• LE SORT TRAGIQUE DES LOUPS-GAROUS

     

    LE SORT TRAGIQUE DES LOUPS-GAROUS

    Malades mentaux, drogués ou possédés par le diable ?

     

    « C’était un jeune garçon âgé, les yeux hagards, enfoncés et noirs. Il avait les dents fort longues, claires, larges plus que le commun, les ongles aussi longs, certains noirs depuis la racine jusqu’au bout et on eût dit qu’ils étaient à demi-usés et plus enfoncés que les autres… » Ce portrait peu engageant, c’est celui que les chroniqueurs firent, au XVIe siècle, d’un certain Jean Grenier arrêté au terme d’une longue poursuite, jugé et condamné comme… loup-garou !


    « Ce qui montre clairement qu’il a fait le métier de loup-garou, continue, en effet, le rapport de police sur Jean Grenier, et comme il usait de ses mains et pour courir et pour prendre les enfants et les chiens à la gorge, il avait une merveilleuse aptitude à aller à quatre pattes. Il me confessa, aussi, qu’il avait inclinaison à manger de la chair des petits enfants, parmi lesquels les petites filles lui étaient en délices parce qu’elles sont plus tendres. »

    Ces êtres, mi-homme mi-bêtes ont toujours fasciné les populations. Le premier cas de loup-garou est, en réalité, un cas de bœuf-garou. Il s’agit, en effet, du roi de Babylonne Nabuchodonosor II transformé par le diable en bœuf et qui allait brouter l’herbe autour de son palais. Mais c’est à un roi de la mythologie, Lycaon, souverain d’Arcadie, que l’on doit le nom savant donné au phénomène de la lycanthropie. Lycaon aurait, en effet, été transformé en loup pour avoir osé offrir un sacrifice humain à Jupiter. Pourtant, c’est au Moyen Age que la lycanthropie connut vraiment son apogée. A l’époque où l’on poursuivait dans les campagnes les sorciers, les magiciennes et autres jeteurs de sort. Les peuples primitifs ont toujours voué un culte à l’animal et ont essayé d’acquérir ses pouvoirs. Avant de partir à la chasse les Indiens chantent :

    « Je suis un vrai loup, un vrai daim, un vrai renard et un véritable opposum ».

    Pour hâter la transformation ils hurlent longuement comme le loup, glapissent comme le renard et grattent la terre de leurs prétendues pattes. Les sorciers, plus tard, firent de même pour épouvanter leurs semblables et les subjuguer par leurs pouvoirs. Comment devenait-on loup-garou ? Avec l’aide du diable, bien sûr. Mais aussi grâce à quelques « trucs ». La plus simple était de se couvrir de la peau de l’animal et de poser son masque sur le visage. Mais, parfois, une simple ceinture faite de sa fourrure suffisait. On pouvait, aussi, boire l’eau laissée dans l’empreinte de l’animal sur le sol. Ou, encore, comme pour se rendre au sabbat, s’enduire d’un onguent fait de chair de l’animal mêlée à des herbes et des racines mystérieuses dont celle de la belladonne. En y ajoutant force incantations, naturellement ! Et pour revenir à une forme humaine ? Parfois il suffisait d’enlever la peau de l’animal. Mais on pouvait aussi se plonger dans l’eau, se rouler dans la rosée des prés, brouter un buisson de roses, être appelé soudain par son nom de baptême, recevoir trois coups de couteau au front ou perdre trois gouttes de sang. Le drame c’était lorsque le retour à l’état humain dépendait d’une tierce personne. Car il suffisait alors qu’elle disparaisse ou soit tuée pour que le loup-garou erre éternellement sous la forme de la bête.

    A quoi reconnaissait-on un loup-garou d’un vulgaire loup ? A ses yeux, tout d’abord. Si l’homme prenait, en effet, l’apparence de l’animal, ses yeux restaient ceux d’un être humain. On prétend aussi qu’il n’avait pas de queue. Enfin quand ils dévoraient une proie les loups-garous se gardaient toujours- par un reste de terreur religieuse sans doute- de manger la tête ou le côté droit de leur victime, celui qui est marqué du signe de la croix. Si un loup-garou était blessé au cours de ses folles escapades on retrouvait sur l’homme la trace de ces blessures, une fois qu’il avait repris son apparence naturelle. C’est ainsi, bien souvent, qu’on le découvrait. Comme le prouve cette aventure survenue à un gentilhomme d’Auvergne.

    Celui-ci rencontra, un jour, un de ses amis de retour de la chasse. Il l’invita à prendre une collation en son château et à lui raconter son expédition. Le chasseur ne se fit pas prier et raconta comment il avait affronté un énorme loup. Il l’avait tiré, manqué mais en se battant au corps à corps avec lui, il avait fini par le mettre en fuite en lui coupant une patte. Le chasseur, ouvrant sa besace, s’apprêtait à montrer à son hôte sa prise, lorsque, à sa grande surprise, il retira de son sac… une main de femme couverte de bagues ! Le visage de son interlocuteur devint livide, il contempla la main humaine, puis se précipita vers les appartements de son épouse. Il la découvrit se chauffant au coin de la cheminée, les mains dissimulées dans un ample manteau. Il lui saisit le bras, pris d’un affreux doute, et découvrit le poignet sectionné de la jeune femme. Convaincue de sorcellerie et de lycanthropie, la noble dame fut brûlée quelques semaines plus tard, sur la grande place de Riom. Tel était, en effet, toujours le sort des loups-garous : la roue ou le bûcher. Tant ils inspiraient de peur aux villageois. D’ailleurs dès qu’un loup-garou était signalé on organisait dans les villages d’incroyables battues auxquelles tout le monde participait.

    Mais les paysans croyaient-ils vraiment à la réalité de la transformation ?

    De grands esprits comme Paracelse et des juges réputés, comme le grand chasseur de sorcières Jean Bodin, en étaient intimement persuadés.

    « Si nous confessons, écrivait Bodin, que les hommes ont bien la puissance de faire porter des roses à un cerisier, des pommes à un chou et changer le fer en acier et la forme d’argent en or et faire mille sortes de pierres artificielles qui concurrencent les pierres naturelles, doit-on trouver étrange si Satan change la figure d’un corps en l’autres. »

    En revanche, beaucoup d’autres savants ou pères de l’église comme saint Jérôme ou saint Thomas estimaient qu’il n’y avait pas transformation réelle, mais simplement hallucination de la part du sujet, une hallucination telle qu’elle pouvait se communiquer aux assistants. Comme les sorcières qui croyaient se rendre au sabbat alors qu’en fait elles étaient seulement endormies sous l’action de drogues hallucinogènes, les loups-garous croyaient, se transformer en animaux, tout en restant simplement endormis. Ainsi une femme qui se vantait d’être un loup-garou parut devant les juges. Devant eux elle s’enduisit d’un onguent mystérieux et tomba dans un sommeil profond. Trois heures plus tard elle se réveilla et prétendit avoir dévoré une brebis et une vache près d’un petit village voisin. On s’y rendit… et tout ce qu’elle avait décrit était parfaitement exact. Alors qui croire ? L’explication c’est peut-être Eliphas Levi, l’un des maîtres de l’occultisme qui la donne :

    « Un loup-garou, dit-il, n’est autre chose que le corps sidéral d’un homme dont le loup représente les instincts sauvages et sanguinaires et qui, pendant que son fantôme se promène ainsi dans la campagne, dort paisiblement dans son lit et rêve qu’il est un véritable loup… les coups portés aux loups-garous blessent réellement la personne endormie par congestion sympathique de la lumière astrale, par correspondance du corps immatériel avec le corps matériel. »

    C’est peut-être, en effet, l’explication. En tout cas si chez les peuples primitifs les hommes-tigres, les hommes-loutres, les hommes-renards continuent d’être révérés à l’égal des sorciers, chez nous les loups-garous ne sont plus traités comme des criminels mais comme des malades qu’il faut d’abord soigner.

    *

    Source : recherches et données personnelles.

     

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