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    ETRANGETES ATMOSPHERIQUES ET ASTRONOMIQUES

     

     

    Les cieux nous ont toujours servi d’écran pour y projeter nos croyances et nos espoirs dans l’ordre du cosmos. Le temps pouvait rester imprévisible, le cycle  des saisons persistait derrière chaque orage et ouragan. Les météores et les comètes prenaient feu parfois, mais les « étoiles fixes » continuaient à tourner au-delà, chaque nuit.

     

    Jusqu’à une époque récente, on concevait les cieux comme un système unifié ; les variations atmosphériques, que nous appelons « temps », n’étaient pas nettement distinguées des mouvements célestes. On croyait que les événements qui se produisaient conjointement avaient entre eux une relation de cause à effet. La « canicule » de l’été remonte à l’observation égyptienne que le lever de Sirius, l’étoile du Chien, coïncide avec une période de très forte chaleur. Dans toutes les parties du monde, l’orientation de la lune croissante a été interprétée comme une indication de pluie ou de sécheresse. On ne peut rejeter toutes ces croyances comme des superstitions. Les liens entre les taches solaires et le climat, entre les positions de la lune et les orages sont l’objet d’études intensives aujourd’hui.

    Le temps ne pouvait être autrefois prévu à grande échelle. Aujourd’hui, le Réseau international de stations météo et les satellites fournissent des prévisions globales, mais paradoxalement, les prévisionnistes ne peuvent toujours pas préciser si tel nuage amènera de la pluie sur nous, sur nos voisins ou pas du tout. Les lois et statistiques générales concernant le temps, qu’ils appliquent sur une large échelle, servent peu à échelle réduite. Les mouvements continentaux de l’air qui caractérisent chaque saison sont en général moins stables d’année en année. Les plus petits courants, qui peuvent dégénérer en ouragans, ou cyclones, tendent à suivre des tracés répétitifs, mais devient parfois sans avertissement.

    Les tornades se montrent dangereusement capricieuses, les trombes et les tourbillons de poussière sont imprévisibles.

    Ainsi se produisent des événements atmosphériques locaux quelquefois incompréhensibles : trombes d’eau, brouillards anormaux, mirages inexplicables, tonnerre et autres bruits qui semblent venir de nulle part, boules de lumière, étranges effets d’aurores boréales, etc. Quelques-uns sont maintenant bien répertoriés. D’autres sont si rares qu’ils devront être considérés comme inexplicables jusqu’à ce que la chance fournisse à la fois les observations compétents, les instruments adéquats et les circonstances favorables.

     

    AVANT 1700

     

    Le 18 Juin 1178, des observations virent la corne supérieure de la nouvelle lune « fendue en deux » selon le chroniqueur, GERVAIS DE CANTERBURY.

    Du milieu de cette coupure jaillit une torche enflammée, crachant sur une distance considérable, du feu des morceaux de charbon brûlant et des étincelles. Pendant ce temps, le corps de la lune en dessous se tordait d’anxiété…  Ce phénomène se répéta une douzaine de fois ou plus, la flamme créant au hasard par ses volutes des formes variées et puis revenant à la normale. Après ces transformations, la lune, de corne en corne, revêtit une apparence obscure. Ces faits furent rapportés à l’auteur de cet écrit par des témoins visuels…

    *

    Presque 800 ans plus tard, le spécialiste de l’espace, Jack Harting, compara le récit médiéval  aux calculs modernes et supposa que Gervais pouvait bien avoir enregistré l’impact météoritique qui créa le cratère Giordano Bruno de 19 km de large.

    (Météorites, septembre 1076).

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    DE 1700 A 1800

     

    Un nuage lumineux fut aperçu qui évoluait avec quelque violence d’est en ouest où disparut sous l’horizon, le jour même où un tremblement de terre secouait Florence, en Italie, le 7 décembre 1731. Comme beaucoup de rapport sur les lumières liées aux séismes, celui-ci nous laisse sur notre faim. Il manque des détails permettant de les identifier comme émanation de gaz ou manifestation d’aurore boréale due aux effets magnétiques de ce séisme.

    (Rapport du congrès de la British Association for the Advancement of Science, 1852.)

     

    Avant l’aube du 23 octobre 1740, James Short, opticien expert et membre de la société royale, observait le ciel :

    Dirigeant mon télescope de 42 cm sur Vénus, j’aperçus une petite étoile à proximité, sur laquelle j’orientai un autre télescope, de distance focale égale, qui grossissait de 50 à 60 fois.

    Trouvant Vénus très distincte, et par conséquent l’air très pur, je choisis une puissance grossissant 240 fois. A ma grande surprise, je constatai que cette étoile subissait la même phase que Vénus (le même mode d’éclairement et d’ombre indiquant qu’elle se trouvait proche de Vénus plutôt que distance)… Son diamètre semblait à peu près le tiers, ou moins, de celui de Vénus : son éclat n’était pas si brillant, mais relativement net et bien défini. Je la vis pendant une heure plusieurs fois ce matin, mais, en raison de l’augmentation de la lumière solaire, je la perdis vers 8 h 15. Je l’ai cherchée depuis, tous les matins de visibilité, mais je n’ai jamais eu la bonne fortune de la retrouver.

    Short fabriquait des télescopes, et il n’aurait pas pu être abusé par une «  Vénus fantôme » - une réflexion interne dans l’objectif - comme certains l’ont suggéré. D’autres aussi virent un satellite de Vénus, comme Cassini, le découvreur des quatre lunes de Saturne en 1672 et 1686, Meier en 1759, Webb en 1823 et Stuyvanert en 1884. Aujourd’hui, il ne reste plus aucune trace d’un satellite de Vénus.

    (Nature, juin 1876.)

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    Des soldats fantômes apparurent en Ecosse, au-dessus d’une montagne, le 23 juin 1744 ; Vingt-sept témoins, dont certains prêtèrent serment devant un magistrat local, observèrent les manœuvres aériennes pendant plus de 2 heures avant que l’obscurité escamote la parade. Sir David Brexster, dans ses Lettres sur la magie naturelle, suggéra qu’il devait s’agir d’un mirage de troupes sur le côté opposé de la montagne et lia ces troupes hypothétiques à la rébellion écossaise de l’année suivante.

    (Notes and Queries, mars 1853.)

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    Des séismes se produisirent en divers endroits d’Angleterre est à travers l’Europe en 1750. Plusieurs jours avant le tremblement de terre du 2 mars, à Londres, des arcs rougeâtres prirent dans l’air la même direction que la secousse. Au moment du séisme du 2 avril, à Warrington, le révérend Sedden vit «  un nombre infini de rayons de lumière se diriger de toutes les parties du ciel vers le zénith ». Une aurore boréale accompagna le séisme du 23 août à Spalding, et Northampton sentit la terre frémir.

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    Le 30 septembre, le Dr Doddridge fit état d’une boule de feu le matin, d’un ciel rouge la nuit suivante et, la nuit d’après, de « la plus belle aurore jamais vue ».

     (Magazine of Natural History, juillet 1834.)

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    Un brouillard extraordinaire stupéfia les colons du Connecticut un matin de 1758. Au lever du soleil régnait un brouillard si étrange et si extraordinaire qu’il nous remplit d’étonnement. Il arriva par gros pans, comme d’épais nuages, à ras de terre et, dans sa marche, il se heurta aux maisons, fractionna les volumes et les lignes culbutant tout. Il ressemblait à l’épaisse vapeur qui s’élève de l’ébullition du wort (une plante utilisé pour faire du savon) et se doublait d’une telle chaleur que nous pouvions à peine respirer. Quand je le vis pour la première fois, je crus réellement que ma maison était en flamme et sortis en courant pour voir ce qui se passait. Beaucoup de gens crurent que le dernier jour arrivait. Un de nos voisins qui était à Sutton, à 160 km à l’est, constata la même chose.

     (Annual Register, 1758.)

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    Un grand nombre de globes lumineux envahirent le ciel, le jour d’un tremblement de terre, à Boulogne (France), en 1779.

     (Félix Sestier, De la foudre, vol. 1, p. 169.)

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    Un coup de tonnerre souterrain fit sursauter les habitants de Guanajuato (Mexique), en 1784, alors qu’il n’y avait aucun tremblement de terre.

     (Philosophical Magazine, janvier 1900.)

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    Une boule de feu et de lumière éblouissante accompagnait l’ouragan qui ravagea l’Angleterre le 2 septembre 1786. On l’aperçut pendant 40 bonnes minutes, ce qui n’est pas le cas habituellement pour la foudre en boule.

    (Charles Fort, le livre des damnés.)

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    Après les observations de Sir William Herschel de « volcans » sur la lune en 1783 et 1787, un astronome allemand, nommé Joseph Hieronoymus Schröter, vit quelque chose d’encore plus étrange. En 1788, il remarqua à l’est des Alpes Lunaires et dans leur ombre « un point brillant, aussi brillant qu’une étoile de 5° magnitude, qui disparut après qu’il l’eut observé pendant 15 minutes ». Lorsque la lune eut suffisamment tourné pour que le site fût totalement ensoleillé, Schröter remarqua au même endroit une ombre ronde, évoluant du gris au noir. On supposa que Schröter avait d’abord vu un pic montagneux faisant saillie sur l’ombre projetée des Alpes lunaires. Mais comment un sélénographe aussi averti que lui se serait-il trompé à ce point dans son identification ? Et comment une montagne escarpée aurait-elle pu projeter une ombre arrondie sous un éclairage venant de n’importe quelle direction ?

    (Popular Science Month, décembre 1888.)

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    DE 1800 A 1830

     

    Un mystérieux grondement marin stupéfia le naturaliste Alexander von Humboldt et les autres membres de son expédition en Amérique du Sud :

    Le 20 février 1803, vers 7 heures du soir, tout l’équipage fur abasourdi par un bruit extraordinaire qui ressemblait à celui de tambours. On l’attribua d’abord à des brisants. On l’entendait dans le vaisseau, surtout ver la poupe. C’était comme un bruit d’ébullition. Puis les marins se mirent à  craindre que le navire prenne l’eau. Incessant, ce bruit ébranlait tout le bateau et, finalement, vers 9 heures il s’arrêta.

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    Le contemporain français de Humboldt, le baron Cuvier, attribua le bruit à un poisson du groupe des Sciaenoïdes, mais des recherches ultérieures prouvèrent qu’il s’était trompé.

    (Nature, mai 1870.)

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    La lumière qui envahit le ciel de Londres dans la nuit du 1 er décembre 1814 fut attribuée à une météorite par les éditeurs d’Annals of Philosophy. Leur correspondant, John Wallis, la décrivit ainsi :

     

    A environ 10 h 40, j’arpendais un lieu découvert du village de Peckham… La nuit était couverte et sombre, mais dégagée et calme près du sol. Soudain je me vis baigné par une grande lumière. Je me souviens qu’à cet instant, je m’arrêtai et me courbai, redoutant quelque danger derrière moi. Je courus rapidement sur quelques pas puis me retournai, en quelques secondes… Mais je ne vis rien qui puisse expliquer cette lumière douce et pâle. Elle dura peut-être trois secondes. Je ne pus surprendre aucun bruit, m’attendant pourtant à une explosion. La puissance de la lumière égalait presque celle du jour ; tous les objets proches devenaient distincts. Cette nuit-là, personne ne pensa que ce fût un éclair, bien qu’on ne vît rien d’autre que cette lumière.

     (Annals of Philosophy, mars 1815.)

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    A Comrie, en Ecosse, on parle de mystérieux grondements depuis 1597. En 1816, un habitant observa «  une grosse masse lumineuse, recourbée comme un croissant, qui se déployait dans les cieux. »

     (The Edimburgh New Philosophical Journal, avril-octobre 1841.)

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    D’étranges bruits stridents dans l’air et de larges taches obscurcissant le soleil accompagnèrent un tremblement de terre à Palerme, en Italie, en avril 1817.

     (Rapport du 24° congrès de la British Association for the  Science, 1854.)

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    Ce qui semblait être une planète inconnue intrigua fort l’astronome allemand Stark,  à Augsbourg, le 9 octobre 1819. Elle traversait le disque du soleil. Il observa de nouveau le même phénomène le 12 février 1820. Il décrivit la seconde apparition comme « une tache circulaire bien délimitée, avec des indices d’atmosphère », comme si venait d’apparaître une planète possédant une orbite à l’intérieur de celle de la terre.

    (Monthly Notices of Royal Astronomical Society, janvier 1860.)

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    Un des plus longs jours obscurs de l’histoire se déroula à l’est du Canada et de la Nouvelle-Angleterre, le 10 novembre 1819. Le 8 novembre, une pluie épaisse s’abattit sur la région, laissant sur le sol un résidu crasseux. Puis, à Montréal :

     

    Dans la matinée du mardi, le 10, de lourds nuages envahirent de nouveau le ciel et évoluèrent d’un  vert profond à un noir de poix. Le soleil, que l’on entrevoyait par moments, paraissait d’un brun sombre ou d’un jaune inhabituel, puis de nouveau orange et même rouge sang… Le jour devint presque aussi obscur que la nuit ; les ténèbres augmentaient puis disparaissaient par intermittence. A midi, on dut allumer les lampes dans les endroits publics de la ville. Chacun se sentait plus ou moins oppressé. Vers le milieu de l’après-midi, un gros amas de nuages sembla soudain s’abattre sur la ville et l’obscurité tomba comme si c’était la nuit. L’immobilité et le silence se succédèrent pendant un instant, puis des éclairs les plus éblouissants jamais vus illuminèrent toute la région, accompagnée par un grondement de tonnerre qui secoua la ville sur ses fondations… (et) puis survint une légère averse de pluie, aussi épaisse que deux jours auparavant. Une nouvelle couche de nuages s’amassa. Un second éclair aveuglant brisa la flèche de la vieille église paroissiale des Français et joua curieusement avec la grande croix de fer à sa pointe avant de la jeter au sol. Chaque cloche de la cité se mit à sonner le tocsin et les habitants épouvantés se ruèrent dans les rues.

    Avec un grondement, la grande croix de fer et sa boule s’écroulèrent tout à coup et se brisèrent en morceaux. La nuit réelle commença. Quand se leva le matin suivant tout était redevenu limpide. Le monde était aussi naturel qu’auparavant. L’étrange nature de la pluie permet de croire à une éruption volcanique lointaine ou à un incendie de forêt – l’explication habituelle pour ce genre de phénomène. Mais l’orage électrique qui l’accompagna peut faire croire à un facteur supplémentaire. Les météorologistes ne savent pas encore grand-chose en ce qui concerne les effets sur le temps, ou l’espace temps, de tels nuages de fumée et de suie.

    (Scientific American mai 1881).

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    A Forest Hill (Arkansas), le ciel était limpide, ce 8 décembre 1847. Soudain, en milieu d’après-midi, des nuages tumultueux s’amassèrent. Ils avaient l’apparence d’une « toison noire éclairée d’en dessous par la clarté de nombreuses torches ». Une explosion retentissante secoua les maisons et fit résonner la cloche de l’église. Un objet enflammé de la taille d’un tonneau se fracassa sur le sol juste aux limites de la ville en creusant un trou de plus de 2 mètres de profondeur. Son diamètre dépassait les 60 cm. Au fond du trou, la roche fondue sentait le soufre et brûlait suffisamment pour porter à ébullition de l’eau jetée dessus. Vingt minutes plus tard, le ciel s’éclaircit et le soleil refit son apparition. S’agissait-il de l’impact d’une météorite ? En ce cas, on ne peut expliquer la présence des nuages antérieurs ; une météorite traverse l’atmosphère en quelques secondes sans affecter l’air de la zone d’impact. Est-il possible que la foudre ait fait fondre le sol en une masse compacte au fond du trou ? On n’a jamais entendu parler de fulgurites de la d’un tonneau, peut-être une porte sur une autre dimension avec une pierre venant d’un autre monde ?

    (The American Journal of Science and Arts, mai 1848.)

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    Une bataille fantôme se déroula à Büderich en Westphakie, le 22 janvier 1854 :

     

    Peu avant le coucher du soleil, on observa jusqu’à l’infini une armée composée d’infanterie, de cavalerie et d’un nombre impressionnant de chariots qui cheminaient à travers le pays en ordre de marche. On les vit si distinctement que l’on apercevait même le feu des mousquets et la couleur blanche des uniformes des cavaliers. Tout ce déploiement avançait dans la direction de la forêt de Schfthause. Lorsque l’infanterie pénétra dans les taillis, suivie par la cavalerie, les soldats disparurent avec les arbres dans une fumée épaisse. On vit aussi avec la même netteté deux maisons en flammes. Au coucher du soleil, le phénomène se résorba. Le gouvernement recueillit les dépositions unanimes de 50 témoins oculaires.

    Les habitants du pays considérèrent cette vision comme le «  second round » d’une bataille qui s’était déroulée quelques années plus tôt. Aucun conflit armé ne déchira l’Allemagne en janvier 1854, mais l’hypothèse du mirage d’une scène du passé est à peine plus crédible, et pourtant ?

    (Notes and Queries, mars 1854.)

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    Une planète plus rapprochée du soleil que Mercure (Vulcain) fut observé le 26 mars 1859 par un médecin de campagne français, astronome amateur, Lescarbault. Il la découvrit alors qu’elle passait devant le disque solaire, il finit de minuter le transit et inscrivit ses observations sur un tableau noir. Ces preuves s’avérèrent suffisantes pour convaincre Jean Joseph Le Verrier, l’astronome le plus illustre de France. Le Verrier émit l’hypothèse que l’attraction gravitationnelle de Vulcain expliquait la précession du périhélie de Mercure (le point de son orbite le plus rapproché du soleil) qui est de quarante-trois secondes d’arc tout les cent ans. Malheureusement, l’existence de la planète ne fut jamais confirmée. Aujourd’hui, on pense que le médecin de campagne et des centaines d’autres après lui se sont trompés, d’une manière ou d’une autre.

     (The American Journal of Science and Arts, mai 1860.)

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    DE 1860 A 1880

     

    Diverses espèces de lumières apparurent dans le cratère lunaire Platon, de la fin 1860 à 1871. Des sélénologues réputés les virent assez souvent pour les dénombrer et répertorier leurs variations d’éclats. W. R. Birt collecta plus de 1600 de ces observations et les déposa à la bibliothèque de l’Association royale astronomique. De nos jours en 1990 des lumières similaires ont étaient observées dans ce même endroit de la Lune.

    (Report of the 41 th Meeting of the British Ass, for. Adv. of Sciences, 1871.)

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    On observa des bulles identiques par une température différente, à Ringstead Bay, en Angleterre, en août 1876. Une mère et sa fille se promenaient le long d’une falaise dominant la mer par une après-midi étouffante. La chaleur se manifestait par des éclaires diffuses, mais sans tonnerre :

     

    Au-dessus de la crête du terrain qui les entourait, du niveau du sol à un mètre de hauteur, de multiples globes lumineux de la taille de boules de billard montaient et descendaient en toute liberté, juste à côté des promeneuses mais sans jamais les toucher. Elles s’élevaient doucement et aussi doucement redescendaient comme des bulles de savon flottant dan l’air. Elles avaient toutes des couleurs vives. Leur nombre variait sans cesse ; parfois des milliers d’entre elles enveloppaient les dames puis, quelques minutes plus tard, leur nombre pouvait se réduire à une vingtaine. Mais aussitôt elles se multipliaient de nouveau. Aucun bruit, même léger, n’accompagnait ce ballet. Les promeneuses atteignirent la carrière et descendirent plusieurs fois le long de la falaise pour observer le phénomène. Celui-ci dura plus d’une heure. A environ dix heures du soir, un violent orage, accompagné d’averses, arriva de la mer.

     (Quarterly Journal of the Royal Meteorological Society, octobre 1887.)

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    DE 1880 A 1900

     

    Le «  jour jaune » qui survint en Nouvelle-Angleterre et dans l’Etat de New York, le 6 septembre 1881, a été attribué - comme beaucoup d’autres phénomènes - à un feu de prairie ou de forêt dans l’Ouest. Des remous atmosphériques locaux auraient concentré la fumée à haute altitude. Pourtant aucun, feu précis n’a pu être associé au « jour jaune ». Selon le Daily Republican de Springfield (Massachusetts), la journée débuta avant l’aube par un lourd brouillard : « lorsque le soleil invisible se leva par derrière, les vapeurs formèrent un rideau épais, cuivré, à travers lequel une étrange lumière jaune envahit l’air ». Elle décomposa les couleurs naturelles : les fleurs jaune parurent grises et l’herbe bleuâtre. En ville, on alluma les éclairages, mais leurs lumières semblèrent elles  aussi anormales. « On remarquait une luminosité particulière sur chaque clôture et chaque arête de toit, les arbres semblaient prêts à s’enflammer. » L’étrange lumière baissa, puis augmenta jusqu’à sa disparition définitive dans l’après-midi. A ce moment, le soleil surgit comme une boule rouge entourée de nuages jaune. Dans la journée, la température fut étouffante, ce qui provoqua lassitude et dépression.

    (Nature, 6 octobre 1881.)

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    Quatre personnes sur une avenue de Davidson’s Mains, un faubourg d’Edimbourg, en Ecosse, vécurent une expérience étrange, le soir du 23 juillet 1885. L’une d’elles la raconta comme suit :

     

    Nous vîmes un éclair médiocrement lumineux surgir du sol à une dizaine de mètres en bas de l’avenue. Il se mit à courir, en un mouvement houleux, à une vitesse d’à peu près 50 kilomètres à l’heure, puis sembla nous envelopper pendant un instant. Ma main gauche, qui pendait le long de mon corps, ressentit comme le choc d’une faible batterie galvanique. Environ trois minutes plus tard, nous entendîmes un coup de tonnerre. Un autre témoin le décrivit comme une sorte de nuage lumineux qui montait l’avenue tel une vague. Quand il fut à la hauteur de leur groupe, il quitta le sol et passa par-dessus deux d’entre eux en faisant fulgurer une espèce d’éclair sur leurs épaules. Le jardinier, aperçut un éclair dans la direction du nuage lumineux, mais latéralement, le sommet de la nuée se trouvait à environ un mètre du sol et elle s’éleva graduellement en s’éloignant. Lorsque la clarté atteignit le groupe, l’un d’entre eux devint visible grâce à elle.

    (Nature, 6 août 1885.)

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    On ne peut imputer à aucun feu de forêt ce qui arriva à Oshkosh (Wisconsin), le 19 mars 1886, Vers 15 heures, une obscurité nocturne envahit le ciel orageux pendant une période de cinq minutes. Ce fut assez effrayant pour perturber les chevaux et précipiter les gens dans les rues. Dix minutes plus tard, le phénomène cessa. Selon le journal local. Les villes situées à l’ouest observèrent le même phénomène avant qu’il se produit ici, ce qui prouve que la vague d’obscurité voyagea de l’ouest à l’est. Rien ne put prouver l’existence de courants aériens. Aucune éclipse solaire ne se produit ce jour-là.

    (Monthly Weather Review, mars 1886.)

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    Des sons aéroportés, doux, inexplicables, furent entendus par Edwin Linton, homme de sciences de la commission de la pêche américaine, alors qu’il travaillait près du lac de Yellowstone, Wyominng, en 1809. Lui et son guide entendirent des sons, comme des échos, percussions faiblement métalliques, provenant de l’air au-dessus du lac Shoshone. Les sons, émis dans l’espace, se répandaient vers le sud-ouest, par période de 30 secondes. Quelquefois ils vibraient comme du vent, mais aucun souffle n’agitait le lac ni les arbres avoisinants.

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    F.H. Bradley et Hugh M. Smith entendirent eux aussi le son, respectivement en 1872 et 1919. On prit suffisamment au sérieux sa « réalité » pour le faire figurer dans le Ranger Naturalis’ Manuel, mais il ne reçut jamais d’explication.

    (Science, 3 novembre 1893 ; 11juin 1926 ; 24 janvier 1930.)

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    DE 1900 A 1920

     

    Les montagnes qui jouent au ballon avec du feu furent décrites par Ellsworth Huntington, géologue en voyage dans les monts Taurus, en Turquie, au tout début du siècle. Les villageois lui racontèrent que le Keklujk et Ziaret « se battaient à coup de boules de feu à travers l’Euprate, quelquefois plusieurs fois par an ». D’abord sceptique, Huntington entendit «  à peu près la même histoire de la bouche d’une dizaine d’hommes que je vis en cinq endroits différents, à une distance de plus de 60 km. Je fus alors convaincu de sa véracité. Un paysan raconta qu’une lueur subsistait après l’éclair, mais tous les autres le contredirent. Selon un autre, de taille réduite au départ, la boule grossissait en franchissant le fleuve et puis rapetissait.

    (Monthly Weather Review, juillet 1900.)

    *

    L’été de 1902 amena de la sécheresse et des tempêtes de poussière en Australie. Les vents alizés soufflèrent une poussière si épaisse sur l’archipel malais qu’elle entrava la navigation. Le 12 novembre, des globes de feu commencèrent à frapper le continent entier. La poussière de l’air s’épaissit au point que les habitants de Sydney se virent contraints de s’éclairé de lanternes dans les rues. De Parramatta et Carcoar, on rapporta l’explosion de globes de feu-météorites, électriques ou autres. Le 20 novembre, pendant quatre minutes, Charles Todt suivit un globe de feu au-dessus de l’observatoire d’Adélaïde ; un météore progressant avec une telle lenteur ne devait guère être assez chaud pour s’enflammer. La dernière explosion affecta Ipswich, Queensland. Le 23 novembre.

    (Vincent Gaddis, Mysterious Fires and Lights, p. 81.)

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    Une tache blanche apparut sur Jupiter, le 17 décembre 1903, passant en cinq minutes de la dimension d’un point à celle d’une « fente oblique brillante ». L’observateur situé à Ceylan, un certain major Molesworth, écrivit à la Société astronomique royale que, « malgré sa profonde expérience de Jupiter, (il n’avait) jamais remarqué auparavant le moindre changement dans cette région de la planète. Pourtant il était certain de la réalité du phénomène. » Si tel était le cas, une surface extraordinairement étendue avait changé de couleur en un temps incroyablement court.

    (Nature, 29 juin 1905.)

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    Une obscurité brève et inexplicable s’abattit sur Wimbledon, en Angleterre, un jour d’avril 1904 ; Elle dura dix minutes : on ne constata aucune trace de nuages, de pluie ou de quelque concentration de fumée.

    (Symons’s Meteorological Magazine, mai 1903.)

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    Un étonnant spectacle aérien se déroula devant quatre témoins à Burlington, dans le Vermont (l’un d’eux était un ancien gouverneur de l’Etat). Un jour de 1907 ils entendirent un bruit de tonnerre. Ils aperçurent dans la rue, une masse de la taille d’une torpille… d’un peu moins de 2,20 mètres de diamètre, qui flottait à 15 m en l’air. Sa surface était sombre, percée ici et là de langues de feu. Elle ressemblait à du cuivre brut chauffé au rouge. Un halo de 6 mètres entourait l’apparition. Vingt minutes plus tard commença une pluie diluvienne sans coup de tonnerre ni éclair. Un témoin écrivit :

     

    Quatre semaines ont passé… mais l’image de cette scène et la commotion qu’elle provoqua sont demeurées vivaces en moi tandis que le grondement résonne encore à mes oreilles. J’espère ne jamais réentendre ni revoir un phénomène de ce genre.

     (Monthly Weather Review, 11 juillet 1907.)

    *

    Quarante à soixante globes de feu d’apparence météorique, mais évoluant si lentement que certains demeurèrent visibles quarante secondes passèrent au-dessus du Canada et de l’Atlantique, le 9 février 1913. Grâce à plus de 140 rapports, W.F. Denning établit qu’ils avaient parcouru 8800 km, selon des trajectoires quasi orbitales. La source d’une averse météorique (que l’on appelle leur radiant) devait en théorie se déplacer dans le ciel au fur et à mesure que la terre suit sa trajectoire circulaire autour de soleil. Cependant, W.F. Denning, qui étudia les météores et releva leurs radiants au début du XX° siècle, attira l’attention sur des averses qui semblaient provenir de la même région du ciel, pendant des mois. En 1913, il écrivit dans  The Observatory :

     

    Certains astronomes, conscients des difficultés insurmontables que l’on rencontre pour expliquer les radiants stationnaires, les rejettent comme sans fondement. Ils les attribuent à une succession d’averses, multiples mais distinctes, formant un radiant d’apparence unique durant de longs intervalles. Pourtant ces météores apparaissent régulièrement dans le ciel et, malgré toutes les théories, aucune observation n’a réussi ou ne réussira à les escamoter du firmament.

    Nous en savons plus aujourd’hui sur les météores mais l’énigme de Denning n’a pas trouvé de réponse. La plupart des averses météoriques se comportent comme il convient : leurs radiants se déplacent dans le ciel durant la nuit et leur trajectoire dominante se décale au fur et à mesure que la terre traverse un courant de débris cosmique en orbite autour du soleil.

    (Nature, 18 septembre 1913 ; 27 avril 1916 ; The Observatoiry, août 1913 ; Polular Astronomy, décembre 1922.)

    *

    DE 1920 A 1940

     

    Une comète exceptionnellement rapide fut aperçue par un astronome de Cracovie en Pologne, le 1 septembre 1926. Elle se déplaçait de 15 degrés par heure, assez rapidement pour passer d’un horizon à l’autre à l’autre en douze heures. Je ne crois pas qu’on ait enregistré un objet céleste, quatre qu’un météore, qui montre un mouvement apparent aussi rapide dans le ciel », écrit l'astronome.

    (Popular Astronomy, 1926.)

    *

    Un mystérieux objet noir traversa le disque du soleil, le 15 mars 1927, à la surprise d’un astronome de Hambourg. « La lenteur de sa marche, parcourant le disque du soleil en six secondes, fit penser que la distance et donc la taille de l’objet étaient considérable. »

     (Nature, août 1927.)

    *

    Les lumières aperçues pendant le tremblement de terre de la péninsule Izu, au Japon, le 26 novembre 1930, sont décrites dans plus de 1500 rapports :

     

    A un endroit de la côte orientale de la baie de Tokyo, la lumière fit penser aux barres de l’aurore polaire, rayonnement d’un point de l’horizon. D’autres décrivent les lumières comme celles de globes de feu. Lorsque le séisme culmina, un carrousel de masses lumineuses et rondes surgit au sud-ouest. Les feux sismiques ont été attribués à des dégagements gazeux, des effets de friction à grande échelle, des éclairs et des aurores polaires. Leur réalité n’a été reconnue que récemment, mais aucun des systèmes proposés n’explique leur variété.

    (Bulletin of the Seismological Society of America, décembre 1973.)

    *

    Le S.S. Nova Scotia traversa l’Atlantique Nord, le 24 mai 1931. A 1h30 du matin (heure de Greenwich), on constata que la mer et le ciel s’étaient soudain illuminés pendant environ trois secondes. Ce clignotement lumineux violacé ne semblait pas émaner d’un point quelconque. Les seuls nuages étaient des altostratus disséminés ne pouvant pas produire d’éclairs ni diffuser l’éclat d’un brillant météore.

    (The Marine Observer, mai 1932.)

    *

    Des points brillants au pôle sud de Mars furent observés à Nashville (Tennessee), le 30 mars 1937. Certains de ces points fusionnèrent pour former une tache d’un blanc éclatant qui devint jaune, puis rouge jaune.

    (Popular Astronomy, octobre 1937.)

    *

    Un mirage projeté à presque 500 km fut aperçu par le schooner, Effie M. Morrissey, le 17 juillet 1939. Le bateau voguait entre le cap Farewell, la pointe sud du Groenland et l’Islande. Le capitaine Robert Bartlett, bien qu’il ait parcouru les eaux polaires pendant quarante ans, n’avait jamais contemplé un mirage aussi net :

    A 16 heures, avec le soleil au sud-ouest, le Snaeflls Jôkull (1414 m) et d’autres repères d’Islande, surgirent comme s’ils se trouvaient à une cinquantaine de kilomètres (au lieu des cinq cents réels). Si je n’avais pas été certain de ma position et n’avais pas fait route vers Reykjavik, dit le capitaine Bartlett, je me serais attendu à arriver dans les heures suivantes. La rive et le sommet neigeux du Snaefells Jôkull se révélaient incroyablement proches.

     (Science, décembre 1939.)

    *

    DE 1940 A 1960

     

    La Seconde Guerre mondiale avait débuté et l’Angleterre subissait le blitz de novembre 1940. Par  un temps clair, E. Matts, de Coventry, travaillait dans son jardin peu après midi quand soudain :

     

    Il me sembla que j’étais dans une obscurité intense et baissant les yeux, je vis à mes pieds une boule d’environ 60 centimètres. D’un bleu-vert pâle, elle semblait d’une épaisseur d’environ un demi-centimètre. Après quelque secondes, la boule s’éleva du sol, illumina une rangée de maisons, et en retombant, endommagea un pub en explosant. « Je ne sentis aucune peur, ce qui s’expliquer par le fait qu’il y avait à cette époque des bombardements impressionnantes.

     

     (Weather, juillet 1864.)

    *

    Dans la nuit du 13 au 14 août 1942, les détecteurs londoniens enregistrèrent un sursaut d’émission de rayons cosmiques sans précédent. On sait que des particules de très haute énergie règnent dans l’espace intergalactique. On ne constata aucune tempête magnétique solaire ou terrestre pour l’expliquer. Parce que les rayons cosmiques voyagent à une distance considérable et que leur direction varie, ils ont généralement une distribution égale et uniforme. Un sursaut d’émission devait provenir d’un phénomène violent et étrange.

    (Nature, mars 1943.)

    *

    Une inexplicable étendue d’eau libre au milieu d’une tempête facilita la traversée du yacht Yvancha, le 16 septembre 1958. Voguant vers Lisbonne, au Portugal, le capitaine venait de doubler le cap Saint-Vincent et devait affronter une mer houleuse et des vents de nord-ouest de force 5 à 6 (de 30 à 50  kilomètres à l’heure) :

     

    Cependant, en réduisant notre vitesse de 10 à 6 nœuds, l’allure devint plus confortable. Nous devions encore passer d’assez mauvais moments, quand surgit devant nous une zone absolument calme, sans grosses vagues. Une bonne demi-heure de navigation nous en rapprocha. J’étais complètement ahuri. Cette zone de grand plat avait une largeur d’au moins 200 mètres en s’étendait vers le nord-est sur environ 50 km. Je réussis à la longer à pleine vitesse pendant trois heures dans le calme presque complet alors que de l’autre côté se déchaînait une mer démontée. La route était absolument droite et il fallait pour y croire voir la ligne séparant les grosses vagues des autres sur cette autoroute marine. Je conservai la route et naviguai droit vers Setubal sans que notre pont reçoive la moindre goutte d’eau. J’ai passé plus de trente années en mer et ai fait maintes traversées vers la Méditerranée, mais je n’ai jamais vécu un phénomène semblable. Ce calme ne provenait pas d’un largage d’huile. La route était toute droite pendant 50 km avec des bordures nettement délimitées à bâbord et à tribord. Si elle avait été provoquée par une fuite d’huile, elle se serait incurvée sous la poussée.

    (Weather, mars 1961.)

    *

    DEPUIS 1960

     

    D’étranges spirales atmosphériques marquèrent la trace d’une fusée Centaur, lancée du cap Kennedy le 27 novembre 1963. Trois navires les aperçurent dans l’Atlantique. Leurs volutes purent être provoquées par de forts tourbillons de vent ou bien par des particules de tempêtes solaires entraînées dans le champ magnétique terrestre.

    (The Marine Observer 1964.)

    *

    Un demi-cercle de lumière laiteuse, se dilatant au-dessus de l’horizon à l’occident, le 20 mars 1969, fut observé sur deux bateaux au sud-est des Bermudes. Vue de l’Otaio, la luminosité surgit, augmenta, puis s’affaiblit en envahissant plus de la moitié du ciel entre l’horizon et le zénith. Observée du Port Victor, elle débuta par un « globe lumineux bien délimité. »

    Pour devenir irrégulière lorsqu’elle se diffusa jusqu’à baigner entièrement la lune croissante. (The Marine Observer, janvier 1970.)

    *

    Crash fantôme sur le Parmelan (Annecy), le 21 novembre 1996, à 5 h 00, des témoins entendent un avion évoluer à basse altitude. Le survol est suivi d’une forte explosion, un bruit sourd et un éclair. D’autres observateurs parlent d’une immense lueur blanche. Seulement, malgré des recherches poussées sur le terrain, on ne retrouva rien ! La gendarmerie de Thônes confirme qu’un patrouille a bien vu des lumières rouges dans le ciel, le 21 novembre à 5 h 03 et qu’un bang a bien été entendu par les militaires de sortie, mais pas d’avions signalés manquant.

    (Le Dauphiné Libéré du 22 novembre 1996.)

    *

    Parmi toutes les observations citées, combien ont une relation avec les O.V.N.I. ? Difficile à dire, mais à méditer.

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    Source : Extrait du grand livre du mystérieux du Reader’s Digest, Paris-Bruxelles-Montréal-Zurich- 1985

     

    claude burkel
     
    Claude Burkel pour la taverne- Mars 2009
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    Ce vendredi 11 novembre 2011 à 11h11, il se produira un alignement des chiffres unique qui n’a lieu qu’une fois par siècle. Alors forcément, on se dit qu’il va se passer quelque chose à ce moment-là : un événement extraordinaire ou bien dévastateur, toutes les hypothèses se bousculent sur internet.
     
    Pour certains numérologues, cette concordance des chiffres dans une même journée est un très bon signe, le 11 étant un “nombre maître”. Et plus il y a de "1″ plus l’énergie est forte. Ce qui pousse les médiums à envisager un contact pour chacun de nous avec notre subconscient à 11h11. D’autres, plus mystiques, prévoit un grand changement dans la conscience collective et même “l’ouverture d’une porte vers une nouvelle dimension” !
     
    Pour la plupart des gens, cette concordance chiffrée de la pendule et du calendrier passera totalement inaperçue. D’autres s’en amuseront en haussant les épaules. Les numérologues et autres ésotéristes, eux, sont déjà dans tous leurs états. A l’heure dite, ils y chercheront tout un ensemble de signes, voire la survenue d’événements hors du commun.
     
    Certains mouvements spirituels évoquent le début d’un renouveau humaniste, d’une nouvelle harmonie dans le monde voire de l’ouverture d’une porte dans une nouvelle dimension.
     
    En conséquence, des milliers d’adeptes prévoient de se retrouver ce jour-là dans différents pays pour des cérémonies dans l’espoir secret d’une révélation. Un appel à jouer des percussions sur toute la planète est également lancé, afin de créer un battement de cœur universel et de générer des cercles de vibration autour du globe.
     
    Un communiqué appelant à l’union de tous les êtres circule sur différents sites holistiques ou mystiques. Extrait : “Le 11 novembre 2011 à 11:11 GMT, nous nous rassemblerons en un seul cœur, une seule âme, une seule pensée profondément aimante. Ce faisant, nous joignons nos voix à celles des cultures les plus anciennes et les plus sages de cette planète ; nos grands frères et sœurs, les Anciens des Premières Nations.”
    Les médiums et grands prêtres du paranormal les plus connus saluent tous l’importance selon eux de «la synchronicité» du 11/11/11, comme l’Israélien Uri Geller ou l’Américaine Solara, «experte en numérologie» et auteur d’un livre sur la signification du nombre onze. Pour elle, le 11 représente la dualité du bien et du mal dans l’humanité. «Je vois un grand changement dans la conscience de la planète et cela coïncide avec cette date». Selon Solara, qui vit au Pérou, des groupes dans plus de cinquante pays marqueront cet événement en s’asseyant en silence pour méditer.
     
    Internet est aussi rempli de blogueurs qui insistent sur le caractère mystique de ce nombre régulièrement lié à des catastrophes, selon eux, comme les attentats du 11 septembre 2001. D’autres citent la prophétie de saint Malachie, qui au XIe siècle prédisait qu’il y aurait 112 papes avant une apocalypse biblique. A noter que Benoît XVI est le 111e souverain pontife…
     
    Les blogueurs insistent sur le caractère mystique de ce nombre régulièrement lié à des catastrophes, selon eux, comme les attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis. Les deux tours du World Trade Center à New York rappelaient, selon eux, le chiffre onze. De plus, le premier avion de passagers à s’écraser sur les tours était le vol numéro 11. D’autres citent la prophétie de saint Malachie, qui au XIe siècle prédisait qu’il y aurait 112 papes avant une apocalypse biblique. Benoît XVI est le 111e pontife. La date du 11 est historiquement chargée. L’armistice de la Première Guerre mondiale a été signé à 11 heures du matin le 11 novembre 1918.
     
    «Le 11, ce sont deux 1 qui se font miroir, qui se mesurent l’un à l’autre. Il y a une tension entre les deux car il ne doit y en avoir qu’un, le 1 étant le chiffre absolu, non divisé et non divisible. C’est cette tension qui nous fait avancer», explique Sonia Othenin-Girard spécialiste de pentanalogie. En 2011, quatre dates cumulent les 1: le 1/1/11, le 11/1/11, le 1/11/11 et le 11/11/11. Plus il y a de 1, plus l’énergie est forte, entraînant des chamboulements. Si l’on croit ces kabbalistes des temps modernes, après cette année de tensions, 2012 devrait ramener plus de sérénité…
     
    Sur le site Revelation13, qui recense toutes les prédictions par date, qu’elles soient issues de la Bible, de Nostradamus, de l’astrologie ou encore du “New Age”… On y apprend que le 11 novembre 2011 intervient exactement 93 ans (ou 51 intervalles de 666 jours) après l’armistice de la première guerre mondiale, signé le 11 novembre 1918 à 11 heures.
     
    Pour John Hoopes, professeur de pensée critique à l’Université du Kansas, toutes ces théories pseudo-scientifiques sont un parfait exemple du “biais de confirmation d’hypothèse”. Il s’agit de la tendance à privilégier des informations qui confirment des idées préconçues sans tenir compte de celles qui les démentent, explique-t-il.
     
    Mais si les pages Facebook ou les forums n’ont cessé de s’emballer ces derniers jours sur cet alignement des chiffres extraordinaire, ce n’est pas toujours pour annoncer de bonnes nouvelles. En effet, chez beaucoup d’internautes, la panique couve, alimentée par le souvenir de l’attentat du World Trade Center, perpétré le 11 septembre 2001. De là à parler de fin du monde, il n’y a qu’un pas. Pour bon nombre de blogeurs, le 11 novembre 2011 sera “un jour de préparation” à l’Apocalypse annoncée pour le 21 décembre 2012.
     
    D’autres vont plus loin, en imaginant que la planète Terre est en train de vivre ses dernières heures. C’est le cas d’un prophète Ghanéen qui prédit, pour ce mois-ci, une « catastrophe très grande et dévastatrice comme il n’en a jamais eu lieu ».
     
    Le 11 au cinéma
     
    Certains producteurs eux aussi amoureux des chiffres ont flairé le bon coup : le film 11-11-11 devrait sortir en salle… le 11 novembre 2011. Bousman  (réalisateur des SAW) surfe sur la vague de la superstition avec un long-métrage qui évoque l’ouverture de la dernière des 11 portes du Paradis le 11 novembre 2011 à 11h11. Cinéma toujours : le nombre 11 est quasi sacré pour les fans de Spinal Tap. Ce film sorti en 1984 décrit un groupe de hard rock, basé sur des faits réels ou imaginaires. Le nombre onze y revêt une signification toute particulière. Les fans du film ont d’ailleurs ouvert une page Facebook pour demander que le 11/11/11 soit rebaptisé le “Nigel Tufnel day”, du nom d’un personnage du film. Tant que ça reste du cinéma…
     
    L’Humanité a bien survécu au 11 novembre 1111 alors que se passera-t-il donc le 11 novembre 2011 à 11h11 ? Probablement rien. Seulement un non-événement de 60 secondes… ou peut-être pas…
     
    Aura2
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    LE CHRONOVISEUR

    Quand le Vatican remontait le temps

     

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    Au début des années mille neuf cent soixante, le père Pellegrino Maria Ernetti, mort en 1994, bénédictin et scientifique, affirme avoir réussi à assister à la crucifixion du Christ. Selon ses dires, il a réussi à mettre au point, non une machine à voyager dans le temps, mais plutôt une machine à « voir » le passé ! Cet homme sérieux, reconnu et respecté par ses pairs, s’est appuyé sur les travaux de Nikola Tesla et d’Enrico Fermi. Cette mystérieuse machine serait désormais dissimulée au plus profond des archives du Vatican, à Rome.

     

     

    L’invention du Père Ernetti serait classée « top secret ». Le père François Brune a écrit un livre à ce sujet : « Le Chronoviseur- La Machine à explorer le passé ». Cette étonnante machine, créée dans les années cinquante, a pourtant permis de « photographier » le visage du Christ dans les derniers instants de sa vie terrestre. Il semblerait qu’elle aurait permis de la filmer également… L’appareil fonctionne-t-il vraiment ? Par quelles techniques parvient-elle à capturer les images du passé ?

    *

    VOYAGER DANS LE TEMPS…

     

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    Une machine à voyager dans le temps est et sera toujours un rêve excitant pour l’humanité. Il serait formidable de pouvoir observer les dinosaures en action, ou d’assister à l’arrivée de Christophe Colomb à San Salvador, ou de voir Léonard de Vinci en train de créer La Joconde, ou encore, plus modestement, d’assister à une performance de Houdini ou un concert des Beatles… Les auteurs de fiction ont trouvé de nombreuses solutions, plus ou moins plausibles, pour être en mesure de voyager à travers le temps, depuis la « Machine à voyager dans le temps » d’Herbert G. Wells à Carl Sagan ou la « Ligne du Temps » de Michael Crichton. D’un point de vue scientifique, cependant, le débat est toujours réduit au stade de la théorie et tente de résoudre le fameux paradoxe du grand-père. Dans la version classique du paradoxe, un voyageur remonte le temps et tue son grand-père encore enfant, donc le voyageur ne peut absolument pas être né, dans ce cas, le grand-père ne serait jamais tué et ainsi de suite… Peut-être, pour certains, la science sera un jour en mesure de résoudre tous les problèmes théoriques et pratiques qui se dressent actuellement entre nous et le monde du passé, et plus fantasmatiquement, le futur, mais certainement qu’il y a encore un long chemin à parcourir. Pourtant, il y a quelques années, il semble qu’un prêtre italien ait été proche de réaliser le rêve de nombreux scientifiques. Il ne fut pas tout à fait en mesure de se transporter dans le passé mais, au moins, de le voir ! Pour cela, il a inventé une machine : le Chronoviseur.

     

    *

    UNE INVENTION UNIQUE AUX POSSIBILITES BOULEVERSANTES

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    L’idée de cette fabuleuse machine est venue au Père Ernetti grâce aux hypothèses émises par les scientifiques spécialistes des ondes électromagnétiques. En effet, il est admis que certaines ondes sont préservées dans l’environnement. Le principe de fonctionnement de l’appareil est complexe. En captant les ondes électromagnétiques, il est possible de reconstituer une image du passé. Ce principe vient d’une science appelée la paléo-acoustique, ou archéo- acoustique. Les ondes sonores peuvent être enregistrées et conservées pendant des siècles, dans les lieux ou des objets, de manière accidentelle. Accompagné du père François Brune, spécialiste de la communication avec les morts, le Père Ernetti décide de révéler l’existence d’une machine capable de répondre aux questions profondes de ces deux religieux, spécialistes des Ecritures Saintes et de leur interprétation. Le père Brune est immédiatement frappé par les propos du prêtre italien, et cultive encore un certain scepticisme. Il interroge alors le savant qu’est le Père Ernetti et obtient une description assez vague de l’appareil. Il s’agit d’un appareil qu’Ernetti appelle le Chronoviseur. L’originalité réside dans le contenu de la réception. Au lieu de capter des émissions de stations de télévision locale, le Chronoviseur peut recevoir les images d’évènements produits dans le passé.

    Il permet au spectateur de voir et d’entendre les détails de faits qui se sont produits des années, voir des siècles plus tôt. Le Père Ernetti explique au Père Brune que la machine travaille en détectant toutes les images et les sons que l’Humanité a produit. Selon lui, ils flottent encore dans l’espace et dans l’air. Le religieux français veut savoir si le père Ernetti et ses collaborateurs ont pu voir la crucifixion du Christ. Ernetti lui répond : « nous avons tout vu. L’agonie dans le jardin, la trahison de Judas, le procès, le Calvaire… ».

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    D’AUTRES MACHINES…

     

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    Le Chronoviseur décrit par le père Ernetti     

     

    Le voyage dans le temps pourrait être une imagination de la science-fiction, mais les appareils photographiques temporels ont vraiment existé pendant plusieurs décennies. De ce fait, d’ailleurs, le voyage dans le passé (peut-être vers le futur) pourrait également un jour devenir un fait accompli. Quelques hommes affirment qu’il est possible de créer une machine à « lire », « entendre » ou « voir » le passé. Preston Nichols par exemple qui a publié une série de livres concernant le fameux « projet Montauk » à New Jersey pendant les années 1960. En 1897, deux jeunes britanniques prétendent avoir inventé un appareil photo qui pourrait capturer le passé. William Maplebeck et un photographe amateur, Robert Stookes. Ils prouvent l’existence de leur « chronoscope » en diffusant des photographies d’Esme Collings sur la rue de Rodney à Liverpool. Maplebeck indique qu’il a découvert un réglage particulier des objectifs reflétés sur quartz qui permettent alors de projeter des images du passé sur une planche photographique d’une façon non contrôlée et aléatoire. Les inventeurs montrent des épreuves floues et peu lumineuses d’hommes préhistoriques, de soldats romains situés à Chester, et d’une femme élisabéthaine dans les rues de Liverpool. La conférence publique qu’ils organisent est perturbée par des railleries et des cris de « fraudes ! » et « charlatans ! ». Maplebeck et Stookes sont alors contraints de disparaître avec leur machine sous le bras.

    Le célèbre scientifique Charles Steinmetz développe également un appareil photo temporel qui peut rendre les images du passé. Il est basé sur un secret technique qui lui fut soufflé par l’anglais Baird T. Spalding, en utilisant également des objectifs de quartz. En 1912, un baron allemand, Ernst von Lubek, publie un état de ses futurs comptes, obtenu grâce à la photographie temporelle. Son étonnant équipement permettant une telle prouesse inclut un tube cathodique et des électrodes de dysprosium, activées par une bobine d’Oudin, une bobine modifiée par Tesla. En 1934, William D. Pelley, rédacteur au magazine « Liberation », rend compte de ses expériences avec un appareil photographique temporel qu’il appelle « Ultra-Vision », prétendument développée en collaboration avec Thomas Edison et Steinmetz. L’appareil a été confisqué par le FBI… L’appareil photo de Radionic développé dans les années 1950 par George Delawar est capable de rendre fidèlement une image du passé et/ou du futur. Delawar publie des photographies afin de prouver la réalité de son invention. Selon lui, le « temps est un vecteur du spectre magnétique et ce spectre garde par endroits des évènements passés… Il existe un monde « pré-physique » dans lequel l’appareil photographique temporel peut visiblement fonctionner. »

    Le père bénédictin Marcello Pellegrino Ernetti invente une machine capable de récupérer des ondes magnétiques du passé et de les convertir en reconstruisant une onde visuelle et acoustique de l’histoire. Ernetti est un professeur au conservatoire vénitien Benedetto Marcello et à la Fondation Cini. (Il est aussi directeur du conservatoire italien de l’Instruction Religieuse pour les hommes). Il réalise sa recherche en collaboration avec douze physiciens qui restent encore anonymes. En 1956 le père Ernetti commence à étudier la possibilité de passer en revue le passé avec une sorte de dispositif télévisuel. En 1957 il commence à collaborer avec le Professeur De Matos, portugais, qui cherche une solution au même problème.

    *

    ERNETTI : HOMME DE DIEU ET SCIENTIFIQUE

    Spécialiste en chant grégorien et en physique quantique, quel parcours a conduit le religieux italien à utiliser le Chronoviseur ? George Delawar, un ingénieur anglais exerçant à Oxford, aurait déjà entrepris la construction d’un appareil pour capter les ondes du passé. Ce physicien démontre que « chaque animal, chaque végétal, chaque minéral, émet un rayon qui lui est particulier. Chaque évènement serait donc la manifestation d’un ou plusieurs de ces rayons ». Le Chronoviseur est finalement mis au point et conçu par le père Ernetti. Il réalise cet exploit avec l’aide d’un jeune prêtre qui a, aujourd’hui encore, toujours gardé l’anonymat. Certains scientifiques, comme Enrico Fermi, sont intéressés par cette machine, sans pour autant participer à son élaboration. L’appareil est construit pour enregistrer et reproduire les ondes générées par tous les évènements. Marcus Tullius Cicéron, le génial esprit romain, homme politique, orateur et philosophe romain, prononce un discours au Sénat en 63 après J.-C et un témoin note : « Ses gestes et ses intonations, comme ils étaient puissants ! Et ce grand discours ! »

     

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    Marcus Tullius Cicéron

     

    Ce témoin n’est pas un contemporain de Cicéron, mais le père Pellegrino Ernetti, un moine bénédictin né en 1925 et décédé en 1992. Logiquement, un tel éloge sur la portée et le style d’un orateur tel que Cicéron ne serait possible que par un observateur de l’action : et c’est exactement ce que Ernetti prétend avoir fait. Non seulement le moine aurait assisté à un plaidoyer du célèbre orateur romain, mais aussi à un discours de Napoléon, une tragédie latine, et même la Passion du Christ sur la Croix.

    *

    ERNETTI : UN MYSTIQUE VISIONNAIRE ?

    Pellegrino Ernetti est avant tout un musicien. Il est reconnu comme un célèbre historien de la musique archaïque au Conservatoire Benedetto Marcello de Venise. Ses nombreux talents s’exercent par ailleurs en philosophie. Enfin, un diplôme en physique quantique obtenu dans ses jeunes années fait naître en lui une passion pour le domaine de l’électronique. Il met à profit ses connaissances scientifiques dans les années 50 du siècle dernier, pour réaliser le « Chronoviseur », une machine à voir le passé en temps réel !

     

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    Scène du Chronoviseur « Jésus et ses disciples ».

     

    Contrairement à la fiction H.G.Wells, il ne s’agit pas d’une machine à voyager dans le temps. Le Chronoviseur ne transporte pas des personnes vers le futur ou le passé, mais plutôt semble permettre « seulement » de voir les évènements historiques dans le passé, au moment précis où ils se sont produits. On peut les observer comme sur une télévision, y assister comme si l’on y était. Le père Ernetti, également considéré au sein de l’Eglise comme un exorciste de renom, révèle que le Chronoviseur est le résultat de nombreuses années d’étude en collaboration avec un groupe de douze grands scientifiques qui, cependant, préfèrent rester anonyme. Les seuls noms à être divulgués sont Enrico Fermi et Werner von Braun, l’inventeur du célèbre avion V2.

    *

    LES SCENES VUES GRÂCE AU CHRONOVISEUR

    « Nous voulions d’abord nous assurer que ce que nous avions vu de la machine était un authentique appareil, témoigne un théologien français, le Père François Brune. Nous avons donc commencé avec une scène tout à fait proche de nous dans l’Histoire, qui avait un bon son et une bonne qualité visuelle. Nous avons réglé l’appareil sur Mussolini, qui est en train de prononcer un de ces discours. Puis nous avons récupéré depuis le passé, la capture de Napoléon (si j’ai bien compris ce qu’il disait, c’était le discours annonçant l’abolition de la République de Venise pour proclamer une république italienne). Puis nous sommes allés dans l’antiquité romaine : nous avons vu une scène du marché aux légumes de Trajan, un discours de Cicéron, l’un des plus célèbres, la première Catilinaire. Nous avons vu et entendu le fameux « tandem quousque Catalina. » Peu de temps après, Ernetti peut assister à une tragédie latine qui est aujourd’hui perdue, le « Thyeste » de Quintus Ennius, l’un des fondateurs de la poésie romaine. Le prêtre italien transcrit la tragédie. Il prétend pouvoir bouleverser le monde, comme s’il possédait un trésor perdu et donc démontre l’efficacité de son invention merveilleuse.

    *

    L’ORIGINE DU CHRONOVISEUR

    Mais comment est né cette invention fantastique ? Ernetti est clairement réticent à parler et à donner des détails sur l’origine du Chronoviseur. Il affirme cependant que la découverte a eu lieu par hasard. Il semble qu’à l’époque où il a travaillé avec le Père Agostino Gemelli, le fondateur de l’Université catholique de Milan, il possédait une certaine expérience en communication avec les morts. Cette pratique est alors à la mode chez certains groupes de spirites, elle semble offrir la possibilité d’enregistrer sur bande les voix des esprits de l’au-delà. Ernetti était convaincu de pouvoir capturer et enregistrer des images des évènements passés. L’approche théorique des travaux d’Ernetti est basée sur un concept physique de la désintégration d’une onde sonore. La lumière et les ondes magnétiques ne disparaissent pas après avoir été produites, mais elles sont transformée d’une manière particulière et restent donc « actuelles », concrètes indéfiniment. Selon lui, toujours, les ondes se subdivisent en harmoniques qui peuvent être récupérées avec les instruments appropriés.

    Le prêtre italien déclare que chaque êtres humains laissent une trace dans le monde et dans le temps : « les traces humaines de chaque être, de sa naissance à sa mort, laissent un double sillon de lumière et d’ondes sonores. Ceci constitue donc sa marque d’identité individuelle. Le même principe s’applique à un évènement, à la musique, aux mouvements. Les antennes utilisées dans notre laboratoire nous permettent d’accorder une nouvelle vie à ces sillons sous la forme d’une image et d’un son. »

    *

    LA MEMOIRE DU PASSE : PURE INVENTION OU REALITE ?

    Le Chronoviseur permet aux chercheurs italiens de voir sur l’écran de l’appareil un certain nombre d’évènements historiques. En voici la liste :

    1/ Un discours de Mussolini.

    2/ Le discours de Napoléon dans lequel il abolit la République de Venise pour proclamer une République italienne.

    3/ Une scène du marché de Trajan dans l’Antiquité romaine.

    4/ Un discours de Cicéron (authentifié comme étant la « première Catilinaire »).

    5/ La saynète d’une tragédie de Quintus Ennius jouée à Thyeste, en 169 av. J.C.

    6/ La Dernière Cène du Christ en 36 de notre ère (capté entre le 12 et 14 janvier 1956).

    7/ La montée de Jésus-Christ au Golgotha.

    8/ La Résurrection et les apparitions de Jésus-Christ.

    9/ La destruction de Sodome et Gomorrhe.

    10/ La réception des « Dix Commandements » par Moïse.

    *

    L’HERITAGE DU CHRONOVISEUR

    Tandis qu’il y a beaucoup de théories aujourd’hui au sujet du voyage dans le temps, quelques scientifiques ont publiés les résultats de leurs expériences concernant la physique « temporelle » et ses applications pratiques. Par exemple, en 1936 Van Stockum résout les équations d’Einstein concernant la gravité. Il prouve qu’il est possible sur une ligne temporelle fermée de relier deux évènements quelconques dans l’espace-temps. Dans les années 1970, le physicien Tipler décrit une machine bi-directionnelle dans le temps, encore au stade théorique, comportant un cylindre tournant à la moitié de la vitesse de la lumière. La machine d’Ernetti crée la stupéfaction dans les milieux scientifiques de l’époque. L’astrophysicien soviétique Nikolaï Kozyrev effectue plus tard quelques études expérimentales sur les propriétés du temps, dans les années 1960 et 1970. Il emploie l’électricité des gyroscopes et des pendules pour démontrer la densité ou « l’intensité » du temps. Il affirme qu’ »il existe une propriété variable qui peut s’appeler la densité ou l’intensité du temps… La densité du temps change dans de larges limites, phénomène dû aux processus se produisant naturellement… Elle prouve qu’il est possible d’avoir une influence matérielle sur une autre réalité en utilisant le temps. (…) »

    *

    LA COMMUNICATION TRANS-TEMPORELLE

    En d’autres termes, le temps se condense ou s’accélère à ses extrémités. La recherche de Kozyrev offre également une explication claire pour le phénomène des prophéties : « l’effet du temps diffère fondamentalement de l’effet des champs de force… L’effet d’une cause crée immédiatement deux forces égales mais opposées… Là se produit une transmission, sans élan, et par conséquent aussi sans interférence… La transmission de l’énergie sans élan, l’impulsion, possède une propriété essentielle : la transmission doit être instantanée… Le temps dans l’univers n’est pas propagé mais apparaît simultanément partout. Sur un axe du temps, l’univers entier est projeté à partir d’un point : par conséquent, les propriétés changées à un endroit donné, apparaîtront partout en second lieu immédiatement, diminuant selon la loi de la proportionnalité inverse de la première puissance de la distance… La possibilité de communication à travers le temps explique probablement non seulement les liens créés par des rapports biologiques mais également un certain nombre de phénomènes embarrassants de la physique connue par l’homme. La connaissance peut-être intuitive et obtenue spécifiquement par l’intuition. Il est tout à fait probable que de cette façon soient réalisés également des phénomènes de « télépathie » : c’est-à-dire, rendre possible la transmission de pensées au-delà d’une certaine distance. Tous ces rapports et ses liens ne sont pas protégés et par conséquent ils ont la propriété de connaître une transmission par l’influence du temps. »

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    D’ENIGMATIQUES RUMEURS : L’INTERÊT DU VATICAN

     

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    Le Pape Pie XII qui mit fin à la polémique sur le Chronoviseur en faisant disparaître l’appareil

     

    Selon les propres mots du père italien Pellegrino Ernetti, son invention permettant de voir le passé comme une émission transmise à la télévision peut s’avérer « être une tragédie pour l’humanité toute entière ». Cette simple petite phrase semble révéler l’ampleur et les enjeux de son invention. Que pourrions-nous découvrir ? Dans son livre, le père François Brune, qui fut un témoin privilégié et un collaborateur estimé du Père Ernetti, développe les motivations du Vatican pour obtenir le Chronoviseur.

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    François Brune

    « Le Chronoviseur- La Machine à explorer le passé, aux Editions Oxus, apprend au lecteur comment le Pape Pie XII mit en œuvre une véritable machinerie pour empêcher la révélation de la machine du moine bénédictin au public. En effet, la machine fut présentée au pape et aux plus hautes autorités gouvernementales de l’époque. Selon les dires du père Brune, la machine fut rapidement démontée, ses pièces furent dispersées à travers le monde. Les plans de l’appareil à voir le passé seraient cachés dans les caves du Vatican, farouchement gardés.

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    Visiblement, tout est fait pour cacher et faire oublier cette fabuleuse invention. L’origine de cette démarche du Vatican peut s’expliquer par le danger qu’elle incarne : la Vérité !

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    Cet article est extrait de la revue « MONDES ETRANGES » N°9 d’octobre 2010

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    LES FANTÔMES DU VOL 401

    Les rencontres avec des spectres capables d’engager un dialogue sont, bien entendu, plus intéressantes, mais également plus rares. Ces phénomènes pourraient servir à prouver qu’il existe quelque chose au-delà de la mort. Il semble que, dans tous les cas, les « fantômes interactifs » se manifestent dans un but bien précis.

     

    Le vol passager L-1011 allait bientôt décoller. Le technicien de vol s’apprêtait à faire les vérifications d’usage lorsque le copilote Don Repo lui dit :

    « Pas besoin d’effectuer la check-list, je l’ai déjà faite. »

    En temps normal, le technicien se serait contenté de remercier son collègue. Mais Don Repo n’était pas copilote sur ce vol car il ne l’était plus puisqu’il était mort !

    Don Repo et son collègue le capitaine Bob Loft offrent certainement l’énigme la plus étonnante qui soit : des spectres capables d’engager une conversation et de prendre soin d’autrui. Leur histoire commence le jour où leur vie (terrestre, en tout cas) s’acheva. Le 29 décembre 1972, le vol de la Eastern Airlines 401 s’écrasa dans les marais des Everglades, en Floride, avec à son bord 101 personnes. Il n’y eut aucun survivant.

    Le vol se passait sans problème, jusqu’à ce que la capitaine Loft s’inquiète de savoir si le nez de l’appareil avait été bien arrimé. Don Repo alla donc vérifier visuellement ce qu’il en était en se glissant dans le « trou à rats », un petit compartiment situé sous le cockpit. La dernière chose qu’il vit avant que l’avion ne s’écrase : les marais des Everglades ! En fait, le pilote automatique était la cause de l’accident. Il était réglé pour maintenir l’appareil au-dessus de 2000 pieds. Mais il semble qu’en se déplaçant dans le cockpit, un des deux hommes ait accidentellement désengagé le pilote automatique. L’avion perdit rapidement de l’altitude et tomba à 500 pieds. Un klaxon automatique se mit en marche, mais Loft ne l’entendit pas, sans doute à cause des écouteurs qu’il avait sur les oreilles. Quant à Repo, le bruit dans le « trou à rats » était tel qu’il n’aurait pas distingué un coup de canon ! Vingt secondes plus tard, tout était fini. On retrouva les deux hommes, morts, parmi les victimes.

    repo vol 401

     
    Eastern Airlines refuse de parler de l’affaire Repo-Loft, mais de nombreuses personnes ont officiellement déclaré avoir vu Repo ou Loft, et ce en général sur des avions dans lesquels se trouvaient des pièces recyclées provenant de l’appareil des deux malheureux ! Les deux hommes auraient-ils après leur mort, veillé sur la sécurité des passagers des petits Lockheed similaires au leur ? Les personnes qui les ont vus après leur décès sont extrêmement précises dans leur description, et sont en général dignes de foi : pilotes, vice-président de la compagnie… Certaines apparitions sont particulièrement troublantes, du fait qu’elles ont plusieurs témoins. Un capitaine et ses deux assistants disent avoir vu Loft peu avant le décollage. Celui-ci leur a parlé puis a disparu. Le pilote fut tellement impressionné qu’il annula le vol. Une autre fois, une dame appela l’hôtesse pour lui demander qui était ce monsieur en uniforme de pilote, assis à côté d’elle. L’homme en question s’évanouit dans les airs devant leurs yeux ébahis. On leur montra par la suite des photos de « suspects », et elles reconnurent chacune Repo.

    Il semble que les deux hommes n’aient pas simplement pour but de venir rendre visite aux vivants. Ils mettent aussi la main à la pâte- particulièrement Repo. Une hôtesse affirme avoir trouvé un jour un homme en uniforme en train de réparer un des fours de la cuisine du bord. Elle l’identifia plus tard comme étant Repo. Et Repo fut également vu par un mécanicien descendu dans le « trou à rats » vérifier ce qui causait un bruit étrange sous le cockpit. Faye Merryweather, une autre hôtesse, vit le visage de Repo dans un des fours de la cuisine d’un Tri-Star 318. Etonnée (on la comprend !), elle alla chercher deux collègues. L’une de ces personnes était un mécanicien qui avait bien connu Repo de son vivant. Il le reconnut immédiatement, et l’apparition leur dit : « Attention aux risques d’incendie ! »

    Peu de temps après, le vol en question connut un grave problème de moteur et dut annuler sa dernière escale. Il est intéressant de noter que la cuisine du Tri-Star 318 en question était celle de l’avion de Repo, récupérée dans les débris de l’appareil ! Tous ces faits furent dûment rapportés à la Commission pour la sécurité aérienne (un organisme totalement indépendant). Leurs commentaires sur ces « apparitions » sont les suivants :

    « Les témoignages proviennent de personnes expérimentées et dignes de foi, des pilotes et leur équipage. Nous les considérons donc comme recevables. Le mécanicien de vol (…) confirme avoir vu le défunt Don Repo. » Et la Federal Aviation Agency rapporte les détails concernant un début d’incendie qui se produisit effectivement à bord de l’avion. Les deux fantômes semblent poursuivre un but précis. Le témoignage du capitaine d’un L-1011 nous éclaire plus précisément sur ce point. Don Repo lui serait apparu et lui aurait dit :

    « Plus jamais il n’y aura d’accident sur un L-1011… Nous ne laisserons pas survenir d’autres accidents. »

    John Spencer, suite à des recherches, a effectivement constaté qu’il n’y eut plus d’accident sur aucun appareil de ce type depuis la tragique nuit de 1972…

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