• MADAME FRAYA

     

    MADAME FRAYA

    LA PLUS CELEBRE VOYANTE DU SIECLE… 

     

    MADAME FRAYA

    Rares sont les voyantes qu’on n’oublie pas après leur mort. La célèbre Mme Fraya – comme Melle Lenormand – fait partie des exceptions et Simone de Tervagne, spécialiste des problèmes de clairvoyance, a eu raison de lui consacrer un livre : « Une voyante à l’Elysée » (Editions Pygmalion).


    Pourquoi à l’Elysée, se demandera-t-on ? Des présidents de la République l’auraient-ils consultée ? Pourtant, Mme Fraya ne se rendit qu’une seule fois au 55 du Faubourg Saint-Honoré. C’était en 1917 et Raymond Poincaré avait tenu à la recevoir personnellement. C’était quelques jours après qu’il eût refusé la grâce de l’espionne Mata-Hari.

    « Il m’en a beaucoup coûté d’envoyer une femme à la mort, déclara-t-il d’emblée à la voyante. Mais elle a envoyé à la mort des milliers d’hommes et il m’était interdit de lui pardonner… » Puis le président demanda à Mme Fraya comment elle voyait la fin de la guerre. Le conflit durait depuis trois ans et Poincaré ne pouvait cacher son angoisse, malgré l’entrée en guerre des Etats-Unis. La célèbre voyante n’hésita pas à le rassurer. « En 1914, j’ai eu entre les mains une lettre du Kaiser que m’avait confiée sa sœur, la princesse de Saxe-Meininguer dit-elle. Je puis vous affirmer, Monsieur le Président, que déjà, à cette époque, j’ai vu que Guillaume II courait à sa perte. Son monstrueux orgueil lui dictait des actes insensés. Sa puissance aujourd’hui n’est qu’une façade et il conduit l’Empire germanique au désastre. Je peux vous révéler encore qu’il terminera sa vie en exil… Croyez-moi, ne craignez rien pour l’avenir de la France… »

    On peut s’étonner qu’un président de la République ait eu l’idée de recevoir, quasi officiellement, une voyante à l’Elysée, mais il faut dire que Mme Fraya était alors mondialement connue. Les plus hautes personnalités du monde de la politique et des arts ne cessaient de chanter ses louanges. Pratiquement, on peut affirmer qu’elle a été la reine des voyantes pendant la première moitié de ce siècle. Quand elle est morte, en 1954, à l’âge de 83 ans, son don n’était nullement affaibli. De son vrai nom, elle se nommait Valentine Dencausse. Elle prit celui de Fraya, une déesse germanique, lorsqu’elle commença à exercer. Du jour au lendemain, le Tout Paris vint la consulter. A l’époque, elle recevait Maurice Donnay, Jules Claretée, Catulle Mendès, Jules Lemaître, des Rothschild. Très vite sa renommée éclipsa celle d’une autre parapsychologue fort réputée : Mme de Thèbes. Mais c’est en 1902 qu’elle fut vraiment lancée par un romancier que personne n’a oublié : Pierre Loti. Il fut tellement bouleversé par la précision des détails que lui avait fourni la voyante que le lendemain même, il écrivait un article sur elle dans « Figaro » et dans lequel on lisait, par exemple :

    Jusqu’à samedi dernier, je pensais que la chiromancie n’était que blague, fumisterie et charlatanisme. Depuis que Mme Fraya a lu dans ma main, je suis impressionné, troublé. Ainsi, elle m’a raconté, comme si elle y avait assisté, des scènes de ma vie intime dont je n’ai parlé à personne

    La liste des personnalités qui ont consulté Mme Fraya serait trop longue à énumérer. Citons tout de même Sarah Bernhardt, Cécile Sorel, Colette, Léon Daudet, Edmond Rostand, Anna de Noailles, Anatole France, Marcel Proust, Lucien et Sacha Guitry, Georges Clemenceau, etc. De la Belle Epoque à celle des années folles, pas une célébrité ne voulut ignorer cette voyante qui a joué un grand rôle dans le déroulement de la grande guerre. On va voir de quelle façon. En septembre 1914, les troupes allemandes, après avoir violé la neutralité de la Belgique, déferlaient à travers le Nord de la France. Bientôt, Paris fut menacé. Maurice Barrès, alors député du 1er arrondissement vint consulter Mme Fraya. Il lui demanda s’il devait quitter la capitale, car sa qualité d’homme politique faisait de lui un otage idéal pour les Allemands. Sans hésiter, elle lui affirma que Paris ne serait jamais envahi. Néanmoins, Maurice Barrès partit le lendemain. Aristide Briand, lui, fit confiance à la voyante. Il se souvenait de la prédiction qu’elle avait faite à Jean Jaurès, quatre ans plus tôt, à Vichy. Jaurès et Mme Fraya s’étaient vus en juillet 1910 en lui disant :

    « Je ne veux pas savoir quand je mourrai, mais de quelle façon et comment… »

    Mme Fraya raconta plus tard qu’elle y avait vu aussitôt les signes qui indiquent une mort violente. Elle tenta d’éluder sa réponse, hésita malgré l’insistance du tribun. Enfin, elle répondit : « Je vois pour vous une mort violente… Dans la rue… Alors Jaurès répliqua : « Et moi, je vais achever votre prédiction. Ce sera à la veille d’une déclaration de guerre… » On sait que tous deux voyaient juste. La grande guerre débuta quatre jours après l’assassinat de Jean Jaurès dans un café de la rue du Croissant, au coin de la rue Montmartre. Quelques semaines plus tard, alors que Creil était en flammes ; que les troupes allemandes occupaient Compiègne et Senlis ; que les Parisiens désertaient Paris, Aristide Briand fit convoquer Mme Fraya au ministère de la Guerre. Il y avait également là : Delcassé, Millerand, Albert Sarraut et de nombreux généraux. L’angoisse d’une proche défaite se lisait sur les visages, et tous les regards étaient braqués sur cette femme étonnante. Aristide Briand, après avoir fait taire tout le monde, s’adressa à elle :

    « J’ai appris qu’à plusieurs reprises vous avez refusé de quitter Paris, malgré le danger qui menace. Pourquoi ? » Mme Fraya répondit, souriante : « Je peux vous affirmer que les Allemands n’entreront pas dans Paris. Leur victoire n’est qu’apparente. Aux environs du 10 septembre, ils seront même obligés de reculer pour se retrancher sur l’Aisne… Leur plan de guerre-éclair échouera. »

    Quelques jours après commençait ce que l’Histoire appelle aujourd’hui la bataille de la Marne. Joffre et Gallieni firent battre en retraite la première armée allemande commandée par Von Klück. De son côté, Franchet d’Esperey bousculait les troupes de la 2ème armée. Quant à Foch, il rejetait la 3ème armée sur ses positions de départ. On comprend donc pourquoi Raymond Poincaré, à son tour fit confiance trois ans plus tard à la voyante. Quand on évoque Mme Fraya, on ne saurait passer sous silence son fameux collier, appelé « Collier de la Déesse des Faveurs », et que lui donna Pierre Loti. Parmi ceux qui l’ont touché, on peut citer Michel Simon, Utrillo, Louise de Vilmorin, Hervé Bazin, Michèle Morgan, Ludmilla Tchérina, Sophia Loren, Ingrid Bergman, Pierre Bellemare et Jacques Bergier. N’oublions pas André Roussin qui prit modèle sur Mme Fraya pour écrire l’une de ses pièces :

    « La voyante » dont le rôle fut tenu par Elvire Popesco et qui a connu un immense succès.

     

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  • Commentaires

    1
    spirit wolf
    Lundi 27 Septembre 2010 à 11:47
    c'est un article étonnant
    2
    Tyron29 Profil de Tyron29
    Lundi 27 Septembre 2010 à 11:51
    Merci Spirit wolf ! La veille de sa mort, en 1954, un père jésuite vint la confesser. Elle lui confia qu'elle ne s'accusait que d'une chose : de lire l'avenir dans les mains. Le père jésuite lui répondit : « Ce n'est pas un péché. Dans les livres saints, il est écrit : que celui qui a le don de prophétie prophétise. »
    3
    beautycreas
    Lundi 27 Septembre 2010 à 12:59
    Excellent article ;-)
    J'aime bcp ;-)
    Bravo !!
    4
    Tyron29 Profil de Tyron29
    Lundi 27 Septembre 2010 à 13:01
    Merci Beautycreas !

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    5
    marie
    Mardi 1er Décembre 2015 à 15:45
    je suis interesse de savoir ou se trouve à l'heure actuelle le collier d'ambr de madame fraya qu'à racheter simone de tervagne ???
      • Tyron29 Profil de Tyron29
        Mercredi 2 Décembre 2015 à 09:00
        Bonjour ! Il ne doit pas être perdu pour tout le monde...
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