•  LES ESPRITS VIOLEURS

     

    Ils s'’insinuent, pénètrent dans votre chambre, vous observent tapis dans l’'ombre et puis soudain s'’emparent de vous… Ce sont les incubes et les succubes, des esprits violeurs. Méfiance !

     

     

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    Carlotta se brossait les cheveux. A peine fut-elle allongée dans son lit que… la chose, impressionnante, énorme, se fraya un chemin jusqu'à elle… Carlotta souffrait ; la chose, qui l’'avait pénétrée si vite, l'’éperonnait maintenant avec violence. Elle n’'avait plus l’'impression d'’être un être humain… encore moins d'avoir affaire à un être humain….

     

    Ces lignes sont extraites d’un roman de Frank De Felitta, dont on a tiré un film d’horreur à succès intitulé The Entity ( l’'Emprise ). Mais attention, il ne s’agit pas que de littérature… ce récit s’appuie sur une histoire authentique, celle d’une jeune californienne du nom de Carlotta Moran. L’expérience qu’elle vécut dans les années 1970 fut consignée dans des rapports psychiatriques des plus sérieux, confirmée aussi par des preuves physiques, comme les nombreuses contusions relevées sur son corps, sinistres témoignages des viols nocturnes à répétition… Pour certains chercheurs, cela ne fait aucun doute : Carlotta fut victime d’une entité abusant d’elle à la faveur de la nuit… un incube.

     

    *** Des viols de nuit à répétition ***

     

     

     De tels « viols » ne sont pas si rare. Ils sont même connus depuis des temps immémoriaux. L’'incube et son pendant féminin le succube sont déjà présents dans la culture latine- d’'où d'ailleurs ils tirent leurs noms. Incubus, créature de sexe masculin, vient du verbe incubare, qui signifie s’'allonger, se coucher. Une étymologie bien explicite…. Quant à succuba, c’'est la concubine dans la langue de Cicéron. Manière de désigner dans la société antique patriarcale celle qui consomme l’'acte sexuel dans l'’illégalité. La tradition judéo-chrétienne fera du succube et de l’'incube des incarnations du Diable, des démons satisfaisant leurs vices sur des victimes innocentes… ? Pas tant que cela. Toute l’'ambiguïté vient de là. C'’est pourquoi la condamnation vise autant l'’agresseur que l'’agressé(e). C'’est pourquoi aussi on rechigne souvent à parler de viol au sens strict, comme si on supposait toujours à l’'origine du phénomène des incubes et des succubes un consentement muet. La suite nous dira si oui ou non cette façon de penser est légitime…

     

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     Généralement, incubes et succubes sont invisibles. Mais le cas de Carlotta avait ceci de singulier, c'’est qu’elle voyait vraiment l’'entité, qui chaque fois changeait d’'apparences. Une nuit, elle vit un nain ; une autre, un homme de grande taille et très musclé, à la peau verte ( soi dit en passant, ça me rappelle un certain David Banner…).

     

    Autre singularité : l’'incube assaillait Carlotta aussi bien de jour que de nuit. Et lui parlait alors même qu'il était à l’œ'oeuvre. Un incube romantique, si l’'on veut…. Une célèbre actrice britannique ( qui préfère garder l’'anonymat ) confessa une « aventure » similaire à Stan Gooch, psychologue et médium anglais. Elle sortait tout juste d’'une phase de sommeil profond, lorsqu’'elle remarqua que la lumière au plafond avait pris la forme d'’un oeœil humain la fixant avec insistance. Chose inquiétante, à laquelle vint s'’ajouter une curieuse sensation… elle sentait une force s'’exercer sur son corps comme si un homme était sur le point de lui faire l’'amour. Pourtant il n’'y avait personne. « Au début, raconte l’'actrice, c'’était plutôt agréable. Mais par la suite la pression se fit plus forte. « Il » déployait une telle énergie que mon corps s'enfonçait dans le matelas et les lattes du lit. » Lorsque l’'entité disparut enfin, elle se précipita dans la salle de bains. Et là, face au miroir, elle remarqua que sa bouche était pleine d'’un sang noirâtre.…

     

     

    Curieusement, les phénomènes d’'incubes et de succubes sont souvent doublés de manifestations paranormales imputables à des poltergeists, les esprits frappeurs : déplacements inexplicables du mobilier, feux s'’allumant spontanément, défaillances électriques des appareils ménagers. Ainsi Carlotta Moran était-elle harcelée par un poltergeist qui semait un chahut de tous les diables dans sa maison, brisant la vaisselle et lui hurlant des obscénités. Est-ce à dire qu'’en tout esprit frappeur sommeille un esprit violeur- ou l'inverse si l’'on préfère ?

     

    *** Esprits frappeurs et esprits violeurs ***

     

    Guy Lyon Playfair, un vétéran de l'’investigation paranormale, décrit dans un de ses ouvrages certains évènements bizarres dont il a été témoin à l’'occasion de recherches menées au Brésil. L’'un d’'entre eux atteste le lien existant entre poltergeists et incubes. Marcia, une jeune femme très cultivée, licenciée de psychologie, découvrit un jour une statuette en plâtre représentant Yemanja, la déesse de l’'eau. Cette statuette, refoulée par les vagues sur la plage de Sao Paulo, avait précédemment été jetée à l'’océan en guise d’'offrande. Marcia emporta l’'objet chez elle. Dès lors, elle vécut toute une série d'‘évènements traumatisants, manifestations typiques d’'un poltergeist. Elle se sentit bientôt si épuisée et déprimée qu’elle envisagea le suicide. La vie dans sa maison devenait impossible. Une nuit elle sentit la présence d’'un incube dans son lit. Il y eut une première agression sexuelle, suivie d’'autres. Enfin, sur les conseils d’'un occultiste, elle décida de rejeter la statuette à la mer.

     

    *** Des esprits familiers ***

     

     

    Les esprits qui nous hantent ne sont pas toujours de parfaits étrangers ; en vérité, il peut s'’agir d'’êtres très proches, morts… ou même vivants. Dans un article consacré aux hallucinations des veufs, publié dans le très respectable British Medical Journal, un scientifique révéla que, sur un panel de 300 hommes et femmes interrogés, presque la moitié reconnaît avoir vu, entendu, ou même touché leur conjoint décédé. Il remarqua également que la plupart des victimes d'’hallucinations avaient dépassé la quarantaine, et que ceux âgés de plus de soixante ans subissaient les hallucinations les plus vives. Il s’'agit, bien entendu, d'’une étude assez limitée où l’'on n’a pas cherché à savoir si les personnes avaient expérimenté un rapport sexuel avec leur conjoint défunt. Mais il serait intéressant de savoir si les manifestations d’'esprits ou de fantômes sont plus nombreuses avec l’'âge. Par comparaison, on sait que les phénomènes de poltergeists sont plus courants chez les adolescents que chez les adultes. Se pourrait-il que les gens plus âgés recherchent plus activement une consolation de nature spirituelle et soient donc plus disposés à faire bon accueil à ceux qu’'ils ont aimés ?

     

    Les jeunes, hommes ou femmes, plus actifs sexuellement, seraient-ils plus volontiers sujets à halluciner sur le thème d'’un esprit violeur ? Pour le moment, ces questions demeurent malheureusement sans réponse, faute d'’études plus poussées sur ces phénomènes. Outre cette théorie qui prétend qu’'incubes et succubes seraient les fantômes de personnes décédées, l'hypothèse la plus intéressante avance que les esprits violeurs seraient les « doubles » de personnes vivantes.

     

    *** L'histoire de Ruth ***

     

    Dans une de ces enquêtes, le psychiatre Morton Schatzman rapporte le cas de Ruth. Cette jeune femme avait été violée par son père dans sa jeunesse. Adulte, elle présentait de nombreux symptômes hystériques- notamment une capacité à imaginer que son père lui rendait visite pendant la nuit ( alors qu’'à l'’époque il était vivant ) pour perpétrer à nouveau sur elle son odieux forfait. Ici, la figure de l’'incube représentait clairement la réincarnation d'’un trauma enfantin : le viol incestueux. Qui plus est, Ruth s'’aperçut aussi qu’elle était capable de créer un « double » de son époux, Paul. L’'image obsessionnelle était si « vivante » qu’elle entretenait un commerce charnel avec elle. Elle finit même par préférer l’'illusion à la réalité… Ironie de l'’hystérie. Le psychiatre Morton Schatzman rapporte les propos de Ruth relatifs à l’'entité : « Il embrassa à nouveau ma bouche. Puis, il commença à me faire l'’amour… Nous arrivâmes à la jouissance en même temps. » Encore plus extraordinaire, ce témoignage de personnes vivant dans l’'entourage de Ruth et qui auraient vu le « double » de Paul. Hystérie contagieuse, délire collectif ou incube réel ? Des recherche ont par ailleurs démontré que des visions peuvent même être transmises par télépathie.

     

    Le curieux phénomène de dédoublement dont Ruth a été victime peut nous faire pencher pour une interprétation psychanalytique du phénomène des incubes. Ces créatures au sexe inversible représenteraient des matérialisations fantasmatiques de nos angoisses primitives. Assimilables à un cas de possession démoniaque- du moins d'’un point de vue chrétien- , incubes et succubes ne seraient que des projections d'’un moi qui rejette, refoule certaines de ces propres tendances sexuelles, qui prendraient alors la forme d’'un « double » extérieur et persécuteur. Cruelle revanche des pulsions.…

     

    *** Nos démons intérieurs ***

     

    Cette version moderne du mythe éternel des esprits violeurs donne en quelque sorte la clé de la réprobation et de la honte qui entourent ces phénomènes. Le démon serait en nous ; n'’en serait victime que celui qui aurait la faiblesse de succomber à la Tentation… Les chercheurs dans le domaine du paranormal soulignent aussi l’'influence déterminante du conditionnement culturel. Ainsi constate-t-on que seuls les chrétiens ont des apparitions de la Vierge.… A l'’inverse, faut-il penser que seuls ceux qui croient aux démons rencontrent incubes et succubes ? Manière de dire au Diable, comme Dieu, reconnaît les siens… !

     

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    La taverne de l’'étrange- 6 novembre 2006

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  •  Le diable existe

     

     

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    Les soldats de l’'évêché le traquent depuis la nuit des temps. Le malin est-il de retour ? L’'ange déchu attaque sur tous les fronts. Un démon multiforme, imprévisible et complètement amoral !

     

     

    A l’'aube du 3ème millénaire, le diable est-il de retour ? A en croire la prolifération des exorcistes depuis près de 30 ans, l'ange déchu revient en force. Il ne connaît pas de frontière sociale, pas même de barrière religieuse ou géographique. Les exorcistes sont parés à toute éventualité, même s'’ils savent pertinemment que derrière le masque de l'’invisible ne se cache pas toujours le visage de Satan…. L’'histoire du démon se confond avec celle de l’'Eglise. Depuis la chute de l’'empire romain, les papes n’ont cessé de dénoncer la mainmise du diable sur tous les îlots de la superstition. Le culte des idoles, la magie, la divination, la vénération des arbres et des rivières, sans compter les hérésies de toute nature, sont considérés par la hiérarchie ecclésiastique comme autant d'’attaques de Lucifer.

     

     

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    « La sorcellerie pourrait se définir comme un ensemble de procédés magiques, explique Dominique Camus, ethnologue et sociologue, auteur de Pouvoirs sorciers. Ces pouvoirs exécutés secrètement par un sorcier, pour répondre à une demande entraînant l’'action d’'une personne contre la volonté d'’une autre : le retour d'’affection par exemple. » Ces pratiques peuvent provenir directement du sorcier, mais aussi de la personne pour le compte de laquelle ce sorcier agira. La sorcellerie offre un ensemble de maléfices, chaque fois que le jeteur de sorts agresse sur commande la victime désignée, ce que l’'on appelle aussi une « valence maléfique » quand l’'exorciste annule le mal et inverse le maléfice. Il existe toute une topologie de cas en relation avec les motivations : vengeances pour motifs économiques, mobiles sentimentaux, jalousie amoureuse et haine conjuguées. Certains signes ne trompent pas. L’'envoûtement est entouré de tout un halo de haine, de cupidité ou de passion.

     

    « Mais, peut-être faut-il remettre les pendules à l’'heure, souligne le père Raymond G. de Paris, prêtre orthodoxe qui a pratiqué des exorcismes pendant dix ans car : D'’ailleurs, ce sont quelquefois les médecins ou les psychiatres qui, impuissants devant certains phénomènes, nous adressent des personnes souffrantes. Inversement, ajoute-t-il, parfois les gens se croient envoûtés, soit parce qu'’ils ont été influencés, soit par autosuggestion. Alors, nous leur demandons, avant toute autre démarche, d’'aller consulter leur médecin, un psychologue ou un psychiatre. Voilà pourquoi nous les soumettons à un interrogatoire très poussé, parce que c’'est en fonction de leurs symptômes que nous pouvons définir la nature du mal. Si le doute persiste, on procède alors à un exorcisme léger. S’'il n'’y a pas de réaction immédiate, le problème de cette personne relève d’'autre chose. »

     

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    Certains signes ne trompent pas mais peuvent varier selon la nature de l'’envoûtement. Apathie, phobies, nervosité, angoisse dans certains lieux, anxiété au moment du coucher du soleil, douleurs au cou ou au ventre, incidents inexpliqués au volant, insomnie.

     

    Le diable, alors, est-il là ?

     

    « Certainement pas ! Attention, ce n’'est pas parce que vous avez des migraines et de l’insomnie que vous êtes envoûté », affirme le père Raymond G. « Ces maux peuvent provenir d’'un état d’'esprit réfractaire au changement, à l’'évolution. L'’important, c’'est de déterminer la nature, donc la force de l'’envoûtement. La force-pensée c’'est la volonté de haine ou d’'amour qui peut déjà être un premier stade d'’action. J’'ajouterais que si quelqu'’un est capable de se réveiller le matin, de vivre sa journée et de s’'endormir le soir en haïssant un être humain, cette haine pourrait avoir un effet néfaste sur l’'être haï. »

     

    L’'Eglise a décidé de prendre le diable par les cornes !

     

    Au sein de leurs diocèses, les évêques se sont vus dans l’'obligation de nommer un ou plusieurs prêtres. De 16 en 1977, les prêtres catholiques exorcistes sont passés à 82 en 1992. Pour la plupart d’'entre eux, leur existence n'’implique pas nécessairement la manifestation du démon. La croyance en Satan ne traduirait qu'’un malaise profond de la société et non de l'’individu : de nombreux cas pathologiques seraient déguisés en complot satanique et, trop souvent, les gens seraient victimes de leur imagination. Ce sont des personne désemparées, désorientées et en proie à une grande détresse morale. Après le médecin et le psychiatre, l’'exorciste est pour elles le dernier recours. L'’ultime rempart.

     

    Le père Claude Cesbron, originaire d’'Angers, définit en ces termes la mission de l'’exorciste : « Le prêtre exorciste est d’'abord un homme d'’accueil et d’'écoute, au service des personnes en détresse. Avant de chasser le diable, il chasse l’'angoisse et la peur. Et il ajoute : le visage du diable ne se cache pas toujours derrière le masque du mal. Le mal, c’'est d’'abord nous-mêmes et nos travers : l’'envie, la haine, la souffrance, le narcissisme, les plaisirs exacerbés de la chair. L’'exorciste n’'apporte pas de réponse : il essaie de remettre le patient sur la bonne voie, de le réconcilier avec lui-même, de lui parler d’'amour… ».

     

    Comment reconnaître un « possédé » ?

     

     

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    L'’envoûtement commence quand les gens ne s'’appartiennent plus. Entre la maladie mentale et la possession authentique, la frontière est-elle difficile à définir ? Le père Jodin, subordonné à l’'Eglise catholique orthodoxe de France, nous répond que « la présence d’'une icône ou d’'un crucifix a pour effet, immédiat de les mettre dans une rage incontrôlée. Les « malades » semblent pourvus d'’un troisième œoeil invisible. Si vous tendez un verre d’'eau à une victime dans lequel vous avez versé de l’'eau bénite, cette dernière refusera catégoriquement de le boire. Et, pourtant, elle ne vous a pas vu verser l’'eau bénite ! Même cachés, les objets sacrés sont perçus par les témoins. » Ordonné exorciste en 1986, le père Jodin, qui se définit comme un intercesseur de Dieu est convaincu de l’'existence d’'un « monde invisible peuplé ».

     

    En l’'espace de quinze ans, il aurait rencontré à sept ou huit reprises l’'ange déchu : un regard indéfinissable qu’'il a croisé chez tous ses sujets, des témoins qui ont résisté à tout examen rationnel et qui, lors de leurs accès de rage, ont proférés des injures en latin et en grec. Entendre une femme dans la cinquantaine, inculte, insulter un crucifix en grec ancien est pour le moins troublant, mais faut-il pour autant y voir un signe du démon ? Après tout, inexplicable ne rime pas nécessairement avec surnaturel et peut-être ladite possession ne traduit-elle qu’'une méconnaissance des rouages du cerveau humain ?

     

    Quoi qu'’il en soit, depuis l’'année 1614, l'’Eglise se réfère aux prescriptions du rituel romain : ouvrage liturgique indiquant en termes très précis comment distinguer la possession de la mystification. La connaissance d’'une langue inconnue, le fait de « dévoiler des faits distants ou cachés » et de déployer une force herculéenne seraient des signes probants de l’'action du démon ! A ce sujet, le père Jodin raconte l’'histoire d’'un homme qui attaché solidement et maintenu par six personnes, aurait léviter horizontalement puis aurait foncé la tête la première contre le mur sans rien se fracasser. « La drogue, l'’alcool, les dépravations sexuelles et autres dépendances aliénantes, telle l’'appartenance à une secte, peuvent être interprétés comme des variables cachées de l’'action sataniques. »  et ajoute : « Quand l’'être humain n’'est plus maître de lui-même, les voies de Satan deviennent plus larges. » D’'une façon générale, les objets sacramentaux ont cette propriété de mettre le démon dans « tous ses états ». L’'action de l'’exorciste commence alors.

     

    Il ne s’'adresse pas directement à Lucifer mais demande à Dieu de libérer les personnes du mal. « La réaction du possédé est très violente, nous confie le père N.. exorciste à Orléans, coups de poings, injures et hurlements sont le lot quotidien des traqueurs de Satan. Un démon qui frappe à n'’importe quel moment. J’'en veux pour preuve l'’aventure survenue à une jeune femme en apparence timide. Quand j'ai commencé à lui objecter qu’elle n’'avait ni le physique, ni le comportement d'’un démon, cette personne est devenue soudain méconnaissable, son visage s’'est métamorphosé.… Moi, qu’elle venait voir comme un ami ou un sauveur, je devenais brusquement l’'ennemi à abattre…. Elle était littéralement enragée, poussait des hurlements, insultait l’'Eglise, proférait des injures et des obscénités. Elle voulait m'’étrangler ! Son corps et son esprit n’'avaient plus leur raison. Après quelques prières de délivrance, l’'enragée s’est calmée.… »

     

    Face à cette véritable crise d’hystérie, le prêtre récite inlassablement des versets extraits de la Bible ( Deutéronome, chapitre 18 ) tout en faisant des signes de croix et en versant de l'’eau bénite qui le brûle !

     

    Non, le diable ne s’'infiltre pas partout !

     

    « Il ne faut pas se laisser impressionner par certains rituels, explique encore le Père Jodin. Un désenvoûtement n'’a rien de spectaculaire. Il consiste souvent en une suite de prières. Le tout est de trouver un exorciste qui ait une véritable éthique. Par exemple, si on lui parle de retour d’'affection, il doit savoir discerner l’'aveuglement de la personne qui n’'a plus son libre arbitre. Il ne faut pas oublier que forcer quelqu'’un à revenir contre sa volonté est une atteinte profonde à la liberté que nous avons tous. » Il y a aussi le phénomène dangereux que les exorcistes appellent la « programmation mentale ».

     

    Un de vos proches en vous voyant vous suggère ou vous affirme que vous êtes envoûté. Vous allez y croire et réagir en conséquence. Les méthodes habituelles d’'exorcisme n'’auront aucun effet puisque vous vous croyez envoûté alors que vous ne l’'êtes pas ! L'’essentiel, c'’est de croire en soit. Au-Delà de toute explication scientifique ou religieuse, s'’impliquer dans le jeu magique rend conscient du désir ou de l’'angoisse qui sont capables d’'entraîner à l'’étonnant recours à la sorcellerie. 

     

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    Aura2

     

    La taverne de l’'étrange- 11 octobre 2006

     

    mise à jour le 18 janvier 2013

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  • Les sciences occultes

     

     

    Le monde étrange des sorcières...

      

        La sorcellerie

      

    Le monde étrange des sorcières...

     

    La sorcellerie vient de l’'antiquité la plus reculée et tient une place importante dans l’'histoire humaine. Les premiers procès abondent vers la fin du moyen âge et surtout à partir de l’an 1300. les premiers pactes signés avec son sang, l’homme ou la femme « vendait son âme au Diable », au bout d’un délai fixé : dix ans, quinze ans, vingt ans ne semblent pas antérieurs à cette date. Ces pactes étaient de révolte, de haine, d’espoir aussi ; associations avec l’« Adversaire », avec le «  Maudit » qui, au sorcier, à la sorcière, déléguait son pouvoir, offrait la puissance, la vengeance, la satisfaction des appétits physiques. Cette alliance de l’homme avec le démon était la revanche des peuples surchargés de maux : oppression seigneuriale, guerres, dévastations, famine, lèpre, peste, et qui, s’insurgeant, cherchaient le soulagement et l’oubli d’une vie trop affreuse dans le mirage d’une aide surnaturelle maléfique, en opposition avec le dogme établi, licite. Et cela au mépris de tous risque, c’est-à-dire, en ce monde, la torture, le bûcher, et dans l’autre monde, la damnation éternelle- menace plus redoutable mille fois, en ces époques ferventes.

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

     Le diable peut parfois prendre la simple apparence d’un animal domestique comme il y en a peut-être un chez vous. Méfiance donc. L’avertissement est valable pour les hommes. En 1598, Françoise Secrétan, qui fut brûlée, avoua que le Diable l’avait connue charnellement, tantôt en forme de chien, tantôt de chat, tantôt de poule. Boguet, le fameux chasseur de sorcières, trouvait cet aveu bizarre. Son opinion était qu’en réalité que la sorcière voulait parler d’un oison que Satan se transforme volontiers en oison. En 1607, un homme fut brûlé pour avoir sailli une jument qui était en réalité le Diable et dont il avait eu deux enfants. La jument monta aussi sur le bûcher. En 1577, en pleine rue, une chèvre diabolique mit bas un faon possédant une tête de bouc et une tête humaine. Le père fut démasqué, c’était un vacher, il fut brûlé vif avec femme et enfant. En 1600, une sorcière de Rozay-en-Brie fut pendue pour avoir « eu habitation avec un grand chien haut, à longue queue ». Le chien fut également pendu. Le nombre de pratiquants en sorcellerie était considérable, mais les sorcières étaient plus nombreuses que leurs homologues masculins. Ces dernières prenaient plus de place dans la vie quotidienne des villes et des campagnes que leurs émules masculins.

     

    Le monde étrange des sorcières...

    Leur influence était grande. Elles avaient acheté du diable le pouvoir de faire le mal… et quelquefois elles faisaient le bien… quelquefois elles guérissaient les maladies… Quelquefois… pas souvent… En général, elles les suscitaient, et elles savaient, selon des rites et des formules magiques, créer des épidémies, empoisonner les puits, empêcher la consommation des mariages, fasciner quiconque les approchait, faire mourir le bétail, provoquer la pluie et la grêle, frapper de mille maux insolites leurs ennemis… On les admirait, on les redoutait, on les dénonçait…

     

    Le monde étrange des sorcières... Le monde étrange des sorcières...

     

     

     Personne ne doutait de leur pouvoir. Pour comprendre la sorcellerie, son importance, son expansion, sa répression, il faut se figurer ce qu’était la mentalité de l’époque, il faut se souvenir qu’alors le diable faisait, si l’on peut dire, partie de la vie quotidienne, était une personnalité réelle, agissante, dont on sentait la présence, que l’on voyait, à qui l’on parlait, dont on parlait constamment, avec qui on rusait, on luttait, on s’associait… et on le faisait si fréquemment qu’en certains pays ses dévots devinrent plus nombreux que les dévots de l’Eglise.

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

    Etranges croyances , rites étranges, mais, répétons-le, plus étrange encore leur emprise universelle sur les âmes humaines. Personne ou presque ne doutait. On croyait aveuglément. Un monde insolite, surnaturel, mystérieux, enveloppait le monde vivant. Cependant la sorcellerie était poursuivie avec la dernière rigueur. La justice ecclésiastique, l’officialité, fut la première à agir. La justice laïque l’assistait. La répression était impitoyable et sévit particulièrement à partir de la seconde moitié du XVI° siècle. Sorciers, et sorcières surtout, arrêtés sur le moindre soupçon, sur la plus suspecte dénonciation, sont torturés, exécutés. La condamnation était de règle dans ces procès. Des tourments atroces la précédaient afin d’obtenir des aveux et la dénonciation des complices. Une des principales preuves de culpabilité était la « marque du diable », c’est-à-dire un ou plusieurs points insensibles du corps des sorcières. On recherchait cette marque en leur enfonçant dans la chair de longues aiguilles. Fréquemment aussi, elles étaient soumises à l’épreuve de l’eau. Dans une rivière, dans un étang, elles sont jetées, pieds et poings liés.

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

     Une autre épreuve, leur donnant pas la moindre chance, était appelée Bibliomancie. Dans l’un des plateaux d’une balance on mettait une Bible, dans l’autre plateau, la sorcière. Si cette dernière pesait moins ( cela n’arrivait naturellement jamais ) elle était innocente ; si elle pesait plus, elle était coupable et brûlée. Le bûcher était, en effet, la peine réservée aux sorcières. Quelquefois, par grande faveur, on les étranglait avant de les livrer aux flammes, mais cet « adoucissement de peine » était critiqué par la plupart des juges. Il est impossible de savoir avec exactitude le nombre de sorcières qui périrent ainsi par le feu ; cent mille selon les évaluations les plus modestes. Et, remarquons-le, plus la répression est violente, plus la contagion de sorcellerie s’étend. La sorcellerie a cessé d’être pratiquée exclusivement par le peuple, par les serfs ( personne dépendante d’un seigneur ) ; les bourgeois, les seigneurs s’y adonnent. Elle entre à la Cour des Valois ; Catherine de Médicis la pratique avec une foi entière. C’est l’époque où un sorcier fameux, Trois-Echelle ( c’est son nom ! ), disait à Charles IX qu’il y avait en France cent mille sorciers, dont trente mille rien qu’à Paris. Il y avait, parmi eux, des enfants : le bûcher ne les épargnait pas. Les cendres des exécutés étaient dispersées au vent…

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

    La dernière sorcière fut brûlée en Europe en 1740… Cela ne veut pas dire que la sorcellerie cessa d’être… De nos jours, peut-on penser raisonnablement qu’elle existe encore aujourd’hui ? Evoquez le sujet n’importe où et, immanquablement, il se trouvera quelqu’un qui aura entendu parler d’une guérisseuse, d’un rebouteux, d’un jeteur de sorts, d’un de ces objets que l’on accroche sur les portes pour contrecarrer les maléfices, ou d’autres que l’on dissimule dans les maisons. Les régions brumeuses du Berry, de la Creuse, du Massif Central, de la Bretagne, du Languedoc ou de la Normandie sont les premières citées. Que du bétail meure subitement, que les mamelles des vaches se tarissent, que les ventres des animaux se gonflent, que leurs pattes se cassent, que la maladie s’acharne sur quelqu’un, que des malheurs s’accumulent, c’est probablement qu’un sort vous a été jeté. Soit c’est le sorcier qui vous l’a jeté directement, parce que vous avez fait quelque chose qui lui a déplu, soit il se fait simplement l’intermédiaire de quelqu’un qui a passé commande auprès de lui. Les différents objets sont au centre des pratiques de maléfice qui sont employées encore de nos jours dans les campagnes. Il s’agit d’objets chargés par le sorcier d’intention malfaisante et dissimulés chez la victime. L’autre grande technique toujours en vogue est la fabrication d’une statuette à l’effigie de la victime ( dagyde ) à laquelle on fait subir les pires sévices…

     

    Le monde étrange des sorcières...

    *** Le Bien et le Mal ***

     

     

     Dieu étant amour, que veulent dire tous ces malheurs qui frappent le monde, que veulent dire les sorcières ? Question stupide. Que serait le Bien sans le Mal ? Il ne serait pas, tout simplement. Le Malleus Maleficarum nous l’explique : « Dieu ne veut pas le mal. Il ne veut pas qu’il soit, il ne veut pas qu’il soit pas ; il veut permettre que le mal arrive ;  et c’est bon pour la perfection de l’univers. » D’ailleurs, assure saint Thomas d’Aquin, Dieu ne permettrait pas le mal s’il n’était assez puissant pour en tirer le bien et un bien plus grand. Le Diable est donc simplement un instrument de Dieu. Il sait qu’il n’est pas le plus fort. Tout ce qu’il peut faire, c’est tenter. S’il en est qui deviennent les serviteurs du Diable, c’est bien parce qu’ils le veulent. Le Mal des sorcières conduit au Bien des bûchers selon la voie par laquelle l’épuration amène  à la purification. Malgré tout ce beau raisonnement, les inquisiteurs au Moyen-Age ne parvenaient pas à se défaire de l’idée que les sorcières formaient une secte dont le but était de mettre le monde de Dieu sous la domination de Satan, et qu’elles pouvaient y arriver…

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

    Satan fut pendant longtemps un personnage dont on ne se souciait pas outre mesure : l’immonde Bête ne fit réellement son entrée en tant que star dans le monde des hommes que dans la deuxième partie du Moyen Age. Les malheurs à succession qui s’abattirent partout à cette l’époque ne pouvaient avoir qu’un auteur : lui, le Prince des Ténèbres, le Très-Bas. Même si depuis le début de son existence l’Eglise combattait Satan, même si, dès la fin du 2ème siècle, des rituels d’exorcisme précédaient la cérémonie du baptême afin de chasser les démons qui pouvaient éventuellement occuper les âmes des bébés, elle était quand même assez sceptique sur la réalité des pouvoirs des sorciers, en particulier la transformation en animaux ou la possibilité d’invoquer les âmes des morts pour les faire obéir. Aux 8ème et 9ème siècles, la pratique de la magie était condamnée, mais de façon modérée. Au fond, l’Eglise, sous l’influence de saint Augustin, ne croyait pas au pouvoir de la magie. Un texte de loi de 789 condamne d’ailleurs ceux qui croyaient aux stryges ( esprit nocturne et malfaisant qui peut-être la métamorphose d’un être humain vivant ou mort, dans les légendes orientales ).

     

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

    Le monde sombra petit à petit dans l’horreur. Il y eut un net refroidissement du climat, avec sa cohorte de fléaux : grêle, gel, inondations, qui ruinèrent les récoltes et provoquèrent de redoutables disettes. Les loups affamés rôdaient autour des masures, les rats proliféraient, de graves épidémies de peste et de lèpre ravagèrent le pays. Pour couronner le tout, voilà que la fonction reproductrice était atteinte : les enfants mouraient en bas âge, les femmes avortaient, les hommes étaient frappés d’impuissance et l’adultère devenait pratique courante. C’était trop : Dieu ne pouvait pas être responsable de tant de malheurs. Même les médecins diagnostiquaient des maladies trop graves et trop subites pour être naturelles. Et puis, il y avait de plus en plus de gens dont la conduite était inqualifiable : refus de confession intégrale au prêtre, abandon du jeûne de viande le vendredi, processions de moins en moins suivies, ruée vers les guérisseurs et guérisseuses au détriment des traditionnelles prières et aspersions d’eau bénite. Il s’en trouvait même pour faire des gorges chaudes sur la prétendue virginité de Marie. Tout allait mal, le monde touchait à sa fin, l’Apocalypse était proche. Alors, les inquisiteurs hochèrent la tête : ils avaient compris. Ils la reniflaient, la Bête Puante : elle était là. Elle aiguisait ses griffes pour gagner l’ultime bataille. Elle faisait le maximum pour corrompre le plus possible d’âmes avant le jour J. Elle frottait ses mains palmées en jouissant déjà de l’issue du combat. Tout ce qui passait n’avait qu’un seul nom : maléfice.

     

    Le monde étrange des sorcières...

    Les accusations de pacte avec le Diable se mirent à pleuvoir et les bûchers à se dresser un peu partout. Les sorciers devinrent les ennemis personnels de Dieu et la sorcellerie fut assimilée à de l’hérésie alors que jusque là, les chrétiens et même de nombreux prêtres la pratiquaient. Le monde « exécrable » des sorciers devint sujet à des descriptions toujours plus frappantes pour les imaginations : sacrifices humains- notamment de petits enfants- , orgies sexuelles, messes à l’envers. Mais comme l’Eglise répugnait à répandre le sang, elle se mit à brûler. En 1484, le pape Innocent VIII intervient à propos de la sorcellerie. Par un revirement total de la mentalité religieuse, ce qui devenait hérétique était maintenant non plus de croire à la réalité de la sorcellerie, mais de ne pas y croire. « Récemment, il est parvenu à nos oreilles, non sans nous causer grande peine, qu’en certaines régions (…), maintes personnes de l’un et l’autre sexe, oublieuses de leur propre salut, et déviant de la foi catholique, se sont livrées elles-mêmes aux démons incubes et succubes et, par leurs enchantements, sortilèges, adjurations, crimes et actes infâmes, détruisent et tuent le fruit dans le ventre des femmes, des bestiaux et autres animaux. » L’inquisition religieuse ne pratiqua véritablement la chasse aux sorcières « que » pendant une quarantaine d’années ( de 1484 à 1520 ).

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

    Très vite, à partir du 15ème siècle, ce fut la justice laïque qui repris le flambeau. Cette vague de répression ou l’Eglise ne portait plus guère de responsabilité fut nettement plus impitoyable. Des milliers de bûchers furent allumés sur les places publiques pendant une période qui s’étendit sur plus de deux cents ans, jusqu’à la fin du 17ème siècle. La population soutint totalement ce génocide, dénonçant à tour de bras et rendant souvent justice elle-même en lynchant ceux qu’elle soupçonnait d’être sorciers. Nombre de femmes furent traînées, fouettées puis achevées par la lapidation ou la noyade. Ce fut la grande époque des traités de démonologie, écrits par des juges laïques d’un haut niveau intellectuel, qui connurent un succès énorme. Cependant, en dépit de ce raz de marée satanique, la croyance réelle de la population en la sorcellerie démoniaque ne se répandit que lentement : quand elles n’étaient pas au centre de sombres règlements de compte, les sorcières étaient avant tout les boucs émissaires des malheurs qui s’abattaient sur les gens. En première ligne venaient évidemment toutes celles qui avaient mauvaises réputations : les vieilles, les laides… et les trop jolies.

     

     

     

    *** 

    Le monde étrange des sorcières...

    Pour conclure, quelques formules « magiques » ( que je n’ai pas testé ! ) de santé :

     Vous n’avez qu’à parler d’un coup et on est guéri…

     

    Pour ne pas se faire mordre par les puces, dire en se couchant : « Och och. »

    Pour ne plus avoir mal à la cuisse, dire : « Sista, pista, rista, xista. »

    Le mal de dents cèdera avec : « Onasages. »

    Si on est mordu par un chien enragé, dire : « Hax, pax, max. »

    Si l’on a une conjonctivite, cracher trois fois en disant : « Pain béni. »

    Pour faire tomber les verrues des mains, les saluer d’un « bonsoir » le matin, et d’un « bonjour » en se couchant.

     

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

     

    Et quelques nombres abominables :

    14, c’est le nombre de démons qui possédèrent les uns après les autres une bonne de curé, en Espagne, entre 1868 et 1872. Ces démons l’obligeaient à avaler toutes sortes de choses : verre, épingles, clous, allumettes…

    24, c’est le nombre de femmes enceintes éventrées par un sorcier qui utilisait les fœtus pour ses opérations de magie noire. Il fut brûlé en 1581.

    600, c’est le nombre de jeunes filles vidées de leur sang par la comtesse hongroise Erszebeth Bathory pour prendre des bains de jeunesse.

    150, c’est le nombre de femmes espagnoles qui furent fouettées au début du 16ème siècle pour avoir forniqué avec un grand bouc noir, s’être frottées avec des fientes de reptiles et de corbeaux, et accessoirement avoir fait mourir des enfants et des animaux.

    1568, Jean Wier dans « Le livre des prestiges » a dénombré, sauf erreur de calcul, 72 princes et 1111 légions composées chacune de 6666 démons, ce qui donne au total 7405926 démons. Tout le monde n’est pas d’accord avec lui. Quelques confrères prétendent que ce nombre représente seulement celui des membres de l’aristocratie de l’Enfer, et que celui des roturiers est bien supérieur. Abramelin le mage comptait quatre princes :

     

     

    Lucifer, Léviathan, Stan, Belial, 8 sous-princes et 416 esprits-servants.

    Mais il y a plus grave : il paraît que les démons se multiplient de jour en jour. C’est la conviction de Grégoire de Nice. Evidemment, tout dépend de leur durée de survie. Hésiode l’a calculée : « Une corneille vit neuf fois autant qu’un homme, un cerf quatre fois autant qu’une corneille, un corbeau trois fois autant qu’un cerf, le phénix neuf fois autant qu’un corbeau, et les démons dix fois autant que les phénix. Ce qui donne le nombre de 580400 ans. »

     

     

    Le monde étrange des sorcières...

     

    Sources diverses : Le livre secret des sorcières de Katherine Quenot

    et du Dictionnaire des sciences occultes

     

     

     

    *** Passez voir ABC de l'étrange, il y a plein de mots se reportant au monde de l'occulte... ***

     


     http://www.momes.net/dictionnaire/s/sorcieres.html

    http://www.sheluna.com/

    http://sorciereshalloween.oldiblog.com/

    http://www.esotera.net/hecate/fetes.php

    http://lutinette.free.fr/vidsorcieres.htm

    http://atheisme.free.fr/Citations/Diable.htm

     

     

    La taverne de l’'étrange- 3 octobre 2006

     

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  • L'EXORCISME

     

     

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    Pour beaucoup de chrétiens, dont bon nombre de prêtres et de théologiens, le diable n'’existe plus. Pour d’'autres, le malin est toujours à l’œ'oeuvre et ses actes de possessions justifient l’'existence et l’'action de prêtres exorcistes.

     

     

    -Le point de départ-

     

    Pratique religieuse, voire magique, très ancienne, l’'exorcisme- où l’'art de chasser le diable, les démons et autres esprits possesseurs- demeure toujours en usage chez la plupart des peuples de la Terre, toutes cultures confondues. Chez les Grecs, les Romains, les Juifs et les premiers chrétiens, la maladie était souvent considérée comme une possession du corps par une entité maléfique. Dans la mythologie antique, le mot daimon ( démon ) désignait les puissances intermédiaires entre les dieux et les hommes. Selon le christianisme primitif, la faculté de chasser les démons était un don que, de nos jours, nous appellerions un charisme. Dans le vocabulaire chrétien moderne, le démon est un ange déchu- le plus beau de tous les anges-, le Diable, Lucifer ou Satan. Le Nouveau Testament l’'affirme : Jésus guérissait les malades en chassant de leur corps les démons responsables de leur mal. Il transmit ce don à ses disciples. Le christianisme, devenu religion officielle de l’'Empire, hiérarchisa l'’Eglise et structura ses dogmes. La démonologie devint un domaine d’étude distinct de la théologie, ayant ses spécialistes, les démonologues.

     

     

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    Cette science traite des démons, incubes et succubes, de leur existence, de leur relation avec la divinité, de leur activité dans le monde, des moyens à mettre en œoeuvre pour s'‘en protéger ou les chasser. De nos jours, l’'Eglise catholique a confié aux évêques la gestion du très délicat problème posé par la possession et son corollaire, l'’exorcisme. Car le phénomène de la possession, fréquemment observé au Moyen Age, n’a non seulement pas disparu, mais, après avoir reculé pendant plusieurs décennies, il semble proliférer à nouveau. Ainsi, en France, dans chaque diocèse, l’'évêque défère la fonction d’'exorciste à un prêtre choisi pour sa foi sans faille, l’'excellence de sa science théologique, son extrême prudence et la pureté de ses mœurs. L’'Eglise romaine interdit en principe toute publicité accordée aux cérémonie d’'exorcisme. Les prêtres autorisés exercent leur fonction de préférence à huit clos, dans un sanctuaire réservé à cet effet, ou, très exceptionnellement, au domicile de la personne concernée. L’'Eglise orthodoxe, les Eglises réformées, luthérienne notamment, ont conservé l’'exorcisme dans leur rituel, de même que le Judaïsme ou l'’Islam. En marge des Eglises officielles, il existe aujourd'hui des courants religieux tels que le Renouveau charismatique (catholique) ou l'’Eglise gallicane- pour ne citer que les plus connus-, dont les prêtres pratiquent l’'exorcisme de manière courante, parfois publiquement, au cours de spectaculaires grand-messes purificatrices.

     

    Des gourous, des adeptes de sectes et mouvements ésotériques, voire des guérisseurs, des voyants et des sorciers, profitant de la réserve de l'’Eglise post-conciliaire à l’'égard du diable et des démons, se sont librement autoproclamés « exorcistes ». Dès lors, ils exercent à titre vénal et a grand renfort de publicité, l’'art très lucratif de chasser les démons, de purifier les maisons ou d’'exorciser les malades qui se croient possédés ou bien victimes du mauvais sort. Ces empiristes s'’inspirent le plus souvent des rituels, des prières et des pentacles protecteurs de l'’abbé Julio (1844-1912), un personnage curieux, resté en marge de l'’Eglise. La théologie catholique considère la possession comme l’'état d'’un être sous l’'emprise physique et mentale d'’un ou de plusieurs démons.

     

     

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    Mais la distinction entre le véritable possédé et les hallucinations de celui qui se croit possédé est difficile à établir. Avant même d'’entreprendre un exorcisme, le prêtre exorciste doit donc s’'assurer que le sujet est véritablement « habité » par une puissance démoniaque et non atteint d’'hystérie, affligé d’'un délire de persécution ou d’'une autre perturbation purement psychique. L’'Eglise retient trois critères comme signes d'’une véritable possession :

     

    l’'expression orale du sujet dans des langues inconnues (xénoglossie), la connaissance de choses cachées, de secrets connus seulement de l’'officiant (voyance), et enfin une force physique hors du commun. L’'exorcisme de l’'Eglise catholique est une cérémonie impressionnante et spectaculaire qui comporte onze acte codifiés par le « Rituel romain » dont voici les principales étapes :

     

     

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    Le prêtre exorciste est généralement accompagné par un ou deux assistants ecclésiastiques, car un exorcisme n’'est jamais une cérémonie de tout repos. Il arrive que l’'esprit possesseur ou les démons se rebiffent et recourent à des violences extrêmes, par l’'intermédiaire du sujet qu’'ils ont investi. C’'est souvent un véritable combat corps à corps que le prêtre exorciste doit livrer aux démons ; au début de l’'exorcisme, le prêtre s’'approche du sujet possédé qui se trouve à genoux ou allongé sur un lit (parfois même, il doit être attaché, s'’il est réputé violent), en récitant la litanie des saints tout en l'’aspergeant d’'eau bénite. L'’exorciste emprisonne alors le cou du malade de son étole violette, avant de réciter le psaume 54 :

     

     

    « O Dieu ! Sauve-moi par ton nom,

     Et rends-moi justice par ta puissance !

    O Dieu ! Ecoute ma prière,

    Prête l’'oreille aux paroles de ma bouche ! »

     

     

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    Puis le prêtre ordonne au démon de comparaître, de se présenter, de décliner son identité, ce qu'’il n’'accepte de faire le plus souvent qu’'en torturant physiquement le possédé qui se débat et hurle. Aux stades suivants, l’'officiant récite des passages de l’'Evangile proclamant la divinité et la puissance du Christ, ce qui incommode le ou les démons possesseurs et déchaîne leur fureur…. Ces derniers manifestent alors leur courroux par la bouche du sujet, en proférant d’ignominieuses insultes, d’'affreux jurons et en poussant des cris épouvantables. Sans se laisser impressionner, le prêtre étend sa main droite sur la tête du possédé en récitant la prière préparatoire puis entreprend la lecture du premier exorcisme du rituel romain, appelé « exorcisme de Satan ».

     

     

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    Puis suivent des prières et des bénédictions. La plupart du temps, le possédé reste prostré, hébété, le corps parcouru de frissons ; le prêtre attaque alors le deuxième exorcisme destiné à chasser le « Vieux serpent ». Le possédé s’'agite de plus en plus, sa bouche écume, éructe des insultes et des outrages en différentes langues, souvent en latin, en grec, en hébreux ou en d'’autres langues orientales, parfois inconnues. A ce stade, l’'exorciste sait à qui il a affaire, quel démon habite le malade, quel est son adversaire. Après une invocation solennelle adressée à Dieu, à Jésus, à Marie et à tous les saints, il saisit le crucifix qu'’il place au-dessus du sujet, et prononce d'’une voix forte, assurée, les paroles sacramentelles du troisième et dernier exorcisme du rituel. A ce moment, le plus souvent, le corps du possédé est pris de convulsions et se tétanise dans des positions impossibles, insoutenables au regard du profane. Il arrive que le démon s’'en prenne alors violemment à l'’exorciste et à ses assistants, qu'’il les insulte. Pour bien leur faire comprendre qui il est et quelle est l’'étendue de son pouvoir, il se met à débiter, par la bouche du possédé, les secrets les plus intimes et les plus inavouables des personnes présentes ou de leurs proches.

     

     

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    Parfois, un prêtre mal préparé à sa tâche, impressionné par l’'étalage public de ces faits outrageants, vrais ou faux, lâche prise, renonce à son ministère et tout est à recommencer. Car il faut bien l’'admettre, l’'exorcisme ne réussit pas à tout coup, c'’est souvent une épreuve de longue haleine pouvant nécessiter de nombreuses séances étalées sur des mois et des années. Quand tout se passe bien, le sujet expulse par sa bouche le ou les démons qui l'’habitent, dans une suite de râles, de grondements, de vives douleurs. Libéré, le sujet reste longtemps hébété, prostré, tandis que le prêtre achève la cérémonie en psalmodiant un chant liturgique et une prière d’'action de grâces. Devant le phénomène de la possession, l’'Eglise demeure prudente. Elle met en garde ses prêtres et ses ouailles contre la tentation de prendre pour une infestation diabolique un simple mal-être, une souffrance psychologique ou une série de revers- des malaises très fréquents de la société occidentale contemporaine. Et si aujourd'’hui l'’Eglise catholique officielle recourt moins qu’'autrefois à l'’exorcisme pour soigner les personnes qui se prétendent possédées ou victimes d'’un mauvais sort, c’'est, comme l’a expliqué le père Joseph de Tonquédec, parce que « l’'exorcisme est une cérémonie impressionnante qui peut agir efficacement sur l'’inconscient des malades ; les adjurations au démon, les aspersions d’'eau bénite, l’'étole passée au cou du patient, etc., sont cependant susceptibles de susciter dans un psychisme déjà débile, la mythomanie diabolique en paroles et en actions. Si on appelle le diable on le verra : non pas lui, mais un portrait composé d’'après l’'image que le malade se fait de lui. » C’'est pourquoi de nos jours les prêtres exorcistes pratiquent une collaboration mutuelle avec les psychiatres. Il existe en effet davantage de cas de possessions avouée ou apparente ressortissant de la psychiatrie que de l’'exorcisme. Ainsi, dans les années 60/70, durant quatre années de ministère en tant qu'’exorciste officiel de l’'archevêché de Paris- 8 diocèses-, le père Gesland n’'a en fait connu que trois cas indiscutables de possessions diabolique.

     

     

     

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    La taverne de l’'étrange- 1 Février 2006

     

     

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    mise à jour le 18 janvier 2013

     

    bientôt un autre dossier "Exorcismes & possessions, mythe où réalité ?"

     

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