• LA MANIPULATION MENTALE

     A la fin des années 50, un chercheur en marketing, James Vicary, installa dans une salle de cinéma de Fort Lee, dans le New Jersey, un appareil appelé tachistoscope capable de projeter sur l’'écran une image si fugitive qu’'on ne peut la remarquer consciemment. Le message en question disait : « Un petit creux ? Mangez des pop-corn. Buvez Coca Cola. » Au cours des six semaines de l’'expérience, plus de 45.000 spectateurs furent exposés au message ; les ventes de pop-corn et de Coca Cola augmentèrent respectivement de 18% et de 58%. 

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    *** LES MESSAGES SUBLIMINAUX ***

    Il semble donc que l'’on puisse manipuler les esprits à leur insu. A l’'époque, les médias et le public tirèrent la sonnette d'’alarme, redoutant que le procédé puisse être étendu à d'’autres domaines et par exemple influer sur le résultat d'’une élection ou, pire encore, sur des comportements beaucoup plus personnels. Le New York Times parla de « cambriolage des cerveaux »… Pour Newsday, c’'était l'’invention la plus inquiétante depuis la bombe atomique. James Vicary refusait néanmoins de communiquer un rapport écrit. Le président d’un organisme de recherche en psychologie exigea alors qu’'il renouvelle l’'expérience dans des conditions scientifiques. Cette fois, les ventes de pop-corn et de Coca ne bougèrent pas. En 1962, Vicary dut avouer qu’'il avait faussé les résultats dans le seul but de promouvoir son agence de marketing. D’'autres tentatives ne furent guère couronnées de plus de succès. En 1948, la Canadian Broadcast Corporation avait averti ses spectateurs qu’'ils allaient subir un test et diffusa le message « Téléphonez maintenant » trois cent cinquante-deux fois au cours de la soirée du samedi soir. Personne n’'appela et l’'usage du téléphone ne subit aucune hausse ; en revanche, de nombreux spectateurs écrivirent qu'’ils avaient ressenti des pulsions aussi diverses que l’'envie urgente de boire une bière, d'’aller aux toilettes ou de changer de chaîne…

     

    *** LES IMAGES FUGITIVES ***

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    Cependant, l’'expérience « pop-corn Coca-Cola » entra définitivement dans la mythologie scientifique, à côté d’'autres idées reçues telles que « vous n’'utilisez que 10% de vos facultés intellectuelles » ou « les rêves ne durent pas plus de trois secondes ». Aussitôt, des associations américaines, canadiennes et britanniques exigèrent des mesures d’'interdiction des messages subliminaux. Personne ne s'’opposa aux nouvelles restrictions, à l'’exception d’'une agence de publicité américaine qui inséra à Noël le message « Achetez-le ! » dans une publicité pour un jeu. Quand la chaîne s’'en aperçut, elle supprima immédiatement l’'annonce. Cela ne changea sans doute rien. Même si la preuve est presque faite que l’'esprit peut enregistrer dans le subconscient des images trop éphémères pour la perception consciente, rien ou presque n'’indique que l’'on puisse user de cette méthode comme moyen de persuasion. Bien sûr, des images ainsi perçues peuvent avoir un certain effet. Des réalisateurs de films d'’épouvantes ont tenté, grâce à cette technique, de renforcer le sentiment d'’horreur.

    Par deux fois dans L’'Exorciste, le réalisateur William Friedking a passé en surimpression l’'image d’'un visage horrible : d’'abord lorsque le père Karras rêve de sa mère, puis lorsqu’'il essaie de tuer l’'enfant possédé. Dans La Maison du docteur Edwardes ( 1945 ), Hitchcock a ajouté trois plans rouges teintés à la main ( à la fin du film, lorsque Leo G. Carrol braque son arme vers l’'objectif ). Dans Psychose ( 1960 ), une image fugitive du visage cadavérique de la mère de Bates apparaît en surimpression tandis que le plan passe d’'Anthony Perkins dans sa cellule à la voiture de Janet Leigh que l’'on extrait de la boue. Enfin, Tobe Hooper prétend avoir utilisé la technique des messages subliminaux dans Massacre à la tronçonneuse, mais refuse de donner plus de détails. Une chose est sûre, aucune image subliminale ne transformera jamais un mauvais film en chef-d’œ'oeuvre ! Tel psychologue qui produisit deux films d'’horreur à petit budget dans lesquels il inclut des images de crânes, de serpents et de mots inquiétants tels que « sang » ne laissa guère de trace dans l'’histoire du cinéma…

     

    *** ORDRES CACHES ***

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    Selon l’'auteur très prolifique Wilson Bryan Key, les publicitaires ont également suggéré qu’'un message subliminal peut créer une humeur ou une émotion. Ainsi, dans la série X-Files, dans l’'épisode « Mauvais sang », une publicité pour une marque de gin recèle des images cachées du mot « sexe ». Selon Key, qui ne s’appuie sur aucune expérience scientifique, un tel message éveillerait des sensations érotiques chez 62% des spectateurs. Il estime aussi avoir découvert des milliers de publicités contenant des mots et des images cachés censés éveiller des pulsions sexuelles, mais aussi des pulsions de mort. Key affirme par exemple que l’'on peut lire le mot « sexe » en image subliminale sur les crackers Ritz. Certaines de ses allégations ne sont pas dénuées d'’intérêt et sont même assez crédibles. On peut bien sûr affirmer qu’'il ne s'’agit que d’'une interprétation subjective. Pourtant Key n’est pas seul à penser ainsi.

    Au début des années 80, le Journal of Advertising a publié un article d’'un professeur d’'université selon lequel les publicités comprendraient bien des images cachées, mais sans tirer aucune conclusion quant à leur effet sur les ventes. La plupart des gens trouvent de telles méthodes répugnantes. Réaction étonnante car toutes les publicités qui jouent ouvertement sur le désir, l’'envie, l’'anxiété, sont en revanche considérées comme acceptables. Aujourd’'hui, deux sociétés américaines se sont spécialisées dans les messages subliminaux. Elles prétendent ne traiter ni avec les politiciens ni avec les publicitaires. Elles vendent à des magasins des messages tels que « Respectez la loi. Soyez honnêtes. Ne volez pas. » Selon l'’une de ces sociétés, les vols à l’'étalage baisseraient de 37% à 65%... Lors d'’expériences sous contrôles scientifiques, les messages subliminaux censés inciter à arrêter de fumer, suivre un régime, améliorer sa mémoire, augmenter la confiance en soi, etc., se sont tous montrés tristement inefficaces. Dans l'’une de ces expériences, les sujets se soumettaient à un test évaluant leur mémoire et leur confiance en eux. Ils devaient ensuite écouter quotidiennement une cassette supposée améliorer la confiance en soi ou la mémoire, et repasser le test cinq semaines plus tard. Rien n'’avait changé.

    Pourtant, on avait demandé aux sujets s'’ils avaient enregistré une amélioration ; tous dirent qu’'ils avaient fait des progrès sur le point que la cassette leur proposait d’'améliorer. Mais la moitié du groupe avait reçu des cassettes volontairement mal étiquetées, et personne n’'avait enregistré d'’amélioration de la mémoire en pensant avoir écouté une cassette destinée à renforcer la confiance en soi. Pourtant, beaucoup continuent de croire à l’'effet de cette méthode. En 1990, les familles de Ray Belknap et de James Vance, qui s'’étaient suicidés après avoir écouté un disque de Judas Priest, ont intenté un procès au groupe de hard rock et à sa maison de disques. Elles ont néanmoins été déboutées, le juge estimant qu'’il pouvait y avoir d’'autres facteurs en jeu- drogue, abus d’alcool, chômage, violences familiales. Il a également fait remarquer que « les recherches scientifiques n’'ont pas établi que des stimuli subliminaux peuvent entraîner des modifications de comportement de cette amplitude ». Doit-on dire pour autant que l’'esprit humain est à l'’abri de toute influence ?

     

    *** HYPNOSE ***

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    Sous hypnose, conscience et pensée critique sont réduites, et le sujet devient hautement suggestible. Toutefois, certaines personnes sont beaucoup plus sensibles à l’'hypnose que d’'autres. C’'est ainsi que certains dépensent des fortunes en hypnothérapies inefficaces. Voilà également pourquoi, sur scène, les hypnotiseurs choisissent si attentivement leurs volontaires avant de faire leur numéro. La première démarche consiste à persuader tout le public que le bras droit est devenu très lourd et que personne ne peut plus le lever. Ainsi, l'’hypnotiseur peut déjà relever les cas désespérés. Des exercices plus pointus, comme s’'endormir ou caresser un chaton imaginaire, permettent d’'achever la sélection. L’'auto-hypnose, tout comme l'’hypnose spontanée, est également possible. La plupart d’'entre nous avons connu ce genre d’'expérience en conduisant notre voiture comme sur « pilote automatique », sans conserver aucun souvenir d’'avoir conduit. Voilà qui infirme l'’idée erronée selon laquelle l'’hypnotiseur jette un sort à son sujet ; l’'hypnose se contente en fait d’'éveiller des capacités naturelles potentielles. Pourtant, il existe d’'autres techniques de persuasion, comme l’a montré Dick Sutphen au cours d’'une conférence donnée dans le cadre du Congrès de l’hypnose, à Las Vegas.

     

    *** LA PERSUASION ***

    Apparemment, le héros dans l’'épisode « Autosuggestion » dans  X-Files,  se réfère à la technique du « roulement de voix », qui, d'’après Sutphen, serait employée par les prêcheurs revitalistes pour solliciter des donations ou par les avocats qui cherchent à marquer l’'esprit des jurés. « C’est un rythme de parole qu’'utilisent les hypnotiseurs pour provoquer la transe…. Les mots sont prononcés à une cadence de 45 à 60 syllabes à la minute, pour optimiser l'’effet hypnotique. » Toutes les méthodes de persuasion ne sont pas aussi subtiles. Lorsque nous sommes en situation délicate, nous avons tendance à nous « enfuir mentalement » ; c’'est dans cet état que nous sommes le plus suggestibles, estime Sutphen. Les tensions, l'’inconfort, sont deux de ces situations critiques. Il affirme que les prédicateurs apocalyptiques, qui décrivent l’'enfer et le Jugement dernier, provoquent dans le public un état de fragilité qui rend celui-ci malléable.

    Les militaires parlent de « briser » un homme avant de le reconstruire pour en faire un bon soldat. Les sectes religieuses utilisent les mêmes méthodes pour s’'assurer de la loyauté ( et des dons ) de leurs fidèles. Et combien, qui se croient trop intelligents pour se laisser « briser », dépensent des fortunes en séminaires d’'« amélioration de la personnalité »… Les élèves de ces séminaires n’'ont pas accès au téléphone. Ils restent enfermés dans la salle de conférences, sans pause, et n’'ont même pas le droit d’'aller aux toilettes. Les « éducateurs » lancent des attaques verbales intimidantes ; ils jouent sur la vulnérabilité et l’'humiliation en demandant par exemple à un participant de monter sur scène et de faire semblant de jouer de la guitare ou d'’imiter Shirley Temple (surtout si c’est un homme ! ). A la fin du séminaire, l’'éducateur peut enfin donner cours à son jargon pseudo-psychologique censé apporter confiance en soi et réussite. Parfois, certaines personnes tombent amoureuses de l’'éducateur- un phénomène connu sous le nom de « syndrome de Stockholm », symptomatique des… victimes d’'enlèvements, qui s’'attachent parfois à leurs bourreaux. Peut être est-ce dû au fait que les éducateurs usent d'’une autorité qui leur confère un charisme apparent.

     

    *** PROCEDES RHETORIQUES ***

    De nombreuses astuces rhétoriques, employées avec plus ou moins de succès, permettent de persuader autrui. L'’une de ces méthodes est prisée des avocats et des politiciens. Il s’'agit tout d’abord de susciter l’'approbation en émettant des propositions indiscutables, avec lesquelles tout le monde est d’'accord. Ensuite viennent les arguments acceptables, mais sujets à caution. Enfin, on aborde la fin réelle du discours. L’'auditeur, entré dans un schéma d’'acceptation, est alors plus enclin à recevoir favorablement la dernière proposition que si on la lui avait présentée isolément. Voici une illustration caractéristique de ce procédé : « Mesdames, messieurs, n'’êtes-vous pas lassés des augmentations de prix ? N’'êtes-vous pas lassés de payer votre essence de plus en plus cher ? De payer de plus en plus d'’impôts ? De voir une inflation galopante et des salaires qui ne suivent pas ? Eh bien ! le parti adverse a laissé l’inflation s’'envoler à 18% l’'an dernier, le taux de criminalité a doublé… Et vous n’'arrivez plus à boucler vos fins de mois ! Pour résoudre tous ces problèmes, votez pour moi… » Nous sommes proches du syllogisme.

    Une autre technique consiste à affirmer quelque chose tout en laissant entendre une autre chose par le seul effet de l’'intonation de la voix. Par exemple, en prononçant habilement la phrase : « Le sénateur Tyron aide les autorités locale à réparer les stupides erreurs de la société Blême & C° dans l’'affaire des déchets nucléaires », on peut très bien amener l’'auditeur à ne retenir en les associant que le nom du sénateur et le mot « stupide ». La neurolinguistique fournirait, elle aussi, de nombreuses armes, mais le lobby des neurolinguistes est si bien protégé que seul le fait de les évoquer peut entraîner des menaces de procès , explique Sutphen. Pourtant, ceux qui veulent bien payer le prix peuvent bénéficier de leurs conseils, comme le font nombre de membres du gouvernement américain.

     

    *** NEURO-TECHNIQUES ***

    « L’'art de la persuasion consiste à s'’adresser à la bonne partie du cerveau, explique Sutphen. L’'hémisphère gauche est analytique et rationnel, le droit imaginatif et créatif. L’'idée, c’'est de distraire le cerveau gauche. Par exemple, stimuler la visualisation occupe le cerveau droit ; c’'est un bon moyen d’'augmenter le pouvoir de suggestion. Les vendeurs se fient à cette méthode lorsqu'’il vous disent : ‘’ Je vous imagine, au volant de cette voiture… ‘‘ » D’'après Dick Sutphen, le scénario d'’ « Incitation au meurtre » ( Wetwired ) dans X-Files, n’est pas aussi irréaliste qu’il y paraît. « Des tests effectués par Herbert Krugman montrent que lorsqu’'un sujet regarde la télévision, l’'activité cérébrale de l’'hémisphère droit est deux fois plus élevée que celle de l’'hémisphère gauche. »

    L’'état de détente permet aussi d’'augmenter le pouvoir de la suggestion. Sutphen pense qu’il serait facile de « renforcer l'’état de transe en ajoutant des signaux rythmiques imperceptibles, tant que les ordres ne contraignent pas les sujets à agir en contradiction avec leurs convictions morales ou religieuses ». Si une telle chose était possible, la télévision serait vraiment un médium idéal, car elle est allumée environ six heures par jour dans un foyer américain moyen. Des neurologues ont effectué des tests qui prouveraient l’'efficacité de certaines techniques de persuasion. Le docteur Michael Persinger, professeur de neurosciences à l'’université de Laurentian, au Canada, le confirme : « En stimulant le seul hémisphère droit, on peut renforcer la suggestibilité. » Il ajoute que cette technique peut avoir des répercussions bénéfiques, en particulier dans les psychothérapies de la dépression.

     

    *** VRAI OU FAUX ? ***

    Une autre technique fait appel au « processus de réfutation ». « Pour déterminer si quelque chose est vrai ou non, explique Persinger, il faut d’abord l'’accepter comme vrai, puis le réfuter…. Des psychologues ont fait la découverte suivante : si l’'on affirme à une personne quelque chose qu’elle sait pertinemment être faux, mais qu’on la trouble au moment ou elle prend la décision de repousser la proposition, soit environ une demi-seconde après, elle se trompera et dira que la proposition est vraie. » Les vendeurs en usent à leur avantage ; ils vantent les mérites de leur produit et distraient immédiatement l’'attention du client. Cela donne parfois de bons résultats ; quant à ceux des études scientifiques, moins aléatoires, ils sont  presque toujours positifs ! Par exemple, on soumet au sujet une information erronée ; on lui dit qu’'un carton est rose alors qu'’il est vert. Un quart de seconde plus tard, on trouble le sujet par une stimulation électromagnétique du cerveau. Perturbé, il affirme alors que le carton est rose, tout en sachant pertinemment le contraire.

     

    *** POUVOIR DE CONVICTION ***

    Quelqu'’un peut-il convaincre quelqu’'un d'’autre de se suicider ? C’est ce qu’'a fait le révérend Jim Jones en 1978, à Jonestown, au Guyana, en entraînant neuf cent treize de ses adeptes à se suicider en absorbant une boisson au cyanure. L’'enquête a néanmoins déterminé que certains adeptes avaient succombé à des armes plus efficaces que l'’endoctrinement- une balle dans la tête, par exemple. Toutefois, cet événement tragique témoigne de la fragilité du sens commun et du libre arbitre.

     

    *** GUERRE PSYCHOLOGIQUE ***

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement américain, par l'’intermédiaire de l’'Office of Strategic Services ( OSS ), précurseur de la CIA, a entrepris des recherches sur la manipulation mentale pour mettre au point un sérum de vérité. Un jeune journaliste du nom de Richard Helms s'’y est tout particulièrement intéressé avant de prendre lui-même la tête de la CIA. L’OSS ne s’en tint pas là et explora d’'autres domaines de la guerre psychologique. C'’est ainsi qu’'on mit au point une substance nauséabonde destinée à colorer de marron l’'arrière-train des officiers japonais en Chine occupée, de façon à les discréditer. Quel soldat accepterait d’'obéir à un officier souillé d'’excréments ?

    Un autre projet était de mêler des hormones femelles dans les repas de Hitler afin de lui faire perdre sa célèbre moustache, avec le résultat que l’'on sait. Quant au chercheur Stanley Lovell, il entendait hypnotiser un prisonnier allemand pour lui donner l’'ordre de tuer Hitler ; il dut renoncer, ayant compris que l'’hypnose ne peut contraindre personne à agir contre sa morale. Pourtant, l’'idée devait refleurir pendant la guerre froide. Le projet Bluebird de la CIA date de 1947. Son objectif était défensif ; il visait à inhiber les actions des agents étrangers. Il comprenait des tests sur des prisonniers de guerre coréens, en violation complète du code de Nuremberg institué pour éviter que les atrocités nazies se renouvellent. Mais, à l’'époque, la menace communiste était perçue comme le premier des dangers, et les « accords de principe » ne signifiaient plus grand chose.

     

    *** POUVOIRS DU LSD ***

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    En 1953, Richard Helms participa au projet MK-Ultra, destiné à former des éclaireurs résistant à la torture et à programmer des tueurs. La CIA se procura du LSD, drogue découverte dix ans plus tôt par le laboratoire Sandoz, pensant pouvoir s’en servir comme d’'un « sérum de vérité » ou pour discréditer les chefs ennemis. On se figura même pouvoir faire perdre la raison à une ville entière en mêlant du LSD à l’'eau courante. La CIA fit des expériences sur des sujets, avec ou sans leur assentiment. Sept individus malchanceux furent soumis à des doses de plus en plus fortes pendant soixante-dix-sept jours. Des citoyens abordés par des prostituées étaient drogués au LSD et observés derrière des miroirs sans tain. ( Quand le public eut connaissance de ce programme, on n'’y renonça officiellement, tout en le poursuivant sous le nom de MK-Search ).

    La plupart des chercheurs absorbèrent également du LSD. Presque tous les membres de l’'équipe avaient plus ou moins l’'impression de pouvoir droguer n'’importe qui à son insu. L'’un d'’entre eux, Frank Olson, auquel on avait inoculé une dose de LSD sans qu’'il le sache, se jeta du dixième étage. Quand la vérité fut découverte, vingt ans plus tard, la famille reçut les excuses du président Ford et un dédommagement de 750.000 dollars.… Malgré ces conséquences dramatiques, comment s’'empêcher de sourire en imaginant ces agents du gouvernement ( du genre « l'’homme à la cigarette » dans la série X-Files ), la pupille dilatée, faire des rêves colorés, se dépouiller de leurs vêtements et vibrer en harmonie avec les ondes universelles !

    Le projet MK-Ultra fut un échec complet. Mais ce projet s’est également intéressé au lavage de cerveau et à l’'hypnose, le but étant de fabriquer un homme qui puisse tuer à la demande sans se poser la moindre question et sans garder le moindre souvenir de ses actes, comme dans le film de John Frankenheimer Un crime dans la tête. Les théoriciens de la Grande conspiration croient que l'’assassin de Robert Kennedy, Sirhan Sirhan, était le produit d’'une telle expériences ; il semble pourtant que le projet de la CIA n’'ait jamais porté de fruit. Le projet MK-Ultra a été abandonné en 1973, date à laquelle Helms a quitté la CIA, non sans avoir détruit de nombreux dossiers. Toutes les expériences ont-elles cessé pour autant ? Darin Morgan, l’'un des scénariste de la série X-Files en doute. « Je n’'arrive pas à imaginer qu'’ils arrêtent tout, surtout si les Russes poursuivent leurs propres tests. Comment tolérer le moindre retard dans ce domaine ? »

     

    Alors, si un inconnu vous offre un verre… dites « non merci » !

    livre

    Source- Aux frontières du réel « le nouveau dossier » par Jane Goldman chez l’'Archipel- 1996

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    http://www.enchanteur.ca/formulation.htm

    http://ophtasurf.free.fr/images_subliminalesexemple.htm

    http://www.lesubliminal.fr/

    http://www.hypnose.fr/hypnose_histoire.htm

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_MKULTRA

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    Aura2
     

    cooltext834276112

    24 août 2007- mise à jour le 26/11/2012

     

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  •  Le dédoublement

     

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    L’énergie qui permet de voyager hors de votre corps. Les hommes d’aujourd’hui sont les esprits de demain. Les esprits d’aujourd’hui sont les hommes d’hier…

     

    Le dédoublement ( mot apparu dans la langue française en 1870 ) consiste à perdre l’unité de sa propre personnalité psychique et à user de cette faculté pour être présent virtuellement à un autre endroit par l’intermédiaire d’un autre corps, invisible celui-là, appelé corps astral ou corps éthérique. S’il y a présence réelle attestée du corps physique, à deux endroits différents, on parle alors d’ubiquité ( du latin ubique, « partout » ) ou de bilocation.

     

    Mais attention, il ne faut pas confondre le dédoublement avec la lévitation, qui est l’élévation dans l’espace du corps physique sans appui ni aide matérielle. Les cas les plus connus de lévitation sont ceux de sainte Thérèse d’Avila, de Joseph de Copertino et Daniel Dunglas Home. La mystique espagnole et carmélite sainte Thérèse d’Avila ( 1515-1582 ) a relaté ainsi ses expériences de lévitation : « Quand j’essayais de résister, j’avais l’impression qu’une grande force me poussait les pieds. Je dois avouer que j’éprouvais une peur terrible car lorsque le corps se soulève, les sens restent en éveil et j’étais restée suffisamment moi-même pour me voir m’élever dans les airs»

     

     

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    Au XVIIe siècle, le moine italien saint Joseph de Copertino était connu pour ses lévitations pendant des extases religieuses, lévitations ayant souvent lieu au cours des messes dominicales célébrées dans son monastère ! Daniel Dunglas Home, né en Ecosse en 1833, était en permanence entouré de phénomènes de poltergeist. Mais il fut célèbre pour ses séances de lévitation effectuées en présence de nombreux témoins qui ne découvrirent aucune supercherie. Sa renommé vient surtout de l’expérience réalisée le 13 décembre 1868 dans son appartement d’Ashley House à Westminster, Londres. Trois témoins présents ont certifié avoir vu Home flotter dans la pièce, traverser une fenêtre, rester debout quelques secondes à l’extérieur puis revenir dans la pièce, comme si de rien n’était ! Pour l’écrivain anglais Trevor Hall, « Home avait un énorme pouvoir de suggestion sur ses amis et sa séance de lévitation était une habile supercherie mise au point par Home dans son propre intérêt» Home décrivit lui-même ses expériences : « Pendant ces élévations ou lévitations, je ne ressens rien d’autre qu’une sorte de puissance électrique autour des pieds. Je ne me sens pas soulevé et n’ai jamais éprouvé la moindre peur. Souvent mes bras se raidissent et s’étirent au-dessus de ma tête, comme si je saisissais le pouvoir invisible qui m’a lentement arraché du sol. » Le dédoublement, cette sortie hors du corps, a souvent lieu chez des personnes qui se trouvent au seuil de leur mort ou qui sont victimes d’un traumatisme grave ( opération, maladie ou accident de voiture ) ou encore au cours d’un sommeil particulier.

     

     

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    Marcel Aymé évoque cette notion dans Le Passe-Muraille : « Il y avait à Montmartre, dans la rue de l’Abreuvoir, une jeune femme prénommée Sabine qui possédait le don d’ubiquité. Elle pouvait à son gré se multiplier et se trouver, de corps et d’esprit, en tant de lieux qu’il lui plaisait. » Pour les esprits sceptiques, les phénomènes de dédoublement ne sont que des hallucinations, des rêves ou parfois même de la supercherie pure et simple. Les convaincus soutiennent quand à eux que la meilleure preuve de la réalité du dédoublement provient de la similitude des récits fournis par tous ceux qui ont vécu une telle expérience, à travers le monde entier et quelle que soit leur culture. C’est aussi l’avis du docteur américain Charles Tart : « Etant donné sa distribution apparemment universelle dans toutes les cultures et à travers toute l’Histoire, le dédoublement constitue ce que le psychiatre Carl Jung appelle une expérience archétypique et donc potentiellement accessible à de nombreux êtres humains pour la simple raison qu’elle participe de la nature humaine»

     

     

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    Depuis des millénaires, de nombreuses civilisations anciennes ont fait référence aux expériences de dédoublement. Les premiers écrits de l’Inde mentionnent que parmi les huit siddhis de l’être humain ( c’est ainsi qu’ils nommaient les pouvoirs surnaturels ), le sixième est celui « qui permet de voler dans le ciel. » Pour les Egyptiens, chaque personne possédait, à côté du corps physique, un autre corps, appelé corps astral ou corps spirituel ( en égyptien, c’était le ba ), ayant la forme d’un oiseau à visage humain ( symbole de ce qui échappe aux lois de la pesanteur ). A la mort de cette personne, le corps astral était censé quitter le corps physique pour planer au-dessus de lui. On trouve de nombreuses représentations de cette croyance sur des peintures murales de tombeaux. Les Egyptiens croyaient pouvoir entrer dans le plan astral par dix grilles et sept portes. Dans la Grèce antique, six siècle avant Jésus-Christ, on connaissait l’histoire d’Hermotime de Clazomènes, réputé pour faire de nombreux voyages hors de son corps. Son épouse ne supportant plus ces expériences, demanda à des amis de cacher le corps physique de son mari afin de l’effrayer et de l’obliger à cesser ses « voyages » pour qu’il reste auprès d’elle ! Mais les prétendus amis, plutôt que de cacher le corps, l’incinérèrent. L’âme de Clazomènes ne trouva alors aucun refuge et vagabonde depuis pour l’éternité.

     

     

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    Dans l’Ancien Testament, on apprend comment le prophète Elisée  parvint à déjouer l’attaque de l’ennemi syrien en utilisant le dédoublement : grâce à un voyage hors de son corps, il réussit à se transporter dans la chambre du roi syrien et à lire ses plans d’attaques ! Dans la religion chrétienne, on cite de nombreux cas de dédoublement : la résurrection de Jésus-Christ ; saint Paul, qui parle d’une personne emportée au paradis en ces termes : « Etait-ce dans son corps ? Hors de son corps ? Je ne sais. Dieu le sait » ; saint Paul encore qui, le premier, mentionna «  la corde d’argent » qui relierait le corps spirituel au corps physique et serait un véritable cordon ombilical des voyageurs de l’astral ; saint Antoine de Padoue qui, en 1226, utilisa ce qu’on appelle le don d’ubiquité pour faire au même moment son serment dans l’église de Limoges et dans un monastère situé à plusieurs kilomètres de là ; le Padre Pio ( 1887-1968 ), de son vrai nom Francesco Forgione, doué lui aussi de ce don d’ubiquité. Dans de nombreuses religions orientales et chez les Indiens d’Amérique du Nord, les sorciers ( appelés chamans ) se voient attribuer le pouvoir de quitter leur corps par leur propre volonté afin d’accompagner l’âme des morts jusqu’à la terre des ancêtres. Au Tibet, les religieux ( appelés lamas ) croient en l’existence d’un principe spirituel capable de faire apparaître matériellement des formes mentales qui peuvent être vues par tout le monde : les tulpas. Ces derniers peuvent prendre la forme d’un être humain, d’un animal, d’un objet ou même d’un paysage.

     

     

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    Alexandra David-Neel, qui fut en 1927 la première Européenne à entrer dans Lhassa, la capitale du Tibet, a assisté à des séances au cours desquelles apparaissent des tulpas ( elle affirme aussi être parvenue à en créer elle-même ). Voici comment l’aventurière anglaise décrit ce phénomène dans son célèbre livre Mystiques et magiciens du Tibet ( 1929 ) : « Grâce au tulpa, l’odeur d’un buisson de roses fantôme se répandra au loin ou une maison fantôme abritera des voyageurs en chair et en os. » Pour les lamas tibétains, l’univers qui nous entoure est une simple vision mentale. Il est possible, disent-ils, d’augmenter la puissance de la production mentale grâce à des exercices appropriés comme la maîtrise de la respiration ( permettant de parvenir à la sérénité de l’esprit ) et la pratique intense de la méditation. Les tulpas ont beaucoup intrigué les Occidentaux qui donnent deux interprétations de ce phénomène : il pourrait s’agir soit d’une hallucination soit d’un cas de suggestion très forte. Au XIXe siècle, le dédoublement fut popularisé par la spiritualiste russe Héléna Blavatsky, fondatrice en 1875 de la Société théosophique ( du grec theos, « Dieu » et sophia, « sagesse »). L’essentiel de la théorie théosophique repose sur le fait que les êtres humains existent sur bien d’autres plans que le strict plan physique. Ainsi Mme Blavatsky écrivait : « Le corps astral est la réplique fidèle, sur le plan spirituel, du corps physique et il est capable de quitter celui-ci pour s’aventurer dans des régions fort lointaines, inaccessibles au corps physique. Le corps astral de chacun de nous voyage durant le sommeil mais seul le véritable initié est à même de commander à son corps astral de quitter son enveloppe physique grâce à ce que j’appelle la projection astrale. Tout individu initié voit, en plein jour, le corps astral des autres personnes qui apparaît sous la forme d’un halo multicolore autour du corps physique et révèle l’essence de chaque personnalité à travers toute une gamme de couleurs»

     

     

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     Au XXe siècle, les « voyageurs hors du corps » les plus connus sont l’Anglais Hugh Calloway et les Américains Sylvan Muldoon et Robert Monroe. Hugh Calloway, né en 1885, faisait de fréquents rêves au cours desquels il percevait de petits cercles bleus animés de mouvements vibratoires « qui ressemblaient à des œufs de grenouilles ». Adepte de la philosophie théosophique de Mme Blavatsky, Calloway disait qu’il pouvait s’élever vers le ciel et qu’il avait mis au point une méthode personnelle pour quitter son corps. Il affirmait le faire par « la porte de sa pinéale ». De quoi s’agit-il exactement ? La glande pinéale est située au centre du cerveau : elle était considérée par Descartes comme « le siège principal de l’âme » et par les théosophes comme l’organe responsable du dédoublement. Elle a même été assimilée au fameux troisième œil ( point de jonction de l’esprit et du corps ) des Orientaux et de Lobsang Rampa.

    Hugh Calloway affirmait réussir à s’élever au-dessus du sol, à planer à au moins trente mètres d’altitude et à traverser les murs. Tout cela au prix d’une lutte farouche contre une force invisible qui le tirait en arrière et provoquait de puissantes migraines : « Une nuit, je décidais de défier cette force en demeurant dans mon rêve jusqu’à ce que la migraine disparût. Le plus difficile fut de rentrer dans mon corps. Ce n’est que par un effort extrême que j’y parvins mais mes muscles restaient engourdis. Je dus me concentrer intensément pour réussir à lever un de mes doigts et vaincre, petit à petit, cette paralysie en éprouvant une forte nausée. » Calloway fut supplanté, dans les années 30, par un jeune américain né en 1903 : Sylvan Muldoon. Ce dernier prétendait avoir été initié au dédoublement dès l’âge de douze ans, à l’occasion d’une réunion spirite dans l’Iowa où sa mère l’avait emmené. Fatigué par la durée de cette réunion, Muldoon s’endormit. Au cours de son sommeil, il eut l’impression de se réveiller brusquement tout en étant sourd et aveugle : « Mon corps entier se mit à vibrer très vite, dans le sens vertical, et je sentis une énorme pression à l’arrière de ma tête. Puis je pus de nouveau entendre et retrouvais la vue en constatant avec étonnement que je flottais dans l’air, tout raide, à l’horizontale, à plus d’un mètre au-dessus de mon lit. Mes deux corps identiques restaient unis par une sorte de câble élastique d’une longueur d’environ un mètre quatre-vingt. Ma première pensée fut que j’étais mort pendant mon sommeil ! » Après la Seconde Guerre mondiale, on découvrit Robert Monroe, agent publicitaire de son état, qui révéla à toute l’Amérique ses capacités de dédoublement : il avait alors 43 ans, c’est-à-dire un âge beaucoup plus avancé que son compatriote Muldoon.

     

     

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    Robert Monroe pense que « le dédoublement est un phénomène au cours duquel le sujet semble percevoir une certaine partie d’un certain environnement qu’il lui était impossible de percevoir à partir de l’endroit où son corps physique se trouvait à ce moment là. Le sujet, sachant qu’il ne rêve pas ou ne fantasme pas, semble être dans un état de conscience normal ( bien que sa raison lui dise que ce phénomène n’est pas de l’ordre du possible ) et sent qu’il dispose de toutes ses facultés critiques normales. » Pour Monroe, le dédoublement présente cinq caractéristiques essentielles :

    - c’est une expérience humaine universelle qui se produit à tous les endroits de la planète ;

    - c’est une expérience unique, apparemment vécue par accident : ainsi, elle se produit soit durant le sommeil sans qu’on sache ce qui l’a provoquée, soit au cours d’une maladie ( en général grave ), soit à l’occasion d’un choc émotionnel important ;

    - c’est une expérience profonde qui modifie de façon radicale les convictions de la personne qui l’a vécue ;

    - c’est une expérience extrêmement heureuse pour ceux qui l’ont connue ;

    - la description de ce qui est vécu en un lieu distant est en général correcte et plus précise que ne le laisserait supposer la coïncidence.

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    *** Récits incroyables de dédoublement ***

     

     

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    De nombreux écrivains ont raconté leurs propres expériences en matière de voyage hors du corps : D. H. Lawrence, Aldous Huxley, Arthur Koestler, Emily Brontë, Guy de Maupassant, Jack London ou encore Ernest Hemingway.

     

    L’auteur de L’Adieu aux armes fut blessé, en juillet 1918 sur le front italien, par les éclats d’un obus qui lui criblèrent les jambes, et vécut à cette occasion une expérience de dédoublement : « Mon âme, ou quelque chose qui sortait de mon corps comme quand vous tirez un mouchoir de soie de votre poche, se déploya autour de moi, puis revint et réintégra mon corps, mais je n’étais pas mort. » Hemingway relate là une sortie hors du corps qui ressemble en de nombreux points à celles décrites par beaucoup de personnes. Une autre célébrité du XXe siècle connut également une expérience de dédoublement : il s’agit de Charles Lindbergh. Celle-ci survint au cours de son inoubliable traversée en solitaire de l’Atlantique de mai 1927, à bord du Spirit of Saint Louis. Il en était alors à sa vingt-deuxième heure de vol ( soit encore à onze heures trente de l’arrivée au Bourget ).

     

    A ce moment précis, Lindbergh était enveloppé d’un épais brouillard et commençait à ressentir les effets de la fatigue : « J’étais hors du temps et de la matière. Je sentis que je me séparais de mon corps tout comme j’imagine l’esprit se dégageant de notre forme corporelle. Je flottais dans le cockpit, à travers le fuselage, puis j’obliquais vers le haut, à l’extérieur de l’appareil, avant de prendre une forme qui, j’en avais conscience, ne ressemblait en rien à la forme humaine que j’avais laissée dans un avion volant à grande vitesse. Mais je restais lié à mon corps par un long câble si ténu qu’un simple souffle aurait pu le rompre. » Lindbergh a-t-il eu une véritable expérience de dédoublement ou bien a-t-il été victime d’une hallucination provenant de l’état d’extrême fatigue dans lequel il se trouvait ?

     

     

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     Dans son livre Le Voyage hors du corps, Robert Monroe présente des statistiques effectuées à partir de cinq cent quatre-vingt-neuf expériences réalisées par lui-même en douze ans, soit une moyenne de près d’un dédoublement par semaine !

     

    Ainsi on apprend que :

     

    58 % des expériences furent faites la nuit ( contre 42 % le jour ) ;

    64 % lorsqu’il était préoccupé ;

    40 % par déclenchement délibéré de sa part ;

    67 % des symptômes qu’il a perçus furent une sensation de chaleur ;

    94 % des cas lui procurèrent une impression de mouvement.

    Et pour conclure ce chapitre, la fameuse affaire « Emilie Sagée » et les expériences menées par Paco Rabanne. Emilie Sagée est une française qui a défrayé la chronique en 1845 à Riga ( Lettonie ). Engagée comme professeur de français par un institut pour jeunes filles riches de la ville, elle fut très vite au centre de phénomènes paranormaux qu’elle ne contrôlait pas. Ses élèves disaient apercevoir une silhouette à ses côtés- comme un véritable double- à la seule différence que le double ne tenait pas de craie dans sa main ! Certaines jeunes filles révélèrent même qu’elles réussirent à traverser ce double avec leurs mains.

     

    Pourtant, Emilie Sagée ne voyait pas son double et ne se rendait compte de sa présence qu’en fonction du comportement agité de ses élèves et de l’intense fatigue qu’elle ressentait, comme si son double lui prenait de l’énergie. La peur finit par s’emparer des élèves au point qu’au bout de dix-huit mois, trente des quarante-deux élèves furent retirées de l’institut par leurs parents ! Devant cette hécatombe, préjudiciable à l’image de marque de son établissement, le directeur décida de licencier Emilie. Elle avoua alors que c’était la dix-neuvième fois qu’elle perdait son poste d’enseignante depuis qu’elle avait commencé son métier, seize ans auparavant. Depuis cet événement, on perdit définitivement sa trace.

     

    Le couturier Paco Rabanne, lui, commença très jeune- dès l’âge de sept ans- ses expériences parapsychologiques. En effet, étant insomniaque, il se réveillait toutes les nuits, se mettait à lire énormément et finissait par tomber dans une méditation créative au cours de laquelle il voyait se dérouler devant lui des images précises. C’étaient des instantanés de mondes inconnus, des paysages extraordinaires, des scènes se passant à des époques révolues. Une nuit, il se dit qu’il lui fallait arrêter le temps.

     

    « J’ai cherché et j’ai trouvé la technique pour arrêter le temps. Ecoutant mon cœur battre, je me mets à respirer exactement selon mon rythme cardiaque. Puis j’appuie fortement mes paupières sur mes yeux et je me sens alors partir. Brusquement, le temps se fige sur moi. Je me sens pris dans une chape de plomb. Des tonnes de matières figées m’écrasent le visage, me pèsent sur le corps et puis me voilà ensuite projeté à une vitesse colossale dans un long tube argenté. J’ai un peu peur. C’est beau et hallucinant à la fois comme de pénétrer dans un tableau de Bruegel. Puis, soudain, je me retrouve dans un monde étoilé, brillant, parfumé, lumineux. Je voyage hors de mon corps. Au début je ne m’éloignais guère de mon corps. J’avais trop peur. Mais après plusieurs « sorties », je fus maître du temps en parvenant à le contracter. Je pense que chacun de nous possède en lui cette faculté. C’est donc une de nos possibilités naturelles. Lorsque l’on a appris à sortir de son corps, à voyager dans l’espace, à jouer avec le temps, on peut ensuite retrouver toutes nos vies antérieures. »

     

    *** Les recherches des scientifiques *** 

     

     

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    L’étude du phénomène de dédoublement a, il faut le reconnaître, peu intéressé les scientifiques : ainsi, les savants soviétiques ou français n’ont jusqu’à présent rien fait paraître qui fasse autorité. Même les américains ont été longs à s’y mettre. Cependant, ces dernières années, différents résultats d’enquête ont été publiés concernant ce qu’outre Atlantique on appelle la NDE ( Near Death Experiment : « l’Expérience proche de la mort », qui fut le thème du film L’Expérience interdite sorti en 1990 et qui eut un énorme succès aux USA ). Par cette appellation de NDE, la médecine américaine désigne un coma profond au cours duquel les patients sont considérés comme morts cliniquement, c’est-à-dire qu’ils ont des tracés d’électro-encéphalogramme et d’électrocardiogramme entièrement plats. Or certains patients reviennent à la vie et décrivent des phénomènes étonnants. Parmi les enquêtes les plus connues, citons par exemple celle effectuée auprès de mille habitants de Charlottesville ( Virginie ) qui révéla que 14 % de la population de la ville affirmait avoir vécu une expérience de dédoublement. Bien sûr, il fut difficile aux enquêteurs de vérifier la véracité de ces affirmations. 

     

     

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    En 1978, Dean Shiels, professeur à l’université du Wisconsin, étudia la croyance au dédoublement de soixante-dix cultures non occidentales. Résultat : 95 % croyaient à la réincarnation ! Une autre enquête, datant de 1982, faite par le psychiatre Fowler Jones de l’université du Kansas, auprès de 420 personnes choisies au hasard aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, indique que 339 d’entre elles ( soit près de 81 % ) affirment avoir voyagé au moins une fois en dehors de leur corps. Dans l’ensemble, les gens gardent un excellent souvenir de leur expérience et affirment que leur corps astral évolue librement dans le temps ( passé, présent ou futur ) ce qui permet même, parfois, d’infléchir le cours du destin.

     

    C’est ce qui arriva, paraît-il, à l’un des interviewés qui, en état de dédoublement, se retrouva dans une pièce où des collègues de bureau étaient en train d’organiser son assassinat ! revenu dans son corps physique, il se précipita chez l’un d’eux pour exiger des explications et obtint de lui des aveux complets ! Les conclusions de Fowler Jones restent prudentes : « Dans l’état actuel de nos travaux, tout ce que nous pouvons dire c’est que les gens ressentent cette expérience comme terriblement concrète et réelle. Le dénominateur commun à tous ces récits est que l’esprit se sépare radicalement du corps et se déplace de façon autonome, à quelques kilomètres ou à des centaines de kilomètres. »

     

    Le docteur Karlis Osis, auteur de Ce qu’ils ont vu au seuil de la mort, a fait de nombreuses expériences dont les plus connues furent celles effectuées avec un médium de l’Etat du Maine : Alex Tanous. Celui-ci devait essayer de se dédoubler de son corps physique afin d’identifier des objets placés dans une salle voisine. Les résultats communiqués, s’ils sont vrais et que tout a été contrôlé scientifiquement, sont étonnants : Alex Tanous obtint, sur 197 épreuves, 114 identifications exactes soit un taux de réussite de près de 58 % !

     

     

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    Les travaux les plus poussés actuellement aux Etats-Unis sont l’œuvre de Kenneth Ring, psychologue dans le Connecticut et de Raymond Moody, docteur en philosophie. Kenneth Ring fit, au cours des années 80, de nombreuses enquêtes à but statistique. Ainsi, il constata que 48 % des personnes ayant failli mourir avaient expérimenté le dédoublement. De plus, les circonstances de la mort ou les croyances religieuses n’avaient aucune incidence sur le contenu même de l’expérience. Pour Ring, « L’être de lumière est une projection de notre être intérieur. C’est une sorte d’aspect de Dieu ou du Créateur ou encore de l’entité, selon le terme qui convient à chacun. Ce qui se passe pendant un dédoublement n’est pas inhérent à la mort ou à la transition entre vie et mort. Cela ressemble aux expériences mystiques connues en Inde. Peut-être cet état est-il destiné à libérer le potentiel spirituel de l’individu, potentiel jusque-là inhibé»

     

    *** Les 11 étapes d'une EMI selon Moody ***

     

     

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    Raymond Moody a consigné ses travaux dans son livre La Vie après la vie. Il recueillit cent cinquante témoignages de personnes étant revenues à la vie après une mort clinique, un accident de la route ou une maladie grave. Il appela cette situation : l’état de mort imminente. En analysant ces cent cinquante cas, Moody se rendit compte que onze éléments caractéristiques étaient communs à chacun de ces cas. Dans sa terminologie, ce sont : l’insolite, l’audition du verdict, le sentiment de sérénité, le bruit, le tunnel obscur, l’abandon du corps, la rencontre avec les autres, l’être de lumière, le défilé de la vie, la frontière et le retour. Voyons plus précisément chacun de ces éléments.

     

     

    L’insolite : les rescapés de la mort ont beaucoup de mal à dé

    crire, en termes clairs et simples, le monde dans lequel ils entrent. « Le monde dans lequel nous vivons est tridimensionnel alors que l’autre ne l’est pas. C’est pourquoi je ne peux pas en donner une image vraie. »

     

    L’audition du verdict : la plupart des dédoublés assurent avoir entendu les personnes autour d’elles- médecins ou simples passants- les déclarer morts. Cependant ils sont incapables de bouger ou de parler pour infirmer le diagnostic erroné qui les concerne. « Ils ont dit que j’étais morte or je savais que c’était faux. J’ai essayé de les prévenir mais je n’ai pas pu. »

     

    Le sentiment de sérénité : dans la situation de mort imminente, les gens qui souffrent ne perçoivent plus de douleur mais au contraire des sensations agréables. « Ce jour-là le froid était vif et pourtant je sentais une douce chaleur m’envahir ainsi que le plus grand bien-être que j’aie jamais éprouvé. »

     

    Le bruit : les dédoublés n’entendent plus les bruits environnants mais des sons inhabituels comme de la musique très belle ou à l’inverse des bourdonnements insupportables. « J’ai commencé à entendre comme une musique, oui, une musique majestueuse. »

     

    Le tunnel obscur : beaucoup de sujets se sentent comme aspirés dans un tunnel obscur, une caverne, une vallée, un puits ou un espace tubulaire. « Je m’en allais à toute vitesse dans ce grand vide tout noir. J’avais l’impression d’être dans un de ces petits trains de fête foraine en traversant ce tunnel à une allure folle. »

     

    L’abandon du corps : à l’issue de la traversée du tunnel, les sujets ressentent alors un phénomène de décorporation, c’est-à-dire de dédoublement entre leur corps physique et leur corps astral. « Je me sentis sortir de mon corps puis j’ai commencé à monter et, ainsi, en m’élevant dans l’air, j’ai vu d’autres infirmières entrer en courant dans la chambre. Je continuai à monter jusqu’au plafond puis je m’arrêtai. Je flottais juste au-dessous du plafond, le regard tourné vers le bas. »

     

    La rencontre avec les autres : les personnes qui approchent de la mort semblent alors rencontrer des parents, des amis ou des entités spirituelles qui veulent faciliter leur passage vers la mort. « J’ai vu une foule de gens qui planaient à hauteur du plafond de ma chambre : c’étaient des personnes que j’avais connues autrefois mais qui étaient mortes aujourd’hui. Je me disais qu’elles étaient venues pour me protéger ou me guider. »

     

    L’être de lumière : cette rencontre est certainement l’élément le plus important. La lumière est d’abord pâle puis elle augmente d’intensité pour devenir éclatante sans éblouir le sujet. Cet être de lumière semble donner amour et chaleur et son identification est liée à la croyance religieuse de l’individu ( le Christ pour un chrétien, un ange pour un israélite, etc. ). « C’était une lumière étonnamment intense qui semblait me demander si j’étais prêt à mourir. Cette lumière avait une voix ! Dès que la lumière m’a parlé, je me suis senti vraiment bien, protégé et aimé. »

     

    Le défilé de sa vie : la plupart des dédoublés voient défiler en accéléré- comme dans un film- les séquences importantes de leur vie. « Dès qu’il m’est apparu, l’être de lumière m’a demandé ce que j’avais fait de ma vie. Aussitôt les retours en arrière ont commencé : j’étais à nouveau une enfant et à partir de là, il m’a semblé avancer depuis le début de ma vie. »

     

    La frontière : certaines personnes ont aperçu comme une frontière, une limite, une porte, une barrière ou une brume grise symbolisant la ligne de séparation entre la vie et la mort. « La lumière blanche m’a demandé si je voulais mourir. Ne sachant quoi répondre, elle me dit : Franchis cette ligne et tu sauras ! »

     

    Le retour : tous ceux qui témoignent de leur voyage aux portes de la mort en sont bien sûr revenus sinon ils ne pourraient pas en parler. Cependant, certains luttent pour ne pas revenir dans leur corps physique et tentent de rester près de l’être de lumière.

     

    « J’aurais voulu rester dans le monde des esprits mais je me sentis obligée de reprendre ma place sur terre afin de terminer d’élever mes enfants. »

     

    *** Essai du phénomène de dédoublement *** 

     

     

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    Avant de passer à l’étude des différentes techniques de dédoublement, essayons de comprendre de quoi peut être fait ce phénomène. D’abord, dans chaque cas de dédoublement, on se trouve en présence d’un sujet qui éprouve l’impression d’être véritablement sorti de son corps et de s’être trouvé à l’endroit qu’il a décrit : cependant, on constate que le sujet a beaucoup de difficultés à prouver que les perceptions qu’il a eues, au cours de son expérience, étaient bien réelles. 

     

    Alors, de quoi s’agit-il exactement ? S’agit-il d’une illusion des sens se manifestant par une sorte d’exaltation des facultés sensorielles ? Ou bien est-ce une projection dans le monde extérieur de la conscience du sujet, son corps physique continuant d’avoir des fonctions normales ? Ou enfin s’agit-il d’un véritable « double » sortant du corps physique du sujet, ce dernier entrant alors dans une léthargie présentant les signes apparents de la mort ?

     

     

    *** Comment parvenir à vous dédoubler ? *** 

     

     

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    Nous avons vu précédemment qu’à l’heure actuelle personne n’a encore su donner d’explication scientifique du phénomène de dédoublement. Même Robert Monroe, qui pratiquait un dédoublement par semaine en moyenne ( ! ), réussissait à en provoquer délibérément 40 % seulement alors qu’il était tout particulièrement entraîné ! Il faut donc que vous sachiez qu’il est difficile de connaître cet état fantastique décrit par ceux qui l’ont vécu. Cependant, je ne résiste pas au plaisir de vous indiquer la méthode pratiquée par deux spécialistes de cet « art » que sont l’américain Robert Monroe et le français Raymond Réant.

     

    *** Les sept règles de Robert Monroe *** 

     

     

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    Avant d’étudier la technique de dédoublement de Robert Monroe, je pense qu’il est intéressant de connaître la façon dont celui-ci s’était rendu compte, pour la première fois, de l’existence de ce phénomène. C’était au printemps 1958, un dimanche après-midi. Monroe était allongé sur un canapé et écoutait une cassette audio dont le texte avait pour objectif de créer le meilleur état possible de relaxation. On peut dire que c’était une sorte de cassette d’auto-hypnose. Après avoir écouté la cassette jusqu’à la fin, Monroe rejoignit sa famille pour dîner.

     

    Une heure plus tard environ, il fut saisi, dit-il, « d’une crampe sévère, dure comme du fer, qui s’étendait à travers mon diaphragme ou plexus solaire, région située juste au-dessous de la cage thoracique. C’était une douleur aiguë. Il me vint à l’esprit qu’il était possible qu’un facteur quelconque de l’enregistrement l’ait provoquée. Je cherchai en vain à découvrir quelle suggestion inconsciente aurait pu entrer en jeu. »

     

    Robert Monroe  ne put jamais déterminer quel passage exact de la cassette le mit dans cet état mais ce fut, pour lui, le début d’une aventure fascinante. Après de nombreuses années d’expérimentation personnelle, il édicta sept règles pour réussir un voyage astral. Lisez-les attentivement puis essayez de les appliquer.

     

    Règle n°1 : la préparation

     

    Allongez-vous sur un canapé ou un lit. Tête au nord, si possible. Faites l’obscurité et veillez à ne pas être dérangé. Vérifiez que vos vêtements sont amples et ne vous serrent pas.

     

    Règle n°2 : la concentration

     

     

    Relaxez-vous mentalement et physiquement. Fermez les yeux et respirez avec régularité, la bouche légèrement entrouverte.

     

    Règle n°3 : la relaxation

     

     

    Vous allez maintenant glisser vers le sommeil en vous concentrant sur une seule image. Lorsque vous arrivez à la frontière entre la veille et le sommeil, approfondissez votre relaxation en vous concentrant sur le noir situé derrière vos paupières.

     

    Règle n°4 : l’état vibratoire

     

    Vous êtes maintenant bien relaxé. Concentrez-vous alors sur un autre point, situé à 30 centimètres de votre front. Efforcez-vous d’éloigner ce point progressivement au-dessus de vous, puis imaginez le plan, parallèle à votre corps, qui contient ce point. Concentrez-vous alors sur ce plan, en imaginant les vibrations que pourrait émettre ce plan. Essayez de les faire descendre dans votre tête.

     

    Règle n°5 : le départ

     

     

    Dès que vous ressentez les vibrations, contrôlez-les en les guidant consciemment à travers votre corps, de la tête aux pieds et inversement. Quand vous aurez réussi à provoquer ces ondes vibratoires, vous serez prêt à tenter la séparation d’avec votre corps.

     

    Règle n°6 : la séparation

     

     

    Vous allez maintenant quitter votre corps : pour cela, concentrez-vous en pensant fortement combien il serait agréable de flotter dans l’air. Fixez-vous sur ces pensées et votre forme astrale devrait alors commencer à s’élever.

     

    Règle n°7 : le retour

     

     

    Pour revenir à votre corps physique, concentrez-vous sur la réunion de vos deux corps : le corps mental que vous souhaitez quitter et le corps physique que vous voulez retrouver.

     

    *** La méthode de Raymond Réant ***

     

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    Pour faire des expériences de dédoublement, Raymond Réant recommande de choisir un moment favorable et de ne rien tenter pendant les heures de digestion. Il préconise aussi de procéder à des soins corporels ( prendre un bon bain par exemple ) et de ne pas effectuer une expérience dans une pièce trop éclairée. De plus, à n’importe quel moment de l’expérience, il recommande d’arrêter immédiatement si vous ressentez une sensation de malaise, d’engourdissement, de trouble cardiaque ou de gêne respiratoire.

     

     

    Sa méthode comprend deux phases : le départ et la séparation.

     

     

     

     hypnspin

      

     

    Phase n°1 : le départ

     

    Etendez-vous sur votre lit et relaxez-vous pendant 2 à 3 minutes. Ensuite, quand l’état de relaxation recherché est atteint, concentrez votre volonté, en fermant les yeux, sur le lieu où vous désirez vous rendre. Concentrez-vous par exemple sur un point situé à 10 centimètres du troisième œil des Orientaux ( rappelons qu’il se trouve à la racine du nez entre les deux sourcils ). Dès que vous avez bien visualisé ce point, imaginez-vous en train de léviter à 10 centimètres sous le plafond de la pièce où vous réalisez cette expérience. Visualisez ce plafond comme si vous étiez réellement en l’air.

     

    Concentrez-vous sur cette situation puis faites le chemin inverse en imaginant que vous redescendez vous placer à 10 centimètres de votre corps physique. Vivez attentivement cette sensation puis replacez normalement votre corps astral dans votre corps physique. Ouvrez ensuite les yeux.

     

    Répétez cet exercice plusieurs jours de suite avant de passer à la phase n°2.

     

     Phase n°2 : la séparation

     

    Cela consiste à vous rendre réellement dans un endroit choisi. Après vous être étendu sur votre lit, concentrez votre volonté sur le lieu où vous voulez vous rendre. Sentez-vous sortir de votre corps physique et flotter au-dessus de celui-ci, jusqu’au moment où vous aurez une sensation de chute. Cette sensation est le signal que le dédoublement est en train de s’effectuer. Si, à ce moment précis, vous ressentez une sensation très désagréable, presque indéfinissable, vous envahir, votre cœur s’accélérer sous l’effet de la peur de mourir, arrêtez alors l’exercice.

     

    Recommencez les jours suivants jusqu’à ce que vous ressentiez cette sensation de chute sans éprouver d’angoisse. Laissez-vous alors aller. Vous vous sentirez comme emprisonné dans un tube très long au bout duquel vous verrez une éblouissante lumière jaillir des ténèbres dans lesquelles vous vous trouvez. Puis vous vous sentirez sortir de votre corps dans un bruissement soyeux. Vous aurez le sentiment de vous diriger vers cette lumière. Vous éprouverez ensuite une sorte de décompression suivie d’une agréable sensation de légèreté. Vous vous trouverez alors hors de votre corps physique. Votre « double » pourra l’observer.

     

    Vous vous sentirez alors attiré par un cordon lumineux ( appelé « cordon d’argent » ou « cordon de saint Paul » qui vous aura suivi pendant tout votre voyage et aura relié en permanence votre corps physique à votre corps astral. Quand vous souhaiterez retourner dans votre corps physique, il vous suffira d’exprimer le désir que votre « double » revienne à son point de départ. Vous serez alors absorbé par votre corps physique et vous aurez une sensation désagréable comme si vous entriez dans une substance gluante. Bien entendu, il sera nécessaire de recommencer cet exercice tant qu’il ne sera pas réussi.

     

     

    Cet article est tiré du livre de Jacques Mandorla

     

    « Le livre de vos énergies » Edition du Rocher

     


     

    Bibliographie de Raymond Réant :

    - Pratiquez la parapsychologie

    - Parapsychologie pratique pour tous

    - La parapsychologie et l’invisible

    * Aux Editions du Rocher *

     

    Quelques livres sur le sujet du dédoublement :

     

    ATWATER Phyllis - Retour de l’après-vie<o:p></o:p>

    BARBARIN Georges L’après-mort<o:p></o:p>

    BOURGINE Jérôme Le Voyage astral<o:p></o:p>

    MONROE Robert Le Voyage hors du corps<o:p></o:p>

    MOODY Raymond La Vie après la vie & La Lumière de l’au-delà<o:p></o:p>

    WILSON Ian Expériences vécues de la survie après la mort<o:p></o:p>

    RENARD Hélène L’après-vie<o:p></o:p>

    MANDORLA Jacques ABC du magnétisme, de l’hypnose, <o:p></o:p>

    de la radiésthésie, et Le Guide des guérisseurs

     

     

     

    orbwithlightning

     

    http://www.alexandra-david-neel.org/francais/accf.htm

    http://www.outre-vie.com/contacter/inconscient/bilocation.htm

    http://www.cmalain.com/voyastral01.htm

    http://perso.orange.fr/ouestsante/Soeur%20Yvonne.htm

     Aura2

     

     

    La taverne de l’étrange- 23 novembre 2006

     

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    La Synchronicité

     

     

    On l’appelle la chance, la baraka, le miracle ou la fortune. Mais elle peut être le drame ou l’accident. Et c’est parce que certains l’appellent simple hasard que la question se pose : qu’est-ce que la synchronicité ?

     

     president

     

     

    Le 22 Novembre 1963, lorsque John Fitzgerald Kennedy est assassiné, personne ne se doute que son destin est très proche de celui d’un autre grand président des Etats-Unis. L’histoire vient de faire une boucle, en quelque sorte… 99 ans auparavant, Abraham Lincoln est assassiné dans les mêmes conditions, ou presque. Dans les deux cas, une balle de revolver leur est tirée dans la tête, par derrière. Pour Lincoln, John Wilkes Booth tire dans un théâtre et s’enfuit dans un entrepôt ; quand à Kennedy, Lee Harvey Oswald l’abat d’un entrepôt et se réfugie dans un théâtre. Leurs femmes respectives sont présentes, et cela se passe un vendredi. Les assassins sont nés respectivement en 1839 et 1939. Lincoln est élu président en 1860, Kennedy en 1960. Leurs successeurs sont nés en 1808 et en 1908. L’un s’appelle Andrew Johnson, l’autre Lyndon Johnson et sont tous les deux démocrates du sud et sénateurs. Ils décèdent 10 ans après leur prise de pouvoir.

     

     

     Au passage, remarquons que leurs noms ont tous les deux 13 lettres ; quand aux assassins, dont les noms ont 15 lettres, ils sont assassinés avant d’être jugés. Pour terminer, la secrétaire de Lincoln s’appelle Kennedy et celle de Kennedy s’appelle Lincoln…Et puisque plus rien ne peut nous surprendre, Kennedy a été assassiné dans une Lincoln décapotable, et 1 an avant l'assassinat de A. Lincoln, son fils Robert Todd eut la vie sauve grâce à l'intervention d'Edwin Booth, le propre frère du futur meurtrier du Président ! Les corps des deux présidents sont enterrés, comme c'est l'usage, dans le cimetière d'Arlington, le corps de Kennedy étant inhumé à l'emplacement qu'avait occupé provisoirement celui de Lincoln... 

     

    Hasard, coincidence ? Quoi qu’il en soit, cette étonnante série de faits identiques laisse perplexe. L’histoire se réplique-t-elle ? Les destins similaires des deux présidents resteront probablement à jamais gravés dans nos mémoires. Mais, en fait, le hasard, la chance, la malchance, la loi des séries sont des concepts appartenant à la vie quotidienne, à tel point qu’ils ont donné naissance à des dictons et des coutumes : « jamais deux sans trois », ou encore « un malheur n’arrive jamais seul ». D’ailleurs, chacun possède sa propre collection d’anecdotes. Vous décrochez le téléphone pour appeler votre mère et, surprise, elle répond avant même que vous n’ayez composé le numéro…

     

    Mais y a-t-il une réalité objective derrière ces phénomènes ? Une chose est certaine, la physique et les mathématiques ne sont pas entièrement déterministes. C’est-à-dire que tout ne peut pas être prévu par des lois immuables ; une part de hasard semble vouloir s’immiscer dans les phénomènes les plus courants. Mais ce n’est pas tout ! Il existe un hasard significatif, un hasard dont le sens a une importance chez celui qui le vit. Il est en quelque sorte l’apparition de deux évènements sans rapport logique de cause à effet. Le psychanalyste Carl Gustav Jung et le prix Nobel de physique Wolfgang Pauli ont donné à ces coincidences significatives le nom de Synchronicité, pour la simple raison qu’il s’agit d’une série d’évènements simultanés, plus précisément synchrones. Elles interviennent dans la vie ordinaire et la transforment en succession de faits extraordinaires.

     

    Par exemple, il y a une vingtaine d’années, dans le Nebraska, un groupe de 15 personnes doit se rendre à 19h20 dans l’église de Béatrice, au rendez-vous de la chorale. D’habitude, la ponctualité des membres de cette chorale est irréprochable ; mais ce jour-là, l’un n’arrive pas à démarrer sa voiture. Un autre attend sa baby-sitter…Toujours est-il qu’à 19h30, le système de chauffage à gaz souffle l’église dans une gigantesque explosion. L’accident ne fait aucune victime. Ces coincidences isolées ne semblent être que les manifestations du hasard, mais leur somme et leurs conséquences leur donnent une signification évidente : tous devaient arriver en retard pour éviter l’accident ! On pourrait alors parler de prémonition, mais les raisons de leur retard sont objectivement valables. Aucun d’entre eux ne pressentait le drame, peut-être parce qu’il ne devait pas avoir lieu… Cependant le phénomène de synchronicité n’existe que parce qu’il a un sens pour celui qui l’observe, dans le cas contraire, il s’appelle tout simplement : hasard. Il y a donc une composante psychique et subjective qui échappe à la science.

     

    De plus, la synchronicité a le défaut de ne pas s‘appuyer sur le principe élémentaire de cause à effet. Dans l’exemple cité, le retard de chaque personne est expliqué par une bonne raison. Mais cette raison doit intervenir, selon nos conceptions classiques, avant l’effet qu’elle engendre : la baby-sitter est en retard, donc l’un des chanteurs de la chorale ne peut pas quitter sa maison. Mais regardons plutôt le phénomène dans son ensemble ; la probabilité de l’événement est extrêmement faible. Elle nécessite l’absence conjointe des quinze personnes, précisément au moment de l’explosion. Donc, bien que notre esprit rationnel fonctionne dans une logique de temps linéaire, nous avons tendance à accepter que ce soit la catastrophe qui ait engendré le retard des quinze personnes, d’où la violation du principe de cause à effet. Ce qui signifie qu’un fait ne peut être étudié que si la cause est connaissable. Ainsi, tout ce qui n’est pas causal pose problème aux scientifiques. Voilà l’une des raisons pour lesquelles la science n’apporte pas son crédit à la voyance. Il s’agit en effet d’un phénomène acausal typique, dans lequel le médium voit l’effet avant même d’en connaître la cause.

     

    Face  à cela, il y a deux façons de réagir : d’une part l’attitude sceptique qui consiste à dire que le phénomène doit être causal, mais qu’il a été mal observé, et l’attitude ouverte qui prétend que la causalité n’est peut-être qu’un artefact, un moyen artificiel permettant à notre cerveau de vivre dans un monde structuré. Dans les deux cas, on n’admet qu’on n’y comprend rien…Ainsi, même si elle est l’un des éléments fondateurs de la science, la causalité ne serait peut-être pas une réalité. Difficile à avaler, encore plus à digérer ! 

     

    Voici quelques exemples étonnants :

     

    en 1955, Emile X…décide de mettre fin aux souffrances de son chien malade. Avec un revolver, il tire sur l’animal attaché au fond du jardin. La balle traverse la haie et tue une passante sur le trottoir ; cette dame s’appelait mademoiselle Le Chien… - En 1975, à Dunstable en Angleterre, la famille Melkis regardait un film sur le Titanic. Au moment où le tristement célèbre navire s’apprêtait à heurter l’iceberg fatal, un bloc de glace tombé d’un avion creva violemment le toit de la demeure, par chance, celui-là ne fit aucune victime… - A Londres, le 25 Novembre 1911, trois hommes sont condamnés à mort pour le meurtre de Sir Edmond Berry Godffrey, assassiné dans sa résidence de Greenberry Hill, ces trois hommes se nommaient Green, Berry et Hill…

     

     « Sans la conscience réfléchie de l’homme, l’univers serait une énorme machine sans signification car, dans notre domaine d’expérience, l’homme est la seule créature qui est capable d’affirmer un sens… » C.G Jung

     

     

     La Taverne de l'étrange- 7 janvier 2006

     


     

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    La combustion humaine spontanée


    A travers l’histoire, beaucoup de gens se sont consumés d’une manière soudaine et mystérieuse…

     

     

     

    St Petersburg en Floride, Mme Mary Reeser est restée seule dans la maison de son fils, tandis que le reste de la famille est parti à la plage. En revenant de la baignade, le fils découvre que sa mère est déjà rentrée chez elle ; intrigué, l’épouse du fils se rend à son appartement pour vérifier si tout va bien. Comme elle en témoignera plus tard, cette visite va la rassurer. Mais en y retournant le soir, le fils trouve sa mère contrariée : elle attendait un appel de deux amis, supposés lui louer un appartement dans sa ville natale de Columbia en Pennsylvanie, mais ceux-ci ne l’ont pas appelée. Nerveuse, lorsque son fils la quitte vers 20h, elle lui confie qu’elle ne pourra s’endormir sans avaler deux comprimés de somnifère. Une demi-heure plus tard, Mme Reeser est vue par sa propriétaire assise sur une chaise portant une chemise de nuit et fumant une cigarette. Le lendemain, en se réveillant, sa propriétaire sentira une légère odeur de fumée qui dura environ 1 heure. Mais ce n’est que plus tard, en allant porter à sa locataire un télégramme qui vient d’arriver, que la propriétaire découvre qu’il lui est arrivé malheur. La première chose qui l’alerta est la poignée de la porte d’entrée : si chaude qu’elle retire sa main, hurlant sous l’effet de la douleur et appelant à l’aide. Deux peintres qui travaillent dans la rue accourent aussitôt et quand ils ouvrent la porte, ils sont fouettés par un courant d’air chaud. Pourtant, aucun incendie n’est à déplorer, si ce n’est une petite flamme consumant une poutre en bois qui sépare deux pièces. Arrivent alors les pompiers, prévenus par quelqu’un de l’extérieur. Après avoir éteint le feu, ils pénètrent dans la chambre de Mary Reeser



    <o:p></o:p>photo extraite de l'émission " Mystère " en 1993


    Ce qu’ils découvrent là est une zone de matière calcinée, située à même le sol et mesurant environ 1m de diamètre. En fouillant dedans, le chef des pompiers trouvera des fils noircis du tissu de la chaise, ainsi que des restes de corps humain : un morceau de foie calciné, collé a un bout de colonne vertébrale, un pied enfermé dans une pantoufle, un crâne rétrécit et un petit tas de cendres. Perplexe, le chef des pompiers attend avec impatience l’arrivée du médecin légiste pour obtenir des explications. Lorsqu’il arrive celui-ci examine les restes mais aussi tout l’appartement pour essayer de comprendre ce qui s’est passé. Mais ne trouvant aucune hypothèse satisfaisante, il renoncera à chercher une solution et rédigera l’acte de décès avant de faire emmener les restes de la vieille dame dans un hôpital voisin. Lors de l’enquête qui suivra, la police devra s’assurer les services d’une batterie d’experts en combustion ; tous confirment que la température nécessaire pour brûler un corps humain est très élevée. Or, hormis la chaise de la vieille dame, ainsi qu’un bout de la table près de laquelle elle se trouvait, l’intérieur de la maison est intact. Ou presque, car le feu a quand même produit quelques effets très étranges. En particulier une suie huileuse qui couvre les murs, les rideaux et le plafond a proximité du lieu de la combustion. Plus loin, rien dans l’appartement ne semble avoir souffert de l’incendie ;



    Photo réelle


     les enquêteurs noteront d’autres éléments bizarres : par exemple, si la peinture du mur situé près de Mme Reeser est devenue noir foncé, le bout du tapis qui se trouvait en dessous de sa chaise n’a qu’à moitié brûlé. Par ailleurs, à trois mètres des restes, deux bougies ont fondu, se transformant en flaque tandis que leur mèche est restée intacte. Logiquement, les prises de courant en plastique situées près de la zone de combustion ont toutes fondu également. Mais, en revanche, les plombs n’ont pas sauté et le courant fonctionne, quand au réveil branché sur l’une de ces prises, il est arrêté à 4h20 mais fonctionnera normalement une fois branché sur une autre prise. Enfin, très curieusement, alors qu’ils se trouvaient tout près de la vieille dame, plusieurs journaux ne se sont pas enflammés. Rapidement, comprenant que cette affaire dépasse largement le cadre de leurs compétences, la police locale va alerter le FBI. Une escouade de scientifiques vient alors enquêter sur les lieux, mais après nombres d’analyses de toutes sortes, on ne trouvera aucune trace d’un quelconque produit chimique susceptible d’accélérer un feu au point de brûler à ce point le corps d’une personne adulte. Par ailleurs, à juger de l’état relativement correct de l’appartement, il semble impossible à ces experts qu’un feu puissant ait pu s’y déclarer. De plus, tous sont étonnés par le périmètre de combustion anormalement restreint, bref, un faisceau de mystères qu’ils ne parviendront pas à élucider…

     

    Si le cas de Mme Reeser est le plus célèbre dans le domaine de ce que l’on appelle la combustion humaine spontanée, il n’est pas pour autant le seul. Et toutes les affaires connues présentent, en gros, le même type de caractéristiques. La principale étant un périmètre de combustion beaucoup trop petit en rapport de la puissance du feu, ainsi que l’absence de tout produit chimique de nature à modifier les propriétés de ce feu. Le premier cas recensé remonte à l’année 1662 et eut les honneurs de la littérature. Charles Dickens écrivit plusieurs articles à ce sujet et l’utilisa même dans l’un de ces romans. A l’époque, les hypothèses ne manquèrent pas pour tenter d’expliquer ce phénomène, les unes se basant sur les connaissances de la science, les autres nageant dans le délire le plus complet. Certains affirmèrent que cette combustion était l’œuvre de démons, d’autres qu’il fallait l’attribuer à des réactions chimiques internes au corps humain. Par la suite, l’idée la plus répandue sera que les sujets victimes de ce phénomènes ont déclenché avec leur corps une étincelles d’électricité qui a enflammé de l’alcool qu’ils auraient absorbé. Une théorie d’autant plus plausible que beaucoup de combustions spontanées se produisent sur des alcooliques ou des gens ivres. Mais d’autres scientifiques affirmeront que ce genre de phénomènes est la conséquence d’une prédisposition physique très particulière, sachant qu’un corps humain, même très imbibé d’alcool, ne peut s’enflammer avec une simple étincelle. Malgré tout, pendant longtemps, personne ne sera capable de fournir en la matière une explication réellement convaincante. Finalement, il aura fallu attendre ces dernières années pour que des scientifiques et des experts en combustion s’intéressent sérieusement à la question et tentent de percer ce mystère d’une manière rationnelle. La première étape fut de déterminer s’il était vraiment possible à un corps humain normal de s’enflammer spontanément. Mais tous les cas d’expérimentations conduisirent à une réponse négative. Alors comment expliquer l’étrange cas de Mary Reeser ? Tout d’abord, les chercheurs tentèrent de trouver des indices par le biais des statistiques. Ils remarquèrent, par exemple, que 80% des victimes étaient des femmes. Dans cette population, notèrent-ils ensuite, on trouvait une grande majorité d’obèses et d’alcooliques. Et comme il avait déjà été remarqué auparavant, même quand ces personnes n’étaient pas des buveurs invétérées, elles se trouvaient en état d’ivresse au moment de leur mort. L’autre axe de recherche concernait les conditions dans lesquels un corps humain peut brûler. Composé d’eau à 80%, il ne peut s’enflammer que lorsque la peau est abondamment couverte d’essence. C’est la méthode utilisée par les gens qui s’immolent par le feu, mais aussi par les assassins qui veulent faire disparaître le cadavre de leur victime. Et pour transformer un corps en cendres, il faut des températures extrêmement élevées comme seuls peuvent en fournir les fours des crématoriums. Mais, dans ce cas, la combustion ne fait le détail, ce qui n’est pas le cas pour Mme Reeser, dont quelques parties du corps subsistaient. De plus, un feu suffisamment puissant pour la brûler à un tel degré aurait forcément provoqué un gigantesque incendie dans l’immeuble ; un feu si puissant que même les pompiers n’auraient pu intervenir. Ce qui nous ramène toujours à la sempiternelle question : comment expliquer de manière scientifique la mort de Mary Reeser et des autres victimes de la combustion spontanée ? Il existe une théorie baptisée le « candle effect » ( l’effet bougie). Se basant sur toutes les recherches effectuées en la matière, celle-ci affirme que le corps humain ne peut s’enflammer de lui-même ; en revanche, ajoute-elle, en cas de feu, il peut se produire à l’intérieur du corps une réaction chimique qui augmente grandement les effets de la combustion. Ce qui conduit à supposer que tout démarre avec l’inflammation des vêtements. Une hypothèse tout à fait plausible dans la mesure où les victimes se trouvent généralement en états d’ébriété. Il suffit qu’elles laissent tomber sur elles de la cendre incandescente, et que, prostrées sous l’effet de l’alcool, elles soient incapables de réagir. Logiquement, on peut même penser qu’elles sont déjà mortes quand se déclenche le phénomène proprement dit, à savoir la combustion de leur corps. En principe, lorsqu’une personne brûle, le feu consume sa peau, la désséchant et la craquelant avant de pénétrer plus profondément pour atteindre la chair et les organes. Sous la peau, il rencontre une couche de graisse, présente même chez les personnes minces. Et comme celle des baleines, dont on tirait jadis de l’huile, cette matière organique a des propriétés inflammables. D’où l’idée de l’effet bougie : lorsqu’une chandelle se consume, la flamme de sa mèche fait fondre de la cire et c’est la cire liquide qui permet ensuite à la mèche de rester constamment allumée ; dans la combustion humaine spontanée, peut-être se produit-il un effet similaire, les vêtements jouant le rôle de la mèche et la graisse celui de la cire. Autre aspect mystérieux : le fait que les membres inférieurs des victimes restent généralement intacts, ne présentant que des cloques sur la surface de l’épiderme. Là encore, la théorie de « l’effet bougie » apporte une explication. D’une part, les masses graisseuses sont beaucoup plus importantes sur les parties supérieures de l’anatomie, de l’autre les femmes ont généralement les jambes nues. Ainsi, sans mèche ni combustible, le feu ne peut se propager dans cette zone. Et les flammes se dirigeant toujours vers le haut, il semble normal que celles produites par la combustion des cuisses ou de l’abdomen n’aient pas atteint le bas des jambes. Dans le cas de Mme Reeser, la théorie se vérifie tout à fait, sachant qu’elle portait une chemise de nuit qui ne couvrait pas ses jambes. Mais, en ce qui la concerne, une zones d’ombres subsiste : pourquoi la partie du sol se trouvant sous le corps de la vieille dame était-elle pratiquement intacte ? Faut-il en penser que la théorie scientifique qui vient d’être énoncée ne tient pas tout à fait la route ? C’est ce qu’affirment les tenants d’une explication d’origine surnaturelle ; mais pour étayer leurs théories, généralement fumeuses, ils négligent beaucoup de faits. La victime avait avaler deux, voir quatre comprimés de Seconal, la propriétaire qui la trouvée dit l’avoir vue sur une chaise fumant une cigarette. Autre oubli encore : sa surcharge pondérale, ainsi que son vêtement hautement inflammable.



    photo réelle


    Quand au pied retrouvé intact, que certains brandissent comme une preuve en faveur du paranormal, il n’était pas si intact que ça : effectivement, le feu ne l’avait pas calciné, mais il en avait largement attaqué l’épiderme. Alors, si certains s’obstinent à défendre la thèse du paranormal, qu’ils le fassent au moins avec honnêteté ! Finalement, dans le cas de Mme Reeser, le rapport de police initial n’était pas éloigné de la solution puisqu’il déclarait que « une fois enflammé, le corps de la victime s’était consumé par combustion de ses propres tissus chargés de graisse ». Et pour l’heure, c’est donc la théorie de l’effet bougie que l’on retiendra. Autant toutes les conjonctures sont encore permises concernant l’existence des Bigfoot où de la réalité des kidnapping terriens par des Extraterrestres, autant de mystères des combustions humaines spontanées semble aujourd’hui levé. Alors, n’ayez pas peur : il y a très peu de chance pour que vous vous embrasiez soudainement, à moins bien sûr, que vous vous trouviez dans un film de Stephen King…





              La taverne de l’étrange- 30 Décembre 2005   


                          

     

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