De plus en plus perplexe, il entendit plusieurs fois la « voix » qui, par l’entremise de son magnétophone, prodiguait considérations sur le chant des oiseaux et conseils pour les enregistrer. Il consulta les programmes des radios scandinaves, mena une enquête. Personne n’avait entendu parler d’émissions de ce genre. Du coup, Jurgenson oublia ses oiseaux et s’attacha à retrouver son mystérieux correspondant de nulle part. Dans sa quête, il découvrit d’autres « voix », d’hommes, de femmes, d’enfants, qui, on ne sait d’où, faisaient des confidences à ses bandes magnétiques. Il dut se rendre à l’évidence : son magnétophone jouait le rôle d’un récepteur télépathique ou, plus étonnant encore, celui d’un médium.

    Il continua ses recherches, écrivit des livres, fit des conférences pour vulgariser sa découverte.  Ave son ami Hans Bender, professeur de psychologie à l’université de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne fédérale, il mena des expériences auxquelles participaient d’autres psychologues, des physiciens, des ingénieurs électro-acousticiens. Hans Bender écrivit des livres, des articles. Puis, il reçut un jour la visite d’un savant letton, philosophe et psychanalyste, ancien professeur à l’université de Riga, réfugié à l’Ouest, le Dr Constantin Raudive. Enthousiasmé par le phénomène, ce savant consacra dès lors tout son temps à l’étudier. Il recueillit quelque cent mille messages de voix paranormales, les analysa, écrivit des livres, fit des conférences… Et c’est comme cela qu’en Suède, en Allemagne, en Suisse, en Autriche, puis en Angleterre, aux Etats-Unis, psychologues, parapsychologues, occultiste, prêtres, ingénieurs électroniciens et physiciens s’en mêlèrent. De fougueuses controverses éclataient ; les expériences se multipliaient. L’une des plus intéressantes de celles-ci, parce que, sans doute, des plus objectives, s’est déroulée à Enfield, en Angleterre, dans les laboratoires où sont testés les équipements de guidage et d’antibrouillage des systèmes d’armes britannique. Les tests ont été faits par des physiciens et des techniciens attachés au laboratoire, des gens dont la compétence en électro-acoustique n’avait d’égale que leur suprême indifférence pour tout ce qui concerne les phénomènes psi. Tandis que les parapsychologues- qui n’avaient pas été admis à s’approcher des appareils- triomphaient à l’écoute des résultats, les électroniciens déclaraient simplement :

    « Les essais ont été menés dans nos labos qui sont équipés d’écrans et de filtres mettant l’équipement à l’abri de toute interférence. Cela dit, nous ne pouvons pas donner une explication électrique normale qui rende compte du phénomène. »

    CAPTEZ LES VOIX VOUS AUSSI

    En tout cas, point n’est besoin de disposer d’un laboratoire ultra-perfectionné pour capter les voix paranormales. Apparemment tout le monde peut le faire. Il suffit de disposer d’un magnétophone et d’un bon micro omnidirectionnel. Le plus dur c’est l’écoute de la bande enregistrée car il faut une bonne « oreille » pour discerner les voix. L’idéal pour pratiquer l’expérience est le soir, loin des bruits de la journée et des ondes radios-électriques. Certains se concentrent et « appellent » leur correspondant éventuel, soit par la pensée, soit à haute voix (il paraît que c’est efficace, mais, tout au moins au début, on se sent gêné de monologuer ainsi dans le vide). Plus simplement, les croyants prient à quelques mètres de l’appareil qui tourne inutilement, semble-t-il. Si des voix ou des bruits paranormaux sont captés, seul le contrôle d’enregistrement en témoigne. On le voit, à priori, la prise de voix ne présente guère de difficulté. Par contre, l’écoute est particulièrement éprouvante et demande énormément de patience. Il vaut mieux opérer avec un bon casque, ne serait-ce que pour ne pas rendre fou furieux son entourage en le soumettant aux interminables et effroyables sifflements, craquements et grésillements qu’éructerait une éventuelle personne présente, soit par la pensée, mais avec un peu de chance, on percevra nettement un mot, un fragment de phrase, mais plus généralement, les voix sont très faibles, lointaines, et il faut passer et repasser la bande plusieurs fois pour déceler des sons articulés au milieu d’une infernale friture. Il faut plusieurs heures d’écoute interminable pour étudier un enregistrement de 30 mn. Mais quelques minutes suffisent généralement ; parfois il faut des mois d’essais infructueux avant d’avoir de faible résultat.

    TELEPATHIE ?...

    Pour le professeur Hans Bender, par exemple, et ceux que nous appellerons pour simplifier, les parapsychologues scientifiques, on se trouverait en présence d’une forme de télépathie, comme la télékinésie et le poltergeist en sont d’autres. Cette force inconnue, qui est à l’origine de la transmission de pensée, ou qui émane, avec assez de puissance, de certains individus pour leur permettre de déplacer ou de déformer des objets sans les toucher, semble agir, dans le mystère du magnétophone, comme un courant électrique capable de modifier le flux magnétique à la tête de lecture et d’impressionner la bande, exactement comme le courant électrique modulé dans le microphone par les ondes sonores. Ainsi, le professeur Bender pense intensément à une personne nommée Ramus, au cours d’une séance d’enregistrement et ce nom est enregistré puis reproduit à l’écoute. De même, Jurgenson, inquiet du retard de ses invités, entend son magnétophone traduire la pensée rassurante (« Ils vont bientôt arriver ») que lui souffle son subconscient. Phénomène télépathique très net quand il entend répéter le mot « dentiste », alors qu’à l’heure de l’enregistrement, à quelques kilomètres de là, une femme ne pense qu’à faire soigner au plus vite sa rage de dents. Bien d’autres exemples étaient cette thèse qui confirmerait, une fois de plus, les analogies existant entre l’électromagnétisme et la force inconnue qui se manifeste dans un grand nombre de phénomène psi.

    VOIX DE L’AU-DELA ?...

    A l’opposé de cette hypothèse, les spiritualistes, qui croient à la survie de l’être humain après sa mort physique, pensent que le magnétophone fait acte de médium et recueille les voix de l’au-delà, comme le fait une personne possédant des dons médiumniques. Une multitude de témoignages tendrait à accréditer cette thèse : voix de parents, d’amis décédés que des expérimentateurs reconnaissent formellement ; voix qui affirment être celles de personnalités célèbres : Lénine, Hitler, Churchill… Dans l’ensemble, les Eglises admettent cette explication qui ne contredit pas le dogme de l’immortalité de l’âme. Le Vatican, discret mais vigilant, a autorisé des prêtres à étudier le phénomène des voix, dont l’Association internationale des Parapsychologues catholiques a débattu plusieurs fois. Mais, pour l’instant, hormis les témoignages aussi subjectifs que la difficile interprétation des messages, rien ne fonde l’hypothèse. D’ailleurs, pour la combattre, les psychologues scientifiques utilisent cette subjectivité des arguments des spiritualistes. Ainsi, ils notent que les personnes qui ont perdu un être cher désirent tant établir un contact avec lui qu’elles s’autosuggestionnent. Souvent, à l’écoute de voix très faibles, noyées dans les bruits de fond, elles s’imaginent, de bonne foi, entendre celle de leur disparu. Quand ce désir est puissant, il engendre un phénomène de télépathie qui impressionne la bande magnétique et, à ce moment, l’audition est assez claire. « Il est remarquable, disent ces parapsychologues, que les soi-disant messages de l’au-delà ne nous apprennent rien sur cet au-delà. Les « esprits » disent des banalités qui ont toujours trait aux problèmes de leur vie terrestre (que connaissent bien ceux à qui ils s’adressent) et ne parlent jamais de leur vie « ailleurs ». C’est pourtant cela qui intéresserait et rassurerait ceux qui continuent de les aimer, ici-bas. Tout cela ressemble énormément à un classique phénomène d’autosuggestion qu’un second phénomène, spécifiquement paranormal, lui, et s’apparentant à la télépathie, transmet au magnétophone. »

    OU VOIX D’EXTRATERRESTRES ?...

    Une troisième explication est donnée par les ufologues pour qui il s’agirait de tentatives de communication avec nous que feraient des ET, soit à partir d’un monde lointain, soit depuis leurs vaisseaux. Pour eux, la faible puissance des émissions reçues s’explique par l’immensité des distances interstellaires et les « salades de mots » n’ont plus de mystère, puisque ce sont des étrangers à notre Terre qui tentent de se faire comprendre en baragouinant ce qu’ils savent de nos langues et en y mêlant des expressions propres à leur langage et inconnues chez les Terriens. Les tenants de cette thèse veulent voir sa confirmation dans un fait certain et des rumeurs. Le fait, c’est un voyage en Europe entrepris par des spécialistes de la NASA pour enquêter sur les phénomènes des voix auprès de ceux qui les ont étudiés, notamment le professeur Constantin Raudive. Quant aux rumeurs, elles viennent des Etats-Unis et de l’URSS. Selon les premières, les astronautes américains qui marchèrent sur la lune auraient eu du mal à comprendre les instructions radio envoyées par Houston, en raison d’interférences de voix d’origine inconnue. Les secondes font état de signaux intelligents venus du Cosmos et captés par les savants russes. Mais, en réalité, on ne sait rien de précis, car, d’une part, les enregistrements des vaisseaux Apollo sont encore considérés comme secrets d’Etat et ne sont pas divulgués ; d’autre part, il n’est pas dans les habitudes des Russes de parler de leurs recherches et de leurs découvertes tant que le succès ne les a pas confirmées.

    UNE IMPORTANCE CAPITALE

    Seule l’analyse correcte des messages reçus dirait qui a raison, des parapsychologues scientifiques, des spiritualistes ou des ufologues. Mais cette analyse est, pour l’heure, impossible, car, malgré les améliorations constantes apportées au matériel d’enregistrement, la réception est trop défectueuse pour qu’une étude soit menée sur un échantillonnage de documents sonores d’une valeur incontestable. Il paraît donc prématuré de rechercher l’origine des voix. Il faut attendre la mise au point de systèmes électroniques qui permettent d’amplifier les signaux utiles, tout en diminuant les bruits radios-électriques, ce qui n’est guère facile. Cependant, la découverte de Friedrich Jurgenson n’en est pas moins d’une importance capitale. C’est, en effet, la première fois qu’un phénomène paranormal est directement enregistré par un appareil électromécanique ; qu’on en obtient des traces effectives : la preuve sonore, sur la bande enregistrée, et la preuve visuelle, sur un sonogramme, cette photographie des ondes que tout laboratoire d’électro-acoustique convenablement équipé peut prendre d’une voix humaine. Du coup, il devient impossible de nier un phénomène qui n’a rien de fugace et peut-être reproduit un nombre infini de fois. De plus, il prive les rationalistes de leur argument favori pour refuser d’examiner sérieusement une manifestation psi, car on ne peut parler de fraude quand on dispose de tous les moyens pour mener des expériences contrôlées avec une rigueur incontestable.

    Enfin- et c’est, sans doute, l’essentiel-, pour la première fois, un phénomène paranormal entre dans le domaine d’étude d’une science exacte, la physique, avec ses lois, ses formules, ses calculs, ses instruments de recherche et de vérification. Certes, tous les problèmes que soulève le mystère du magnétophone ne sont pas près d’être résolus et d’âpres batailles de théoriciens se livreront à propos de son origine. Mais, cette fois, la recherche scientifique officielle ne peut esquiver ses responsabilités par une pirouette. Il s’agit ni de fantasmes ni de supercherie et les électro-acousticiens sont armés pour répondre, sinon à toutes, du moins à bon nombre de questions que posent les voix paranormales. Ne serait-ce que pour cela, la découverte faite un soir d’été, par un suédois amateur de chants d’oiseaux, est à marquer d’une pierre blanche par tous ceux qui attendent la reconnaissance de la parapsychologie pour ce qu’elle est :

    Une science, la véritable science de la Vie.

    *

    source- Nostra n° 246 décembre 1976

     


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