• NOMS ET PRENOMS

    Comment ils nous influencent

    Bols bretons
     
    Nous ne les avons pas choisis, et ils nous escortent toute la vie. Nos noms et prénoms sont nos compagnons de route obligés. Nous influencent-ils vraiment ? Réponses complexes, alors qu’une nouvelle loi élargit le choix du nom de famille pour les nouveaux-nés.

     

    A la naissance, nous héritons d’un nom de famille que nous porterons sans en être vraiment propriétaires. Nous recevons aussi un ou plusieurs prénoms, incarnation du choix personnel de nos géniteurs. Dès le berceau, une même succession de syllabes, une sorte de comptine obsessionnelle résonne donc à nos oreilles pour nous désigner. Après, à l’école, la cérémonie quotidienne de l’appel va nous renvoyer à cet assemblage de voyelles et de consonnes dont nous devons répondre. « en primaire, le matin, quand l’instituteur disait « Mireille Anan », j’entendais toujours « miréyanan » en un seul mot, c’était moi et pas moi, une sorte de double officiel aux consonances quasi exotique. Après, pendant la classe, elle nous appelait par nos prénoms et je rebasculais dans mon univers familier », se souvient Mireille, qui a abandonné son « miréyanan » au mariage. C’est dans l’enfance que nos noms sont les plus présents au quotidien. Les jeux de mots patronymiques font glousser toutes les cours de récré. Monsieur et madame Bon ont un fils. Comment s’appelle-t-il ? Il se prénomme Jean, pace que « jambon ». C’est petites plaisanteries provoquent aussi, plus singulièrement, le léger frisson du sacrilège.

    *

    -ILS JOUENT SUR L’INCONSCIENT-

    Comme si noms et prénoms recelaient un pouvoir, un je-ne-sais-quoi de sacré à mi-chemin entre totem et tabou. Chez les Hébreux, le nom de Dieu, Yaveh, qu’on épelait sans le prononcer tant il était sacré, n’était proclamé qu’une fois par an par les grands prêtres. Et la Kabbale, science confidentielle née de la mystique juive dont s’est entiché Hollywood, à la suite de Madonna, est fondée sur la puissance magique des noms, où chaque lettre de l’alphabet correspondant à un chiffre… Par un jeu complexe de symboliques et de signatures, nous sommes persuadés que nos noms ont forcément un effet sur notre inconscient. Nous nous amusons parfois à trouver des liens entre les patronymes et les destinées Un exemple ?

    Sigmund Freud signifie… « victoire de la bouche ». Aujourd’hui, la prolifération ahurissante des prénoms gravitent en satellites autour des familles recomposées. Qui est l’allié de qui ? casse-tête quasi obligé au moment de la rédaction des faire-part. Les cérémonies cristallisent l’ambiguïté des situations. « Pour le mariage de ma belle-fille, sa mère, la première femme de mon mari, a semé la pagaille. Elle contestait ma présence sur les cartons d’invitation, sous prétexte qu’elle s’appelait toujours, elle aussi, Madame X., et qu’avec deux femmes portant le même nom, on allait la prendre pour la grand-mère… », se souvient une Madame X. n°2 qui a tenu bon pour ne pas être rayée de l’histoire. Il a même fallu créer de nouvelles expressions pour rendre compte de la complexité des alliances.

    En 1987, quand nous avons commencé à travailler sur les familles recomposées, il n’y avait pas de mots pour désigner les enfants vivants sous le même toit sans partager des parents en commun. Pour les distinguer des demi, nous les avons appelés les quasi-frères. Plusieurs « quasi » dans la maison, ce sont autant de noms différents sur les boîtes aux lettres et d’explications à la Bretécher au moment des démarches officielles. Avec la possibilité du double nom grâce à la nouvelle loi, une femme mariée pourra transmettre son nom à des enfants nés de lits différents. Ce qui établira un lien rassurant d’une couvée à l’autre. Paradoxe. Les noms sont vécus comme précieux, tout en étant souvent banals. Sur les cinq patronymes français les plus portés- Martin, Bernard, Dubois, Thomas et Robert, quatre sont de simples prénoms, héritage de l’époque où se sont formés les noms de famille. Après le premier millénaire, les noms de baptême n’ont plus suffit pour désigner tout le monde sans s’emmêler les pinceaux. Peu à peu, prénoms, surnoms, lieux-dits, métiers… se sont donc transmis aux descendants.

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    -440 COCU ONT CHANGE DE NOM-

    Ont surgi des Clopin (boiteux), des Violon (petit chemin dans le forez), des Stéphane devenus Estève en langue d’Oc, Estèbe en gascon, Etiemble en Normandie. Il y a aussi des Labitte (casseurs de pierres), des Lacrotte (qui habitent un creux), qui ont eu moins bonne pioche. « Quand j’étais ado, je disais en me présentant pour désarmer les plaisanteries : je m’appelle Lanus, riez un bon coup, ça sera fait, explique Caroline, qui a fait changer son nom en Lans à sa majorité. Enfants, ça nous a pourri la vie. Nous redoutions le moment de passer au tableau. Notre père a demandé une modification pour nos frères, encore mineurs. Il disait : « Les filles, pas la peine, elles se marient… » Un nom singulier paraît souvent jouer plus de tours que les autres, peut-être parce qu’il attire l’attention et le rend plus sensible aux coïncidences… « Quand nous avons déménagé à Epernay, nos parents avaient déniché un appartement rue Desfesses… Avec nos frères, nous avons refusé l’adresse. Nous nous souvenons aussi d’une soirée très chic où un huissier annonçait les invités. Juste après nous- mademoiselle Lanus- est entré un monsieur Lemerdeux… Fou rire général. »

    « C’est toujours se couper d’une histoire, d’une transmission », souligne Philippe Grimbert qui raconte, dans « Un secret » (Grasset), comment, après la guerre et l’horrible folie des camps où des proches avaient été engloutis, son père avait choisi Grimbert à la place de Grinberg, « lavé de ce « n » et de ce « g », ces deux lettres devenues porteuses de mort ». Dans ce saisissant récit à peine travesti de son enfance, l’auteur a surtout modifié… les noms des personnages. Un changement qui lui a permis de « mettre de la distance », tout en éclaircissant sa place dans la généalogie. « Notre nom nous inscrit dans l’histoire familiale autant qu’universelle, notre prénom dans le désir de nos parents », souligne-t-il. A la naissance, de nombreuses fées se penchent au-dessus des berceaux pour proposer des petits noms. La mode plaide aujourd’hui pour des prénoms courts, terminés par des voyelles. Quand le milieu social met son grain de sel, Victoire ou Tanguy sont les chouchous des familles à particule, Béatrice ou Damien appréciés à la campagne… La mémoire du clan n’est pas en reste avec la reprise du prénom des grands-parents, d’une cousine ou d’un oncle bien-aimé… En général, un nouveau-né hérite d’une appellation qui a déjà une histoire.

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    -EN TÊTE DU HIT-PARADE DES PRENOMS-

    Léa, Manon, Emma, Clara pour les filles…

    Lucas, Théo, Mathéo, Enzo pour les garçons.

    Les plus portés : La France compte 357.000 Monique, 355.000 Nathalie et 349.000 Catherine, 640.000 Michel, 526.000 Pierre et 508.000 Jean.

    Les deux séries TV qui ont eu le plus d’influence sur le choix des prénoms : « Les gens de Mogador », diffusée en 1972, a vu fleurir les Ludivine, et « Belle et Sébastien », programmée en 1965, a donné des milliers de Sébastien. Une mode qui a connu son apogée en 1977, où un garçon sur dix-huit l’a reçu en prénom.

    Enfants de Stars, prénoms bizarres : Bonne chance à… Inca, le fils de Florent Pagny, Chastity, la fille de Cher, ou Zowie, le fils de David Bowie

    La mode des prénoms change vite et le palmarès s’en trouve bouleversé cette année !

    En 2012 : Lucas reste n°1 de loin, mais Manon vole la première place à Emma.

    Chez les filles : Louise et Zoé s’envolent, Maëlys et Léa s’écroulent, Héloïse et Jeanne débarquent, Jade et Romane s’en vont.

    Chez les garçons : Jules et Arthur cartonnent, Mathis et Mathéo s’effondrent, Ethan et Sacha s’imposent, Enzo et Léo disparaissent.

    Tendances 2013 : Dans la suite du palmarès, on peut voir certaines tendances s’affirmer. Parmi ces prénoms se trouvent sans doute les succès de demain.

    Les classiques chics : Albane, Alix, Diane, Charlotte, Victoria chez les filles, Albin, Camille, Côme, Edouard, Maximilien chez les garçons.

    Les prénoms rétro : Emile, Joseph, Lucien, Octave, Léandre, Basile et Léopold ; Lison, Louison, Zélie, Luce, Ninon, Madeleine et Cléophée au féminin.

    Les prénoms bibliques : Salomé, Samuel, Isaac, Nathanaël, Ruben, Joshua, Elie et Joachim.

    Les prénoms « à références » : Achille, Clovis, Roméo, César ; Bérénice, Cassandre, Pénélope.

    Les prénoms nature : Flore, Clémentine, Hortense, Capucine, Iris et Rose.

    Les nouveaux prénoms : Célian, Mahé, Noam, Elian, Nathaël, Mika, Loïs, Nathéo, Manoa et Manoé côté garçons ; Izia, Maé, Liséa, Maéline, Thaïs, Eléana, Méline, Eloane, Juline, Méloée côté filles.

    Les prénoms bretons : Ewen, Malo, Melvin ; Annaëlle, Enora, Eloane, Lilwenn et Maïwenn

    Les prénoms anglo-saxons : Lenny Owen, Ashton, Oliver, Swann ; Emmy, Alyssa, Romy, Ella, Kayla, Mya

    Les prénoms latinos : Diego, Andrea, Tiago, Elias, Gianni, Alessandro ; Avia, Elia

    Les prénoms arabes : Issa, Kenza, Lila, Lina, Alya, Assia, Aya

    Les prénoms slaves : Roman, Milo, Vadim et Sasha (au féminin).

    Les prénoms asiatiques : Tao et Hanaé.

    Les scandinaves : Nils et Solveig.

    *

    -Quelques dates-

    1539- L’ordonnance de Villers-Cotterêts donne obligation de tenir des registres de baptême en langage maternel français (et non plus en latin).

    1876- Création du livret de famille.

    1993- La fameuse loi du 8 janvier spécifie que les parents peuvent choisir librement pour leurs enfants les prénoms qu’ils souhaitent (et non plus uniquement parmi ceux des saints du calendrier, tant qu’ils ne sont pas extravagants), mais les officiers d’état civil veillent à éviter les excentricités, du type Mégane Renault.

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    Source- Journal ENTR’AIDE de mars 2013
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    Ray Harryhausen  
    Un des grands pionniers des effets spéciaux au cinéma, Ray Harryhausen, connu pour son travail dans des films tels que "Jason et les Argonautes" (1963) et "Le choc des Titans" (1981), est mort mardi 7 mai 2013 à l'âge de 92 ans à Londres, a annoncé sa famille. 
    Les commentaires laudatifs ont afflué en provenance d'Hollywood dès l'annonce de la disparition de cet homme né en 1920 à Los Angeles, créateur de la Dynamation (technique de combinaison des prises de vues réelles et de miniatures) dans les années 50. 
    "Ray nous a tous grandement inspirés dans l'industrie" des effets spéciaux, a ainsi réagi George Lucas, le réalisateur de la célèbre série "La Guerre des Etoiles". 
    "L'art de ses premiers films, avec lesquels la plupart d'entre nous ont grandi, nous a tellement inspirés. Sans Ray Harryhausen, il n'y aurait probablement pas eu de Star Wars", a-t-il ajouté. 
    Quant au réalisateur néo-zélandais Peter Jackson, il a dit de sa saga "Le Seigneur des anneaux" que c'était son "film Ray Harryhausen", car "il n'aurait jamais été fait, pas par moi en tout cas" sans l'apport de ce maître des effets spéciaux.
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    Aura2
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    CANNIBALISME

    UN TABOU ULTIME VENU DU FOND DES ÂGES

     

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    Ces derniers mois, les exemples d’hommes anthropophages se sont multipliés dans divers pays. Enquête sur un crime jugé comme le plus abject dans l’humanité et qui, pourtant, n’est pas inscrit dans le code pénal français.

     

    Un homme dévore le visage de son prochain à Miami en mai 2012 et voilà la planète qui s’enflamme sur l’arrivée des zombies. Deux jours plus tard, à Baltimore (Etats-Unis), un étudiant tue, dépèce et ingère des parties du corps de son colocataire et c’est la consternation. Les faits divers survenus ces derniers mois à travers le monde impliquant le cannibalisme sont-ils fréquents ? Assurément pas. Mais les cas existent. Et nous rappellent que l’anthropophagie fait partie de l’histoire de l’humanité.

    Tuer et manger son prochain. Voilà un crime- non prévu comme tel dans le droit pénal français- qui fait probablement partie des derniers tabous de l’être humain occidental, terrible interdit à la fois fascinant et repoussant. C’est au cinéma que l’on doit les images les plus marquantes de cannibalisme. C’est au cinéma que l’on doit les images les plus marquantes de cannibalisme. Au premier chef, Le Silence des agneaux et son personnage principal, Hannibal Lecter, sont instantanément entrés dans l’histoire des salles obscures, peut-être même celle de notre inconscient. De la même manière, chaque nouveau fait divers impliquant un cannibale attire l’attention d’un public massif.

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    Un million d’exemplaires pour les photos du cannibale japonais

    « En 1981, le mensuel Photoss’était procuré les images de l’identité judiciaire du fameux cannibale japonais Issei Sagawa, qui avait tué et consommé une étudiante néerlandaise à Paris. Ils avaient tiré leur numéro à un million d’exemplaire », rappelle Georges Guille-Escuret, ethnologue et spécialiste du cannibalisme. Issei Sagawa vit aujourd’hui au Japon, sous surveillance policière. Il a écrit de nombreux best-sellers racontant son histoire. « Il n’y a pas de sujet plus scabreux que le cannibalisme. Cette phobie fait que celui qui s’y intéresse est souvent suspecté de fascination morbide. Mais si l’anthropologie est une science, alors elle doit désactiver cette angoisse » assure le chercheur. Le cannibalisme trouve ses racines dans les périodes les plus reculées de l’histoire. Principalement sous forme rituelle. Ainsi, à l’époque où les jésuites tentaient d’évangéliser l’Amérique centrale et du Sud, les religieux ont été en contact avec des aztèques. Ils décrivent ainsi le supplice des prisonniers de guerre, capturés sur le champ de bataille. Pour ces derniers, relate George Guille-Escuret en citant les manuscrits jésuites : « C’est une fin honorable d’être tué et mangé par son ennemi. Ma seule inquiétude est d’être tué par un novice, comme un fils de chef. »

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    Issei Sagawa

    « Pas de pire insulte »

    Manger son ennemi pouvait servir alors de rite de passage et comme un moyen de « monter en grade » dans une société particulièrement stratifiée. Le cannibale traite ici son ennemi comme son alter ego, « tué mais pas vaincu ». De la même manière aux Fidji, rappelle l’ethnologue, « il n’y avait pas de pire insulte faite à son ennemi vaincu que de laisser son corps sur le champ de bataille plutôt que de l’emmener afin de la manger ». Mais l’acte pour un être humain de manger son semblable n’est en rien un fait ancestral, qui remonterait, comme on pourrait le croire, à l’époque où l’homme vivait telle une bête. Son apparition relève d’une situation exceptionnelle dans une société, profondément liée à deux éléments : le régime politique et la démographie. Une population trop ou pas assez importante peut mener à ces faits. En Occident, le cannibalisme est le crime le plus grave, depuis l’Antiquité. Zeus, le plus grand des dieux grecs, a réussi à survivre à son père Chronos (le temps) qui dévorait ses enfants. Avec l’apparition de la religion chrétienne, l’anthropophagie devient sacrilège car l’homme est fait à l’image de Dieu et toucher à sa chair revient à insulter Dieu.

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    -En 1972, des rugbymen anthropophages-

    Le seul cannibalisme « acceptable » est celui de la subsistance. Ainsi, l’épisode connu d’une équipe de rugbymen uruguayens dont l’avion s’était écrasé dans la cordillère des Andes, en 1972. Les survivants avaient été contraints de se nourrir sur des cadavres, au prix de traumatismes profonds. Mais comme, dans nos contrées, le cannibalisme a disparu, le crime de dévorer son semblable est devenu inimaginable. C’est pour cette raison que les cannibales les plus connus provoquent une telle fascination. Il existerait quatre types de cannibalisme criminel. Sexuel, agressif, spirituel et de plaisir. Plusieurs exemples rappellent qu’un cannibale peut manger sa victime pour satisfaire un appétit sexuel. Le pire spécimen, l’Américain Albert Fish. Surnommé le « Vampire de Brooklyn », il aurait tué et mangé des dizaines de victimes, toutes des enfants, après les avoir torturés et violés. Il fut jugé et condamné à la chaise électrique, en 1936. Son cas inspira notamment le « maître de l’horreur », le romancier Stephen King.

    Parmi les cannibales d’agressivité, le cas d’Ed Kemper, au début des années 1970, aux Etats-Unis. Brimé par sa mère qui le forçait à dormir dans la cave, il a commencé à tuer des auto-stoppeuses, en mangeant des parties du corps de deux d’entre elles, pour « les posséder pour toujours », a-t-il affirmé lors d’entretiens. Ed Kemper a fini sa course tragique en assassinant sa mère pour utiliser sa tête comme cible pour fléchettes… Condamné à la prison à vie, il est toujours détenu en Californie. Pour ce type de tueur, dénigrer, dominer, blesser et humilier la victime offre un contrôle ultime, sa motivation principale.

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    Le cannibalisme spirituel existe de longue date, et un fait divers récent survenu au Brésil l’illustre parfaitement. Quant à l’anthropophagie de plaisir, le cas du Japonais Sagawa est éloquent. Il voulait goûter de la chair humaine et a affirmé par la suite que « rien n’est plus délicieux ». De nombreuses recherches restent à mener dans le domaine particulier qu’est la cannibalisme criminel moderne. Il existe de nombreuses théories mais peu d’entre elles expliquent totalement pourquoi certaines personnes mangent de la chair humaine. Georges Guille-Escuret, le chercheur du CNRS, précise que « dans toute société hiérarchique disposant d’un Etat, le cannibalisme cesse d’exister ». S’il a ainsi disparu de la surface de la Terre, sous sa forme ritualisée, des réminiscences subsistent et font régulièrement la « une » des journaux à sensation. Pour exorciser ce crime qui dépasse l’imagination.

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    Source- magazine « 100% Vrai faits divers » n°1 sept-octobre 2012


     

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  • Ray Bradbury

    L'un des plus grands auteurs d'anticipation et de SF du XXème Siècle est décédé le 5 Juin 2012.

     
     
    L'auteur d'œuvres  cultes tels que Chroniques martiennes et Fahrenheit 451 a marqué la littérature mondiale.
     
    Il fut assez souvent visionnaire  et avait une façon très personnelle d'appréhender le futur et l'avenir. Ray Bradbury avait 91 ans. Les hommages affluent, et celui du Président Obama met en exergue combien cet écrivain et poète du fantastique fut une voix importante durant ses sept décennies d'activité littéraire :
     
    "Son talent de conteur a redessiné notre culture et élargi les frontières de notre monde. (...) Ray a compris que notre imagination pouvait améliorer la compréhension entre les hommes, être un outil de changement et une expression de nos valeurs les plus précieuses " (Communiqué officiel)
     
    Steven Spielberg, quant à lui, a déclaré qu'il fut son principal inspirateur pour ses films de science-fiction.
     
    Une œuvre immense
     
    Si Bradbury était l'un des plus grands, il fut également l'un des plus prolifiques avec  une trentaine de romans, environ cinq cents nouvelles, mais aussi des poèmes, des contes, et des scénarios (notamment ceux du film Moby Dick, et de nombreux épisodes des séries Alfred Hitchcock présente, La 4ème dimension).
     
    Parues en 1950, ses  Chroniques Martiennes sont rapidement un best-seller : Bradbury y décrit la tentative des Terriens de coloniser la planète Mars.
     
    Fahrenheit 451, paru en 1953, est son autre chef-d'œuvre : l'auteur narre les mésaventures d'un pompier, Montag, qui a pour mission de brûler tous les livres de la ville.
     
    Le titre correspond à la température de combustion du papier...
     
    Prédictions et anticipations
     
    À plusieurs reprises, Ray Bradbury a déclaré qu'en écrivant, il tentait d'empêcher un avenir possible et non de le prédire.
     
    Pourtant, Bradbury est l'auteur de prédictions alarmantes que l'on doit considérer comme des avertissements, voire des critiques de notre culture - et il ne s'est pas souvent trompé.
     
    Dans Fahrenheit 451, il fait de nombreuses prédictions sur notre civilisation post-moderne : il y anticipe et dénonce le  consumérisme,  le divertissement généralisé et l'abrutissement de la population.
     
    Il décrit une société où les individus restent chez eux et sont obsédés par le divertissement : les personnages ont rarement des amis, et s'ils sortent de chez eux, c'est pour aller regarder la télévision chez leurs "relations".
     
    L'un des personnages, Clarisse, jeune fille de 17 ans, est considérée comme différente parce qu'elle aime la vie, les fleurs, marcher sous la pluie, et avoir des conversations profondes avec Autrui. Dans  sa nouvelle The Pedestrian, (Le Promeneur - 1954), il reprend ce thème : le protagoniste Leonard Mead est arrêté parce qu'il se promène et ne possède pas de télévision
     
    Toujours dans  Fahrenheit 451, Bradbury fait montre de ses capacités prophétiques. Dans le livre, l'épouse de Guy Montag, le héros,  passe ses journées avec des écouteurs dans les oreilles et regarde un écran de la taille du mur du salon (ce qui correspond exactement à nos baladeurs et autres MP3, et à nos écrans plats géants).
     
    « Il n'y a pas besoin de brûler des livres pour détruire une culture. Juste de faire en sorte que les gens arrêtent de les lire » Fahrenheit 451.
     
    En fait, l'écran sert aussi à communiquer avec l'extérieur via le mur numérique - ce qui prédit une des utilisations d'Internet et/ou les visio-conférences
     
    Bradbury décrit dans ce chef-d'œuvre une Amérique où les gens sont accros aux médias électroniques destinés à l'information et au  divertissement, où la lecture et la culture sont accessoires voire délaissées. 
     
    Selon une étude récente, les Américains passent en moyenne 5,2 heures par jour à regarder la télévision, 3 heures par jour en ligne et une autre heure avec leurs téléphones mobiles.
     
    Dans cette société où la solitude règne (cf. le titre significatif de l'une de ses nouvelles  Alone Together),  et où la technologie est omniprésente, Bradbury a décrit comment il craignait que les téléviseurs changent  le monde. C'est un drame actuel : en effet, des millions d'individus souffrent de la solitude et de l'isolement social, malgré les moyens de communication! Bradbury avait bien anticipé ce fléau sociétal.
     
    Il avait prévu une société où les écrans TV sont omniprésents !
     
    L'idée de la surveillance électronique a largement été traitée par Bradbury bien avant que les caméras n'envahissent nos villes. Car aujourd'hui , les caméras en circuit fermé sont devenus incontournables dans les villes à travers le monde.
     
    Bradbury dénonce également la couverture médiatique des événements en direct, les nouvelles sensationnalistes, l'immédiateté de l'évènement.
     
    Toujours dans  Fahrenheit 451, il décrit des guichets automatiques bancaires, qui présentent une ressemblance frappante avec nos distributeurs automatiques.
     
    Par ailleurs, Bradbury semble être l'un des premiers à avoir décrit l' Effet Papillon dans la nouvelle Sound of Thunder : comment changer une petite chose peut avoir des effets imprévisibles sur ce qui va arriver. Il narre l'histoire d'un homme sur un safari qui attrape un papillon : la mort de l'insecte change radicalement l'avenir...
     
    Ray Bradbury fut un pionnier de la science-fiction, au même titre que H.G. Wells et a inspiré plusieurs générations qui ont vu émerger des monuments de la SF tels que Philip K. Dick et William Gibson, qui se sont inspirés de sa capacité à construire des mondes crédibles peuvent décrire et anticiper un avenir pas si lointain.
     
    «Tout ce que l'on rêve est fiction et tout, ce que l'on accomplit est science, toute l'histoire de l'humanité n'est rien d'autre que de la science-fiction. » Ray Bradbury, lors d'une interview à la BBC en 1995.
     
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    ET VOUS, QUEL SERAIT VOTRE DERNIER REPAS ?

     

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    Ou cela arrivera-t-il ? Quand ? Dans quelles circonstances ? Chacun d’entre nous s’est déjà posé ces questions concernant sa mort. Les condamnés à la peine capitale, eux, connaissent la réponse.

     

    Ils savent ce qui les attend et doivent prendre leurs dispositions pour affronter cette ultime et suprême épreuve. Aux Etats-Unis, ils peuvent choisir leur dernier repas à condition que le coût n’excède pas une quarantaine de dollars. Et bien que dans une telle situation un petit verre ne serait pas de trop, aucun alcool n’est autorisé. Certains ne peuvent rien avaler, d’autres se gavent sans vergogne. Des attitudes qui en disent long sur leur capacité à éprouver- ou non- un quelconque sentiment de culpabilité. Ou de crainte. Voilà pourquoi nous vous invitons à présent, expérience morbide mais instructive, à partager les ultimes agapes de criminels « célèbres »…

    ***

     

    01

    JONATHAN WAYNE NOBLES

    Exécuté par injection létale le 7 octobre 1998 à 18h18, au Texas.

    Nobles a massacré deux jeunes filles. L’une a reçu 28 coups de couteau. L’autre a été violée, à demi étranglée puis noyée dans sa baignoire. Le condamné est mort en fredonnant « Silent Night » (Douce Nuit en français).

    Dernier repas : Une hostie. Jonathan Wayne Nobles a juste réclamé l’eucharistie.

    * 

    02

    RICKY RAY RECTOR

    Exécuté par injection létale le 24 novembre 1992 dans l’Arkansas.

    Après avoir abattu un homme en discothèque, Rector a tiré et tué le policier qui tentait de l’arrêter.

    Dernier repas : Steak, poulet frit et tarte à la noix de pécan. Détail horrible et cocasse à la fois : Ricky Ray Rector n’a pas mangé son dessert qu’il a déclaré vouloir garder « pour plus tard ».

    * 

    03

    YOSVANIS VALLE

    Exécuté par injection létale le 10 novembre 2009 au Texas.

    Dealer de drogue, Valle a abattu un homme dont il cambriolait la maison. Avant de mourir, il a remercié le directeur de la prison et l’aumônier puis déclaré : « Je me sens bien. J’aime ma famille, Jésus. Je suis prêt. »

    Dernier repas : Un hamburger, du riz, des tomates, des jalapenos (des petits piments mexicains), du fromage, des oignons, le tout arrosé de vinaigrette.

    * 

    04

    JOHN WAYNE GACY

    Exécuté par injection létale le 10 mai 1994 à 0h58, dans l’Illinois.

    Homosexuel contrarié, il a tué 33 personnes- pour la plupart des hommes jeunes- en les étranglant après les avoir menottés, torturés et violés. Ses derniers mots furent : « Kiss my ass ! », ce qu’on peut traduire par « Va te faire foutre ! ».

    Dernier repas : Une douzaine de crevettes frites, une barquette de poulet frit, des frites et une livre de fraises.

    * 

    05

    ANGEL MATURINO RESENDIZ

    Mise à mort par injection létale le 22 juin 2006 à 20h05, au Texas.

    Resendiz a égorgé au moins 15 personnes à travers les Etats-Unis, en assortissant ses crimes de sévices sexuels. « Je sais que j’ai laissé le diable diriger ma vie », a-t-il dit avant de mourir.

    Dernier repas : Seulement des bonnes paroles. Angel Maturino Resendiz a refusé toute nourriture.

    *

            

    STANLEY TOOKIE WILLIAMS

    Exécuté par injection létale le 13 décembre 2005 à 0h35, en Californie.

    Chef du gang des Crips, une bande redoutable, Williams a abattu quatre personnes dont il cambriolait le domicile. Durant son incarcération, ce fou de la gâchette est devenu un militant de la paix et de la non-violence et certains ont même songé à proposer sa candidature pour le prix Nobel de la paix !

    Dernier repas : Bouillie d’avoine et lait.

    * 

    07

    KARLA FAYE TUCKER

    Mise à mort par injection létale le 3 février 1998 à 18h45, au Texas.

    Surprise alors qu’elle volait la moto d’un voisin, Karla Tucker a tué deux personnes à coups de hache.

    Dernier repas : Salade du jardin avec sauce ranch, une pêche, une banane. Un menu étonnamment sain et équilibré. Peut-être Karla Tucker espérait être sauvée in extremis par une mesure de grâce. Elle a voulu garder la ligne jusqu’au bout.

    * 

    08

    ODELL BARNES JUNIOR

    Exécuté par injection létale le 1er mars 2000 à 18h34, au Texas.

    Barnes a battu, poignardé puis achevé d’une balle dans la tête une infirmière dont il essayait de cambrioler la maison.

    Dernier repas : Rien. Le condamné, tel un prêcheur repenti, s’est contenté de souhaiter « Justice, égalité et paix dans le monde ».

    *

     

    09

    LARRY ALLEN HAYES

    54 ans, tué par injection létale le 10 septembre 2003, au Texas.

    Il a abattu sa femme à leur domicile, puis une employée d’épicerie de 18 ans quelques minutes plus tard. Il a dit qu’il espérait être pardonné avant de recevoir la piqûre fatale.

    Dernier repas : Deux doubles bacons cheeseburgers et du ketchup, des frites, des beignets d’oignon, une salade de chou, des gombos frits, des tomates, deux Coca light, du lait et un pot de glace « rocky road », chocolat, amandes grillées et guimauve.

    * 

    10

    TIMOTHY MC VEIGH

    Exécuté par injection létale le 11 juin 2001, à 19h04, dans l’Indiana.

    Vétéran de l’armée américaine, extrémiste notoire. Timothy Mc Veigh voulait se venger du gouvernement américain et de sa politique. On lui doit l’attentat au camion piégé qui a fait 168 victimes à Oklahoma City… Lui-même est parti les yeux ouverts, en fixant sans ciller la caméra placée au-dessus de la table d’exécution.

    Dernier repas : Deux pots de glace à la menthe et aux copeaux de chocolat.

    *

    -Quelques infos-

    Au Texas, l'administration devait donner au détenu le repas qu'il demande sous réserve qu'il se trouvait à leur disposition dans le garde-manger de la prison. Cette tradition fut abolie en septembre 2011 suite au condamné à mort Lawrence Brewer (affaire James Byrd, Jr.) qui avait demandé un dernier repas « pantagruélique ». Les condamnés Texans ont désormais le repas normal des prisonniers. En Floride, le coût du repas ne doit pas dépasser 40$ ; dans le Tennessee, ce coût est réduit à 20$. En Californie, un agent pénitentiaire est chargé d'aller acheter le repas dans un magasin proche si besoin est.

    L'injection létale est une méthode d'exécution qui consiste à injecter un ou plusieurs produits à un condamné afin de lui enlever la vie. Depuis 1982, plusieurs milliers de personnes auraient ainsi été exécutées par injection mortelle dans le monde : trois au Guatemala, six en Thaïlande, sept aux Philippines, plus de 1105 aux États-Unis et jusqu’à plusieurs milliers en Chine.

    Le condamné est installé et sanglé sur une table matelassée. Dans certains États, les tables sont remplacées par des fauteuils, un peu comme ceux présents chez les dentistes, pour que le condamné soit plus confortablement installé. Deux cathéters sont ensuite placés sur son bras, ils serviront à injecter les produits (le second ne sert qu'en cas d'urgence). Le matériel utilisé est stérilisé, car il est possible que le condamné obtienne un sursis même après que les cathéters ont été installés. En général un ou plusieurs techniciens formés sont chargés d'insérer les cathéters et plusieurs autres de préparer et injecter manuellement les produits dans une pièce séparée, dissimulés par un miroir semi-réfléchissant. Une série de trois injections est nécessaire pour exécuter le condamné :

    La première, du thiopental sodique ou du pentobarbital, est destinée à anesthésier le condamné. Il provoque l'inconscience en trente à quarante-cinq secondes à dose normale et en dix à forte dose ;

    La seconde, du bromure de pancuronium, est destinée à paralyser les muscles, ce produit n'est pas nécessaire pour que l'exécution soit effective, il sert juste à rendre la mort plus digne pour le condamné et les témoins en évitant qu'il ne bouge dans son inconscience ;

    La troisième, du chlorure de potassium, provoque un arrêt cardiaque.

    Ces injections sont chacune suivies par l'injection d'une solution saline pour éviter les mélanges. Le déroulement de ces trois injections a été durant une certaine période entièrement automatisé au moyen d'un engin mis au point par Fred Leuchter, mais la fiabilité douteuse de l'équipement a entraîné son abandon progressif au profit de l'injection manuelle, réputée plus sûre. De plus, il arrive dans certains cas que des problèmes de dosage surviennent. La personne chargée des injections est alors obligée de recommencer depuis le début.

    Le condamné décède généralement au bout de sept minutes environ.

    ***

    Il ne vous reste plus que 4 heures à vivre. Quel serait votre dernier repas ?

    Vous pouvez laisser votre avis dans les commentaires ci-dessous. Merci !

     

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    Source- Le Nouveau Détective N° 1510 du 24 août 2011

    Wikipedia, l’encyclopédie en ligne.

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